Une Fable Franco-Algérienne « L’Appât » Le Corbeau, le Renard, et le Fromage ! Soummam

Une Fable Franco-Algérienne

« L’Appât »

 Le Corbeau, le Renard, et le Fromage !

Réconciliation dans la vallée de la Soummam ?

Le « Corbeau » Benjamin Stora

Le « Renard » L’Algérie FLN

Le « Fromage » France Assistance Eternelle !

            2021- 1962 : près de 60 ans après, le gouvernement FLN de l’Algérie continue à traiter les algériens, les algériennes, leurs familles qui ont combattu à nos côtés entre 1954 et 1962, comme des proscrits, les nouveaux « damnés » de la terre.

            Honneur et gloire à ces réprouvés et à ces bannis de leur pays ! Alice Zeniter leur a fait honneur dans son roman « L’art de perdre ».

Au cours des mois qui ont suivi les accords d’Evian en 1962, le FLN ou l’ALN, comme vous voudrez, se sont illustrés par de nombreux actes de barbarie à l’encontre de tous les algériens qui avaient choisi la France, et que cette France a abandonnés, en particulier dans la vallée de la Soummam.

Ancien officier SAS du contingent dans la vallée de la Soummam en 1959-1960, j’avais exercé mes fonctions avec le concours de ces algériens, torturés, assassinés, ou miraculeusement encore vivants de nos jours.

Je viens de rencontrer l’un de ces survivants qui fut emprisonné pendant cinq années, et torturé. Il s’évada et fut exfiltré en 1967, accueilli, et piloté en métropole par un excellent Officier de Chasseurs Alpins du 28ème Bataillon avec lequel j’avais servi la France et l’Algérie pendant mon service.

L’ami s’est bien intégré. Il est le père de cinq enfants qui ont tous fort bien réussi, et le grand-père de nombreux petits-enfants.

Près de 60 ans après l’indépendance, le gouvernement FLN continue à ostraciser les enfants d’Algérie qui avaient choisi la France de l’époque, ce qui n’empêche pas Monsieur Stora de battre les estrades des médias pour tenter de nous faire croire qu’il faut faire la réconciliation, et que cette Algérie du moment –cela dure depuis près de 60 ans ! – est prête à tourner la page !

Cela est faux !

A plusieurs reprises, sur ce blog, j’ai regretté que Monsieur Stora n’ait jamais eu le courage de faire mesurer les mémoires de la guerre d’Algérie dont il drape la mémoire collective française.

Comment ne pas s’empêcher de penser que la réconciliation franco-algérienne constitue pour l’Algérie du FLN un appât destiné à sauvegarder une position d’assistance, de victime éternelle, pour un renard algérien soucieux de sauver son « fromage » : une France ennemie héréditaire dont l’Algérie  a le plus grand besoin, compte tenu de la faiblesse de son pouvoir, et afin de sauvegarder des accords de migrations qui lui donnent encore quelques soupapes de sûreté face aux colères de sa jeunesse ? 

Sur ce blog, il m’est arrivé d’évoquer les initiatives de l’ « agitateur » principal du groupe de pression des « Raisins Verts », ceux dont les dents des parents ont eu leurs dents agacées, en mangeant des raisins verts (Prophète Ezéchiel) dans l’Algérie Française, ce qui fut ni mon cas, ni celui de tous mes camarades du contingent.

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Le Scoop ! L’ENA du 14 juillet 2021

Le Président change de cap !

Un service militaire obligatoire de six mois est institué dans le cycle des études de l’ENA !

3 mois dans une école militaire !

3 mois dans un des régiments de notre force d’intervention militaire à l’étranger !

Motif de la mesure : d’après une source du renseignement secret- défense classé A 1

Il conviendrait d’éviter que la République Française ne se lance dans des aventures militaires en Libye, au Sahel, ou sur la planète avec des ministres ou des conseillers sans expérience militaire.

Jean Pierre Renaud

« Corps noirs et médecins blancs » Delphine Peiretti-Courtis « Quand les médecins classaient les hommes au service du projet colonial »

Delphine Peiretti-Courtis

« Corps noirs et médecins blancs »

« La fabrique du préjugé racial, XIXème –XXème siècles »

La Découverte 2021

Première approche de lecture critique

Dans le Figaro du 10 mai dernier Soline Roy proposait une lecture très positive, pour ne pas dire louangeuse, de l’ouvrage, sous le titre « Quand les médecins classaient les hommes au service du projet colonial ».

Delphine Peiretti-Courtis « s’est plongée dans le discours des médecins blancs qui, à la faveur du développement des colonies en Afrique, ont « observé, disséqué, mesuré et comparé » ses habitants, « dans un souci d’étalonner l’altérité ». En est né un ouvrage vertigineux sur la façon dont « la science a créé la pensée raciale que la politique a ensuite diffusée. »

L’ambition intellectuelle et historique était effectivement vertigineuse.

