Le film « Salvo » ou le navet « palmé » du Canard Enchaîné

Le film « Salvo » de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza

Ou le navet « palmé » du Canard Enchaîné !

« Méfiez- vous  fillettes »  des critiques de cinéma !

            Une histoire invraisemblable sur fond de mafia napolitaine, celle d’un tueur à gage, beau comme un ange des enfers, qui rend la vue à une jeune femme aveugle, sœur d’un des mafieux qu’il vient d’assassiner.

            Un exercice de masturbation cinématographique à travers des lumières et des bruits toujours plus sophistiqués !

            A lire dans la rubrique Le Cinéma du Canard Enchaîné du 16 octobre 2013 :

            « Réchappant d’un assassinat programmé, un homme de main de la Mafia s’introduit dans la maison du commanditaire et tombe sur sa sœur aveugle…

         Et la lumière fut ! Soudain le film bascule dans une autre dimension, belle comme un miracle. Primé à Cannes, ce premier long métrage coproduit par la France est exceptionnel… »

         On comprend mieux pourquoi la fréquentation des salles de cinéma est en baisse et il faut sans doute se poser la question du mode de financement des films en France, à l’ombre d’un Centre National du Cinéma qui dispose d’une belle cagnotte.

Jean Pierre Renaud

Information de publication: Empires britannique et français

           Information de publication

Au cours des prochains mois, je me propose de publier une série de chroniques consacrées, tout d’abord à l’Empire britannique avec la lecture critique du livre « The Ghosts of Empire » de M. Kwasi Kwarteng, puis à un essai de comparaison entre l’Empire britannique et l’Empire français.

La vie d’Adèle ou la vie « coloniale » d’Adèle d’après M.Mandelbaum dans Le Monde du 9 octobre 2013em

La vie d’Adèle ou la vie « coloniale » d’Adèle ?

Selon le titre accrocheur :

« Abdelhatif Kechiche, de la chair de l’Empire à l’empire de la chair »

Du critique cinématographique du journal Le Monde, M.Mandelbaum, dans le numéro du 9 octobre 2013, une demi-page de texte de la 10 dans Culture

           A lire cette critique cinématographique, gare aux métastases coloniales tunisiennes !  Avant toute épectase nicéenne !

              Il est possible d’être cinéphile et de ne pas partager la plupart des critiques  de cinéma que diffusent nos médias, mais la critique en question, d’une écriture certes bien troussée, transgresse allégrement les quelques bornes que d’autres médias n’ont pas franchies, et n’ont même sans doute pas eu l’idée de franchir.

         Un seul exemple, la critique du journal La Croix du 9 octobre, page 21, Culture, un quotidien qui n’est pas bégueule, comme certains pourraient le croire sans le lire, dont le titre est « Violence de l’intime » et qui classe ce film dans la catégorie des chefs d’œuvre.

         M.Mandelbaum y voit l’expression d’un mal colonial qui nous ronge encore, et pour illustrer son propos, nous vous proposons quelques morceaux d’écriture choisis : 

         «  Cette chose, Kéchiche nous la met sous les yeux depuis qu’il est entré dans la carrière, c’est ce qui dans le rapport charnel persiste du rapport colonial. »…

             « L’image est forte, elle semble surgir d’un ressac inattendu de l’Histoire. »…

            «  Il y a plus. Le sentiment que la tension ethnique, chassée par la porte, revient par la fenêtre. »

«  Son œuvre le crie, le hurle : quelque chose de l’ignominie du rapport colonial est encore parmi nous, qui loge dans le désir des hommes, brûle dans la chair des femmes. »

         Ah bon ! Enfin un vrai film colonial à voir, car il n’y en a pas eu beaucoup dans l’anthologie du cinéma ! Et qui plus est un chef d’œuvre !

       Grâce aux enquêtes qui, effectuées ou à effectuer, dans les règles de l’art par le sociologue Fassin (1) appelé en renfort pour cette  démonstration d’une mémoire coloniale filmée, la France va enfin savoir, en interrogeant les spectateurs à la sortie des salles, si le propos de M.Mandelbaum est fondé ou non.

      S’agirait-il d’une belle histoire d’amour et de chair ou d’un film relatant le passage de « la chair de l’Empire (colonial pour ceux qui l’ignorent encore) à l’empire de la chair. » ?

     Et pourquoi ne pas demander à M. Mandelbaum et au journal Le Monde d’appuyer toute demande de mesure de la mémoire coloniale française qu’aucun média, aucune institution, ou aucun groupe de pression n’a eu le courage de lancer, en lui trouvant le financement nécessaire, bien sûr.

        Au moins, cette belle critique pourrait-elle servir la cause de l’Histoire et de connaître l’état de la mémoire coloniale des Français et des Françaises  !

Jean Pierre Renaud

       Le 22 juillet 2012, M.Fassin s’était illustré par la publication d’une chronique dans une double page du journal Le Monde consacrée à la défense du célèbre tweet de Valérie, intitulée «  Un drame burlesque qui révèle l’ampleur du sexisme antiparitaire », chronique à laquelle j’avais fait réponse sur mon blog du 12 juillet 2012, dans une réaction intitulée « Un os dans le tweet de Valérie »

      Un propos qu’apparemment ne venait fonder une quelconque enquête sociologique effectuée dans les règles de l’art.

Léonarda, une affaire dérisoire qui tourne la République Française en dérision !

   Au niveau du chef de l’Etat, dans les médias publics ou privés, dans certaines formations politiques, une affaire dérisoire qui tourne la République Française en dérision !

            Que n’avons-nous pas vu, entendu, ou lu, à ce sujet ? Des envoyés spéciaux au Kosovo, des déclarations multiples, des manifestations dans quelques-unes de nos villes, et le destin tout à fait « exemplaire » de cette famille sans papiers !

           Mais après tout, pourquoi cette affaire ne permettrait-elle pas  aux Français et aux Françaises de mieux connaître les différentes voies d’accès clandestines à l’obtention d’un titre de séjour ?

          Tout d’abord les faux papiers, bien sûr, aussi les demandes d’asile non fondées, et de façon plus subtile, un accouchement en France, un mariage binational, un séjour prolongé pour études, un regroupement familial à géométrie variable, la venue clandestine d’un mineur qu’il est impossible d’expulser, d’autant moins si grâce à l’obligation légale de scolarité des mineurs, il se trouve placé sous la protection à la fois de la loi et de réseaux de soutien souvent très actifs dans ce domaine.

        Mais le résultat de toute cette esbroufe politique et médiatique, des dizaines de milliers de suffrages en plus pour le Front National !

Jean Pierre Renaud

« Mali-France, vers une relation renouvelée » La Croix du 3 octobre 2013, par Oumar Keïta et Michel Galy

« AUTREMENT DIT »

Journal La Croix du 3 octobre 2013

« OPINION  OUMAR KEÏTA et MICHEL GALY »

« Mali-France, vers une relation renouvelée »

  La chronique en question est cosignée Oumar Keïta et Michel Galy : ce dernier est politologue et M.Keïta est historien représentant en France du Président Ibrahim Boubacar Keïta, lequel vient d’être élu Président du Mali.

                 Cette chronique est un plaidoyer pour une nouvelle relation entre le Mali et l’ancienne puissance coloniale, c’est-à-dire la France.

            Le texte en question me laisse très dubitatif, peut être en raison d’une culture historique insuffisante sur le sujet, mais je n’en suis pas convaincu, et je me demande si, dans ce duo d’écriture, l’historien « engagé » exprime bien la réalité des problèmes passés et actuels des relations entre les deux pays, dans un langage un peu trop euphorisant.

            « Les temps ont changé », bien sûr, mais il est tout de même difficile de faire porter la responsabilité des maux actuels du Mali sur l’ancienne puissance coloniale, comme la conclusion semble le suggérer dans une formulation contestable :

           « De sorte que ce soient les relations Mali-France qui priment, c’est-à-dire l’intérêt malien avant tout : à ce prix, ce sont aussi les décideurs, les acteurs de coopération et le peuple même de l’ancienne puissance coloniale qui seront libérés du lourd poids de l’Histoire, et auront de tout cœur droit à la gratitude et à l’alliance du peuple malien » »

        «  Le peuple même de l’ancienne puissance coloniale… le lourd poids de l’Histoire », vraiment ?

           Diable ! M.Keita serait sans doute surpris de l’ignorance des Français en général et des élites en particulier sur le sujet, et il parait tout de même difficile, plus de cinquante après l’indépendance du Mali d’appeler  « l’Histoire » en garantie d’un tel propos.

           Mais soit ! Allons donc au fond du sujet !

       L’Europe et l’Algérie, au premier chef, sont au moins autant, sinon plus concernées que la France, par la situation du Mali.

               La France a eu de la peine à mobiliser l’Europe et l’ONU sur la cause du Mali, et l’Algérie, officiellement en tout cas, est aux abonnés absents.

               La reconstruction d’un Etat et d’une armée dépasse largement les moyens de la France, et tout dépend des Maliens eux-mêmes et des conditions qu’ils devront remplir pour atteindre un tel résultat.

         Une paix difficile à stabiliser, si les pays africains voisins ne mettent pas longtemps la main à la pâte, si un Islam modéré ne réussit pas à canaliser et à pacifier les initiatives d’un Islam extrême, si la société malienne ne réussit pas à modérer son dynamisme démographique, et enfin si les responsables du pays ne mettent pas en œuvre une réforme institutionnelle reconnaissant la réalité d’un peuple Touareg dont il est tout de même difficile de continuer à nier l’existence.    

           Et en point final, comment ne pas rappeler que la France ne fut présente au Mali que pendant une période d’à peine plus de soixante années ?

 Jean Pierre Renaud

Paris, le millefeuille parisien et la nouvelle « métropole »? Un machin!

   Un peu de bon sens !

          Pour avoir œuvré dans l’administration parisienne, beaucoup trop longtemps à mon goût, et ouvert, sinon traité, beaucoup des dossiers sensibles de la capitale,  les projets actuels de métropole suscitent de ma part une réaction que je qualifierais volontiers de bon sens.

            Le maire actuel de Paris a longtemps cru qu’il était capable de mobiliser les élus de Paris et des départements de la Petite Couronne, Hauts de Seine, Seine Saint Denis et Val de Marne, en vue de créer un instrument politique et administratif de type métropolitain, pour répondre aux attentes légitimes des citoyens, notamment dans le domaine des transports et du logement.

            Ces efforts n’ont pas eu le succès escompté, pour la raison bien simple, évoquée dans une chronique précédente, que dans la région parisienne, seul l’Etat était en mesure d’imposer sa loi, tant les rivalités et jalousies anciennes entre Paris et sa Banlieue ne créaient pas les conditions nécessaires à un bon compromis.

            Le machin

        Le gouvernement vient de relancer un projet de grandes métropoles régionales en France, dont celle de Paris, en proposant la création d’une nouvelle grande structure politique et administrative, pour ne pas dire une sorte de grand « machin » qui ressemble fort aux anciennes grandes préfectures bureaucratiques de la Seine et de la Seine et Oise, que le général de Gaulle avait eu raison de casser pour donner un peu d’air démocratique à la banlieue.

            Je suis un peu surpris par ce projet, alors qu’il serait sans doute plus simple de s’appuyer sur la Région Ile de France, sur son appareil administratif, et de faire cohabiter dans les mêmes lieux deux formes de représentation politique, c’est-à-dire deux conseils, l’un, l’actuel dans sa compétence de région, l’autre dans sa nouvelle compétence de métropole, à vocation géographique plus réduite, les mêmes élus de la région et de la métropole ayant deux casquettes de compétence.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique « Au loup ! Au loup ! » Le Front National arrive !

  Cela fait des années qu’une coalition médiatico-politique fait le jeu du Front National en imposant aux Français et aux Françaises un régime de tabou de la parole, de silence, pour ne pas dire une sorte de terrorisme intellectuel et politique qui ne dit pas son nom.

            Interdit d’aborder les sujets qui fâchent, les immigrations du Sud et celles de l’Europe de l’Est, les demandeurs d’asile, l’acquisition de la nationalité et de la bi-nationalité, le fonctionnement libéral de l’Europe, etc…, sauf à se voir aussitôt accusé d’être un suppôt affiché ou clandestin de cette formation politique !

            Depuis des années, le Front National n’a donc pas eu besoin de dépenser beaucoup d’argent pour faire sa propagande, étant donné que ses nombreux adversaires, de bonne ou de mauvaise foi, faisaient à sa place, la propagande qui lui était nécessaire.

            Faute d’avoir eu le courage d’ouvrir tout grands ces dossiers et de leur apporter des réponses, les mêmes de cette coalition médiatico-politique voient effectivement le loup arriver dans une France en pleine crise morale, politique, économique, et sociale, sur le terrain favorable de toutes sortes de peurs, vraies ou fausses.

Humeur Tique : anniversaire de la Constitution : de quelle Constitution est-il question ?

 Le Conseil Constitutionnel a organisé un raout pour fêter les 55 ans de la Constitution de 1958, celle du Général De Gaulle.

            Etait-il nécessaire d’entendre l’actuel Président se féliciter de la souplesse de notre constitution, laquelle fonctionne actuellement avec un Président qui fait revivre les grandes traditions de la Quatrième République, c’est-à-dire la confusion du verbe, le brouillard, l’absence d’un cap national, ce qui a causé la perte de cette République ?

              Et que dire des arbitrages presque quotidiens entre des ministres qui se conduisent en permanence comme des gamins en cour de récréation ?

             Une discipline d’autant plus difficile – elle n’existe d’ailleurs pas – qu’il faut continuellement morigéner 39 ministres, excusez du peu !

            C’est à se demander si les longues années, trop longues peut-être, de préparation du chef de l’Etat à d’autres fonctions que celles d’un élu local ou d’arbitre d’un grand parti, ont réussi à lui donner une véritable « constitution » de Président d’une Cinquième République qu’il est allé célébrer.

Les Sociétés Coloniales résultat des courses au 1er octobre 2013

Les Sociétés Coloniales

Agrégation CAPES 2013

Résultat des courses au 1er octobre 2013

            J’ai publié une série de textes sur ce blog qui contenaient mes analyses, critiques, et réflexions sur le thème retenu cette année pour les concours d’Agrégation et du CAPES. (6 contributions d’un total de 11 414 mots) (1)

            J’avais en effet relevé l’inscription de ce sujet dans les épreuves de ces concours, un thème qui nourrit mes lectures, mes réflexions, et mes expériences de vie depuis mes études à l’Ecole Nationale de la France d’Outre- Mer.

            La carrière préfectorale m’avait éloigné, presque définitivement, des mondes de l’outre-mer, mais à partir de ma retraite, du temps qu’elle me laissait, et des lectures que je pouvais faire, ou des émissions de télévision que je regardais, une question me taraudait de plus en plus, celle de la puissance de certains groupes de chercheurs, le plus souvent sollicités ou soutenus par des médias d’information ou d’édition, qui produisaient un discours et des images ne correspondant pas à la connaissance que j’avais moi-même des sujets traités, trop souvent en termes de propagande.

            Telle a été la raison de cette publication, et je remercie tous les lecteurs et toutes les lectrices qui, depuis le début de cette publication,  ont bien voulu consulter ces textes depuis le mois de mars.

            Le 2 juillet dernier, j’avais donné un  premier résultat des courses, un total de consultations identifiées comme telles par le site Over-Blog.com, de 1 035, dont 506 en juin.

               A la date du 1er octobre 2013, ce chiffre a atteint 1 428 consultations (135 en juillet, 102 en août, et 156 en septembre), une sorte de récompense du travail effectué, quel qu’ait pu être l’accueil critique fait à ces lectures, car les commentaires ont été aussi rares que discrets.

              Une récompense dont je me félicite d’autant plus, que comme certains le savent, je ne suis pas un historien « patenté » mais de l’espèce d’un électron entièrement libre dans ses analyses, ses questions, et ses réflexions.

            Avec le regret toutefois d’avoir bénéficié le plus souvent de commentaires de nature presque subliminale !

         Sur le théâtre et en scène, toujours « l’inconscient collectif colonial » cher à certains historiens et historiennes ?

Jean Pierre Renaud

(1)  Le 18/01/13 : le sujet – 11/02/13 : le puzzle géant – le 5/03/13 : les citations – le 20/03/13 : les ethnies – les 10 et 15/05/13 : problématique et conclusions

Le film « ILO ILO » de Anthony Chen Singapour

Un film tout à fait intéressant, dont l’intrigue se passe à Singapour, une Ville-Etat, qui fut longtemps une des belles colonies de l’Empire britannique.

        Il est difficile de distinguer beaucoup de différences entre cette narration cinématographique  et celle qui pourrait être réalisée en Europe.

               Le film évoque la problématique d’un couple de deux salariés qui recourt à une employée de maison immigrée d’origine philippine pour s’occuper d’un fils au caractère difficile.

            Au fur et à mesure du temps, la nounou réussit à « domestiquer » le garçon dans cette famille qui prépare une nouvelle naissance.

             La crise qui met le mari au chômage les conduit à se séparer de la nounou au désespoir de l’enfant qui l’avait adoptée.

            Une histoire comme il en existe dans nos pays, et s’il n’y avait eu quelques images de la ville, et celle du rassemblement des écoliers le matin pour le salut aux couleurs de cette ville-état, le spectateur aurait pu se croire en présence d’un film occidental.

JPR et MC