Le message de paix exceptionnel de Vera Baboun – Israël et Palestine

Paris, le 25 décembre 2016

Le message de paix  exceptionnel de Vera Baboun

« Première femme à devenir maire de Bethléem, cette Palestinienne chrétienne veut être un agent du changement dans le contexte enlisé du conflit »

La Croix des 24 et 25 décembre 2016, Rencontre, page 8 et 9

« Vera Baboun a été élue maire de Bethléem il y a quatre ans. Elle représente le Fatah, le parti de Mahmoud Abbas. »

            Quelques lignes d’hommage au témoignage d’une femme courageuse qui porte l’espoir d’une paix encore bien improbable dans cette terre de Palestine.

            Pourquoi ne serait-il pas possible d’admirer un peuple qui s’est relevé aussi vite après le désastre de la Shoah, notamment en construisant le puissant Etat d’Israël, tout en lui disant : peuple d’Israël, ne vas-tu pas trop loin en refusant à tes voisins musulmans de Palestine l’Etat dont ils ont également et très légitimement besoin ?

            Sauf à voir la guerre actuelle se poursuivre au cours des siècles et des siècles !

            Jean Pierre Renaud

Propos de journaliste et décryptage citoyen « Un diktat allemand »

Propos de journaliste et décryptage citoyen

« Un diktat allemand »

Editorial de Guillaume Goubert dans La Croix du 16 décembre 2016

         Les médias ont mis à la mode le mot, pour ne pas dire le concept de décryptage.

           Pourquoi le citoyen s’en priverait-il à l’endroit des médias ?

           Faire appel à une expression qui eut son heure de gloire avec le Traité de Versailles de 1919, une expression riche de non-dits ou de sous-entendus, constituait-il la formulation pertinente d’un des épisodes, et il y en eu beaucoup, des relations entre l’Union Européenne et la Grèce ?

        Rien n’est moins sûr ! Alors que la Grèce a trompé l’Europe sur ses comptes lorsqu’elle est entrée dans la zone euro, que ses gouvernements ont abusé de démagogie internationale tout au long du processus de régularisation de ses relations avec l’Union.

        Diktat ? Alors que le gouvernement grec venait d’annoncer des mesures sociales qui pouvaient se défendre, mais sans concertation précisément avec les pays appelés à se concerter avec la Grèce sur l’allègement de sa dette ?

        Alors, pour parler clair ? Diktat allemand ou diktat grec ?

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« Ces électeurs de droite pas encore « prêts » pour Fillon »

« En Lorraine, l’électorat populaire de la primaire juge sévèrement le candidat »

Avec pour illustration une photo d’intérieur on ne peut plus bourgeois

Le Monde des 18 et 19 décembre 2016, page 10

         Je ne suis sans doute pas le seul à m’interroger souvent, très souvent, sur la représentativité des informations données, des images, du choix des personnes interrogées, hors les sondages qui à eux seuls posent également la question de la représentativité.

       C’est la question capitale que je me pose souvent à la lecture des histoires coloniales ou postcoloniales.

      Dans le cas de cette chronique, je laisse le soin à meilleur informé que moi d’interpréter le contenu et la qualité des personnes interviewées qui sont supposées représentatives de l’électorat populaire.

       Ce texte se fait effectivement l’écho des réactions d’un certain nombre d’électeurs ou électrices de droite à l’endroit du candidat Fillon, vainqueur de la primaire de la droite.

        Je m’attacherai tout simplement à relever la contradiction qui parait exister entre le contenu supposé, le postulat du populaire et la photo choisie pour illustrer le contenu de cette chronique, avec son étalage d’œuvres et d’objets d’art, une sorte  de brocante bourgeoise d’un intérieur loin du « populaire ».

     Jean Pierre Renaud

Deux photos dérangeantes: Benjamin Stora et Manuel Valls

Deux photos dérangeantes : Benjamin Stora et Manuel Valls !

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Stora ou le grand prêtre des mémoires :

Combattantes ? Pacificatrices ? Flagellantes ? Autoflagellantes?  Repentantes ?

Ou tout bêtement flageolantes ?

La grande photo d’un frère prêcheur ou pécheur ?

La Croix des 12 et 13 novembre dernier

Après la « guerre des mémoires », la « paix des mémoires » ?

Certains lecteurs du journal La Croix ont sans doute été surpris de voir dans leur journal des 12 et 13 novembre dernier, page 10, de l’ordre de la moitié d’une page, une grande photo de Monsieur Stora, historien et mémorialiste, ouvrant tous grands les bras comme nos prêtres dans nos églises, le dos à un espace d’eau, sur le thème « Rencontre », dans une chronique intitulée « Benjamin Stora, la paix des mémoires », signée Jean-Christophe Ploquin.

            Il ne s’agissait tout de même pas, rassurez-vous, de la photo du Christ rédempteur de Rio, de 38 mètres de haut, mais d’une taille plus réduite, dans un format tout de même confortable.

            Cette photo était sous-titrée : « L’historien Benjamin Stora a toujours cherché à briser les enfermements, à connaître les autres ».

            Pourquoi pas ? Mais alors guerre ou paix ? En préfiguration d’une future retraite dans l’ermitage de Charles de Foucauld à Tamanrasset ?

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Après Benjamin Stora, Manuel Valls !

      Une grande photo dans le Figaro du 6 décembre 2016 (pages 2 et 3 -495 cm2) avec l’annonce de sa candidature aux Elections présidentielles 2017 à Evry

       Une photo moins grande dans le Monde du 8 décembre 2016 (page 12- 234cm2) avec la même annonce de candidature.

Précisons que cette ou ces photos ont fait le tour des réseaux sociaux, et c’était leur but !

            Depuis de très nombreuses années, j’ai l’habitude de regarder ce qui se passe à côté du sujet principal.

            J’avais l’habitude de le faire à l’époque de la dictature soviétique, car les photos diffusées par les télévisions étaient souvent plus intéressantes par leurs à-côtés, ou leurs bas-côtés, que par leur sujet principal.

            Manuel Valls annonce en fanfare sa candidature dans son fief d’Evry avec une banderole : « Faire gagner tout ce qui nous rassemble »

            Pourquoi pas ? Mais le septième ou alors encore huitième candidat, ne craint-il pas que ce type de photo dans les deux journaux, soit mal interprété : le tiers des personnes qui l’entouraient affichaient inévitablement leur origine noire, laissant croire qu’au moins à Evry ou dans l’Essonne, le tiers des électeurs du parti socialiste avaient de près ou de loin une telle origine.

            Le Canard Enchaîné du 7 décembre dernier donne le fin mot de l’histoire, en première page, sous le titre :

 « Des coups et des couleurs

            Toutes les couleurs de la diversité sur votre écran. Pour sa candidature à l’Elysée, mise en scène à Evry, Manuel Valls et, surtout son indéscotchable publicitaire Stéphane Fouks ont tout travaillé, même l’arrière-plan. Du symbole black, blanc, jaune et beur, pour bien montrer aux détracteurs que l’ancien renvoyeur de « Roms en Roumanie », le pourfendeur du burkini n’était pas seulement l’ami des « blancos ».

            Fouks, le metteur en scène et le grand manitou de la com !

            Plusieurs remarques sur ce type de manipulation politique :

  1. Cette photo n’est pas représentative de la population française.
  2. Ce type de document est donc de nature à favoriser le développement des crispations que notre pays connait depuis de nombreuses années, en alimentant le discours déjà confus sur les identités, les origines, les racines, et naturellement la vérité des chiffres de l’immigration.

          Pourquoi ne pas noter que ce type de manipulation politique n’est pas un facteur d’apaisement ?

  1. La ficelle est tellement grosse qu’elle n’échappera à personne : un appel clair et net aux électeurs issus des communautés noires d’origine française ou immigrée.

Jean Pierre Renaud

Pitié ! Pitié ! Les citoyens n’en peuvent plus !

Saturation ! Overdose politique ! Avec les mandats de cinq ans des présidents de la République et l’invention des primaires, la France est en campagne électorale permanente.

            C’est à se demander à quoi nos politiques passent leur temps !

            Comment ne pas être étonné aussi, qu’il y ait dans notre pays autant d’hommes et de femmes, mais surtout d’hommes, qui aient l’ambition d’être élus Présidents de la République ?

            Avec les capacités nécessaires et vérifiées pour presser sur le bouton atomique ? Ou pour annoncer « j’ai décidé » d’envoyer nos forces armées au Mali, ou en Centrafrique ?

            Et les candidats, il en pousse chaque jour, comme crocus en hiver !  Avant les cactus ?

            Jean Pierre Renaud

La Mémoire Courte et le Socialisme démocratique parisien ?

 La Mémoire Courte pour la dette de la France : il y a quelques mois, le montant de la dette de notre pays a dépassé les 2 170 milliards d’euros.

          A plusieurs reprises, et avec beaucoup d’autres, j’ai signalé le grave danger que notre pays courait en cas de remontée des taux d’intérêt, avec la perspective d’une France réduite à la situation bien connue de la Grèce.

          Or, les taux d’intérêt sont en train de remonter et nos dirigeants font comme s’il ne se passait rien !

            Mémoire courte dans notre intelligentsia !

            Deux exemples, Kouchner et Chevènement : qui se souvenait que Kouchner, qui fut ministre des affaires étrangères de Sarkozy avait été communiste et fidéliste à l’époque de la révolution cubaine ?

          Qui se souvient aujourd’hui du rôle d’inspirateur et de rédacteur du fameux programme commun de la gauche que fut Chevènement, programme qui permit à Mitterrand, en 1981,  de revenir au pouvoir ?

        Un programme de type soviétique, alors que huit ans plus tard l’URSS allait s’écrouler !

       Dans un tout autre domaine, le même Chevènement a régné en maître au moins dans le Territoire de Belfort, sans avoir pris les initiatives nécessaires afin d’éviter l’éclosion de nombreux quartiers sensibles, ce qui ne l’empêche pas aujourd’hui de présider une Fondation dont l’ambition est rien de moins que de limiter la casse d’un  Islam prosélyte dans ces quartiers.

      Et Régis Debray, le camarade de Che Guevara ?

       Le socialisme démocratique de la Maire de Paris ?

Ou l’écologie a bon dos !

         Les voies sur berges Comment ne pas être choqué par les initiatives qu’a prises la Maire pour interdire les voies sur berges aux banlieusards, dont chacun sait que leur niveau de vie est encore loin de celui des bobos parisiens qui ont l’air de plaire à la Maire ?

            L’écologie a bon dos ! Oui, il faut lutter contre la pollution, mais avec le souci de la solidarité avec les banlieues, et en étroite concertation avec leurs représentants. Pourquoi ne pas commencer par limiter la vitesse, dans toute la ville, à 30 kilomètres à l’heure, avec une police municipale qui contrôle – elle n’existe pas -, un maillage de radars – qui n’existe pas – , et une signalisation de vitesse bien visible ?

            Qui plus est, il est tout de même difficile d’accepter que la maire de la capitale s’octroie le pouvoir de réglementer la circulation des citoyens le long d’une voie, la Seine, laquelle, historiquement  n’appartient pas uniquement aux habitants d’une ville, également capitale.

Jean Pierre Renaud

« Anthropologues, nous voilà ! A nous les tribus parisiennes ! »

« Anthropologues, nous voilà ! »

A nous les tribus parisiennes ! Pourquoi aller chercher votre bonheur en Amazonie ?

          Pourquoi ne pas rappeler tout d’abord, l’écho que j’ai donné à une tribune d’un ethnologue-anthropologue, Monsieur Amselle, parue dans Le Monde du 22/02/16, sous le titre « Laissons tomber le principe de nationalité », avec « En marge » : « la conception raciale de la nation continue à dominer le champ intellectuel et politique ».

       Son signataire pensait devoir apporter sa contribution au débat inaudible que le gouvernement Hollande avait engagé sur la déchéance de nationalité

       Sur le blog du 24/02/16, je proposais donc en écho : « Anthropologues, nous voilà ! » en rappelant le titre de l’excellent livre de Nigel Barley : « Un anthropologue en déroute chez les Dowayos » (Payot) : l’auteur nous expliquait qu’à l’occasion de son séjour dans le Nord-Cameroun, « il finira par comprendre que l’objet d’observation en fait, c’est lui. » 

         Au fil de mes lectures écrites ou visuelles, à travers le filtre de ma culture, il m’arrive assez souvent de procéder à des rapprochements historiques dérangeants, compte tenu de certaines théories ou thèses postcoloniales encore à la mode.

          Ainsi en est-il du film très intéressant que je viens de voir avec mon épouse, Tanna, un film australien de Martin Butler et Bentley Dean, film qui nous donne à voir une histoire d’amour encore interdite en 1987 dans une des îles du Vanuatu, entre une fille du village de la tribu de Yahel,  et le petit fils du chef de son clan, un amour interdit par les coutumes et traditions du clan, sur  fond de guerre entre tribus, qui d’après le film continua jusqu’à une réconciliation solennelle en 1987 : belle histoire et belles images !

          Rappellerai-je que l’épisode postcolonial récent de restitution solennelle de la tête du grand chef canaque Ataï célébrait un épisode de la guerre de pacification dans l’Océan Pacifique, il y a plus d’un siècle, en 1878, au cours duquel la France se mit en tête de coloniser la nouvelle Calédonie, alors colonie pénitentiaire.

            Elle fit donc la guerre à une partie des tribus canaques, avec le soutien de certaines d’entre elles, et il convient de rappeler que dans les guerres tribales de l’époque, dans beaucoup de régions du monde, les têtes des ennemis étaient brandies comme des trophées de guerre.

           A l’époque, on coupait donc des têtes chez les Canaques.   

           Pour l’anecdote funèbre, Rivière, homme de lettres et alors commandant  des opérations de pacification de la Nouvelle Calédonie (1), eut à son tour la tête tranchée, au Tonkin, le 19 mai 1883, à l’occasion d’une opération militaire imprudente dont il prit l’initiative, à Hanoï, contre des bandes d’annamites et de pirates chinois. La France eut beaucoup de peine à récupérer sa tête !

         L’épisode historique Rivière est tout à fait intéressant, car à l’exemple de beaucoup d’autres du même genre, il illustre bien la façon dont la plupart des conquêtes coloniales furent assez souvent effectuées.

         L’historien Henri Brunschwig a bien décrit cet épisode dans le livre « La colonisation française », (pages 160, 161, et 162) les initiatives du commandant Rivière, le rôle très ambigu d’un chef pirate, Luu-Vinh-Phuoc entre affiliation à la Cour de Hué, à la Cour de Pékin, en même temps que chef d’une bande de Pavillons noirs, composées à la fois d’annamites et de rebelles Taiping, venus de Chine.

          L’historien rapporte dans ce livre le mot du Commandant et homme de lettres : « J’ai pris Hanoï et la dysenterie, écrivit-il à Alexandre Dumas fils. Je ne sais duquel des deux le ministère me tiendra le plus de compte. »

          Il s’agissait alors du ministère de la Marine et des Colonies.

          Et puisque mon sujet est la tribu, pourquoi ne pas faire une petite comparaison avec ces tribus parisiennes qui n’ont pas l’air jusqu’à présent d’attirer l’attention de nos chercheurs modernes, à la différence de ce que font Ariane Chemin et de Raphaëlle Bacqué, grâce à leurs enquêtes, dont la dernière en date, celle du Monde du 15 novembre 2016, intitulée «  Drôle de guerre contre Macron » :

       « Derrière les sourires crispés adressés à « Emmanuel », les rivaux de l’ancien ministre de l’économie, Manuel Valls en tête, ne pensent qu’à sortir le leader d’En marche ! de la compétition présidentielle. », et la chronique de décrire la « tribu » réunie au rez-de-chaussée de l’hôtel Matignon, venue  célébrer le 25 octobre dernier la remise de la Légion d’Honneur à son « ami de trente ans ». ?

       Est-il besoin de préciser que Monsieur Bauer, l’homme de la réception, est un des animateurs d’une des grandes tribus de l’establishment parisien, car personne n’a oublié son influence dans la franc-maçonnerie ?

       Tribu de Yakel contre tribu de Matignon, pourquoi pas ?

         D’autres chroniques du même journal avec les mêmes auteurs, ont mis en lumière d’autres tribus parisiennes : « Les bergeries de la Sarkozie » Loups et bergeries. », ( blog du 31/08/13), ou la tribu des « bleus rosés et des rosés bleus », les dîners Jouyet, (blog du16/10/14).

        Ce type d’enquête éclaire fort bien le fonctionnement des nombreuses tribus de notre bel « établissement », car les initiés savent que c’est l’ensemble des tribus de cet établissement, qui gouverne la France, sans s’embarrasser outre mesure des frontières politiques pouvant exister entre gauche ou droite.

         La dernière pétition parue dans le dernier JDD signée par soixante personnalités et intitulée « Stop au Hollande Bashing ! » devrait tout autant attirer l’attention des anthropologues ethnologues ou sociologues de France sur cette nouvelle tribu qui manifeste curieusement son soutien dans une langue qui n’est plus celle de Voltaire.

        Pourquoi donc ne pas leur proposer de quitter les terres qu’ils affectionnent, d’Afrique, de l’Amazonie – une terre d’élection -, du Pacifique et de se pencher sur le monde des tribus parisiennes, celles qui gouvernent la France ?

            A lire les journaux, à écouter les médias, à lire articles de revues ou livres publiés, la France compte un nombre incalculable d’experts, de politologues, sociologues, ethnologues, anthropologues, mais il ne semble pas que l’un d’entre eux se soit intéressé à la composition de cette petite élite de plusieurs centaines de membres qui fréquentent les mêmes réceptions, les mêmes conférences ou colloques.

            Pourquoi ne pas rappeler que de nombreux anthropologues ou ethnologues distingués sont partis dans le bassin de l’Amazonie pour étudier les mœurs de tribus indiennes ?

         Clastres, par exemple, parti dans  la petite tribu des Guayaki, aux effectifs plutôt réduits, a mis cette tribu sur un socle intellectuel pour énoncer une théorie générale des sociétés contre l’Etat !

            Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

  1. « Souvenirs de la Nouvelle Calédonie » Henri Rivière- Calmann Lévy 1884