La thèse défendue par l’auteure apporte des éléments d’information dans les débats qui agitent actuellement en France certains milieux idéologiques et politiques, ou universitaires, avec le concours des groupes de pression décoloniaux ou racialistes, la nouvelle mode venue des USA.

Il est inutile de préciser que cette thèse porte sur des sujets de société ultrasensibles.

Le Président de la République s’est engagé et continue à s’aventurer lui-même dans ce type de débat :

  • en 2018, en manifestant une suspicion quant à la capacité de « deux hommes blancs » à choisir les mesures du programme très étoffé et très étudié que défendait Jean Louis Borloo et son groupe de travail  pour ramener les quartiers sensibles dans la République Française,
  • en décembre 2020, dans l’Express, il reconnaissait l’existence d’un « privilège blanc »,
  • en juin 2021, dans Elle, « je vois la société se racialiser progressivement » jugeant que cette « logique intersectionnelle fracture tout ». « On s’était affranchi de cette approche et voilà que l’on réessentialise les gens par la race, et ce faisant on les assigne totalement à résidence. »

« On s’était affranchi de cette approche » : qu’est-ce à dire ?

L’ouvrage en question soulève une quantité phénoménale de questions de toute nature portant sur l’histoire en général, coloniale et postcoloniale, afin de savoir s’il apporte la démonstration pertinente de la thèse qu’y défend Delphine Peiretti-Courtis quant à la responsabilité historique des « médecins blancs » dans «  la fabrique du préjugé racial au XIX-XXème »

Notre lecture critique sera publiée après l’été, mais d’ores et déjà il est possible d’ouvrir le débat sur l’ambition que représente la lecture historique du rôle des médecins blancs au cours de deux siècles dans l’immense continent africain. Ce continent ne commença à être mieux connu, sur le plan géographique seulement, qu’à la fin du XIXème siècle, avec des contextes historiques très différents.

L’ouvrage pose donc la question clé de la représentativité historique d’un tel discours, à partir des très nombreuses sources consultées par rapport aux contextes historiques innombrables rencontrés.

En ce qui concerne l’Afrique noire française, citons deux exemples de l’histoire coloniale française : dans une AOF qui n’existait pas, les troupes coloniales sont à Bamako en 1883, et la fameuse expédition de Fachoda en Afrique Equatoriale se déroula en 1897-1898.

Autre interrogation celle de la représentativité du regard médical blanc, celui des sociétés médicales parisiennes, entre autres, l’histoire d’en haut, ou celui des médecins blancs très peu nombreux qui couraient la brousse, avant 1914, et après 1918, alors que la médecine tropicale française avait pour priorité la construction d’une infrastructure médicale qui n’existait pas et la découverte de solutions, c’est-à-dire de remèdes et de vaccins, pour les maladies tropicales.

Par ailleurs et à supposer que la thèse défendue par l’auteure soit pertinente dans l’histoire « d’en haut », la question de ses effets sur l’opinion publique française ne parait pas avoir fait l’objet des analyses quantitatives utiles dans le seul vecteur mesurable que fut la presse, une bonne histoire de l’ « en bas » ?

Le même type de reproche de carence d’histoire quantitative ne ressemble-t-il pas à celui que j’ai formulé à l’encontre des ouvrages publiés sur une « culture coloniale » ou « impériale » qui aurait existé.

Les faits et les chiffres ? L’auteure cite à un moment donné le rôle de l’Achac  dans la connaissance des « zoos humains » : seul problème que j’ai soulevé, l’absence de l’histoire quantitative des effets dans la presse, et la composition humaine des populations exposées où figuraient aussi des Bretons.

Quelques semaines après l’inauguration de la fameuse Exposition Coloniale de 1931 (6 mai 1931), la Revue Illustration du 6/06/1931, numéro 4605, laquelle diffusait plus de 600 000 exemplaires, n’en faisait pas mention : une seule page de publicité, la page XIV, avec la mention « Le plus beau voyage à travers le monde », soit une page sur les 46 pages de pub en grand ou petit format de ce numéro.

Dernière question relative au système des écoles doctorantes en sciences humaines ? 

Il fut un temps où il était de bon ton, de ne pas détester les théories marxistes quand un étudiant était en quête d’un ou d’une directrice de thèse, puis ce fut la mode de 68, et il semble que de nos jours certaines écoles doctorantes rivalisent d’esprit « décolonial », suivant les modes venues de certaines universités américaines.

Le système doctorant des sciences humaines souffre à cet égard et à mes yeux, me tromperais-je, d’une incontestable fragilité, le secret des délibérations et l’absence d’un réel contre-pouvoir.

Tout repose en effet sur le postulat d’un jury impartial et féru des meilleures vertus du service universitaire, et c’est bien dommage.

J’ai toujours à l’esprit les préceptes d’un professeur de philosophie de Louis le Grand, M.Marsal, lequel nous exerçait constamment à une dialectique, non pas marxiste, léniniste ou trotskiste, mais à une dialectique toute simple de l’exposé d’un sujet où il fallait argumenter pour le pour puis, pour le contre, puis pour la synthèse…

Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés