Mériel sur Oise et son urbanisme : le regard d’un Usbek ou d’un Rica du XXIème siècle.

 Lettres Persanes de Montesquieu (1721)

«  Deux Persans, Usbek et Rica, visitent la France, de 1712 à 1720. Ils échangent des lettres, écrivent à divers amis pour leur faire part de leurs impressions et reçoivent des nouvelles de Perse, en particulier du Sérail d’Usbek, à Ispahan, où le désordre règne depuis le départ du maître. »

Le contenu de ces lettres est décapant. Montesquieu les utilisait pour faire la critique des institutions.

Au tour  de la Mairie de Mériel sur Oise…

Le 10 octobre 2022

Mon cher Usbek, je vais te raconter mes aventures avec la mairie de Mériel, cette institution démocratique élue par les citoyens de cette charmante petite ville qui borde l’Oise. Nous n’avons pas ça chez nous, car c’est le Sultan qui règle tout.

            Mes amis m’ont conseillé d’acheter une petite propriété dans une campagne proche de Paris, afin d’échapper aux turbulences de la capitale.

 J’ai pris contact  avec un intermédiaire dont le métier est de faire acheter ou vendre des biens immobiliers. Il m’a proposé l’achat d’une  petite maison de caractère nichée au fond d’une sorte de verger, quand je l’ai achetée.

La propriétaire, venue des terres du sud, s’est fort bien débrouillée dans notre nouveau monde, en devenant la propriétaire de cette parcelle déjà construite, qu’elle s’est empressée de mettre en valeur en la scindant en deux, et en obtenant un permis de construire dans des délais époustouflants, pour qui connait un peu l’administration : depuis, j’ai appris à en connaître certains détours, au fur et à mesure que je me débattais dans cette histoire que je te raconte.

 J’ai réalisé plus tard qu’elle était solidement pistonnée, et qu’elle servait de paravent à des spéculateurs immobiliers capables de lui mâcher le travail, les démarches, et Dieu si elles sont compliquées….

Avec une constellation de spécialistes qui n’existent pas chez nous, notaires, géomètres, ou architectes…

Obtenir un permis dans de tels délais relevait du miracle ou d’un très bon piston, comme me l’indiquait plus tard un spécialiste de la Chose Préfectorale.

            L’un de mes nouveaux amis de France confirmait, en manifestant son étonnement de voir de telles opérations d’une rare complexité mises en œuvre avec la vitesse Grand V, sans trop s’occuper des délais officiels, division de parcelle et permis. La dame avisée avait réussi à obtenir la denrée rare d’un permis de construire, grâce à la possibilité nouvelle de scinder la parcelle en deux, la construite et la constructible.

            Il fallait le savoir !

            Une ministre Ecolo dénommée Duflot avait cru bien faire en offrant la possibilité aux propriétaires de grandes parcelles de les scinder, la cause d’un mouvement de spéculation foncière dans la région parisienne.

Dans mon cas, la parcelle à découper avait une surface lilliputienne de 409 mètres carrés, 288 pour celle de  la future construction, et 121 mètres carrés pour celle de la maison en voie d’acquisition.

Je l’ai réalisé  trop tard, mais je faisais confiance à la mairie de Mériel…

Ma maison se trouvait donc encastrée, et cette autorisation aboutissait à supprimer un espace vert !

Donc tout bénéfice pour cette dame d’un certain âge, venue des terres du sud, très, très bien informée et très bien conseillée…

            Cinq ans plus tard, le propriétaire de la nouvelle parcelle aujourd’hui construite n’a toujours pas rempli les obligations « vertes » du permis. Il devait planter quelques arbres et une  haie vive.

La Mairie n’a pas été trop embarrassée par les lois ou décrets régissant l’urbanisme, en supprimant l’espace de stationnement qui existait sur ma parcelle déjà construite depuis plusieurs dizaines d’années, un garage qu’il a fallu démolir, tout en imposant un espace de stationnement sur la nouvelle parcelle constructible, une contradiction évidente : espace de stationnement d’un côté, et suppression de l’autre.

Un voisin bien informé s’étonnait de voir, dans ce cas d’espèce violer un des grands principes du droit français, l’égalité de traitement entre citoyens, avec un permis susceptible donc d’être annulé…

Ajoutons que cette dame mit des années pour démolir ce garage qui m’empêchait d’accéder à ma maison avec un véhicule.

Résultat, moi, nouveau propriétaire d’une partie des lieux anciens, je me trouve soumis, pour le stationnement de mon véhicule, à la réglementation sur la circulation, et à des pénalités éventuelles pour stationnement  irrégulier, alors que le nouveau voisin dispose d’un garage.

Autre anomalie du dossier, et de l’ensemble des actes d’urbanisme de Mériel, le permis en  question a été signé par délégation du Maire, par une Adjointe, Juge et Partie, étant donné qu’elle était tout à la fois, Elue municipale  en même temps que fonctionnaire à la Préfecture du Val d’Oise, affectée dans une direction chargée de l’urbanisme, donc aussi chargée du contrôle de légalité des actes en question, c’est-à-dire des siens.

Etrange situation d’une décision prise par une Elue municipale juge et partie… Cette décision illégale n’a pas ému les autorités préfectorales…               

Au cœur de cet imbroglio, l’Adjointe avait toutefois, mesure pertinente, pris soin d’imposer deux prescriptions de nature à  garantir     un voisinage pacifique, la pose d’une clôture et la plantation d’une haie vive.

Je n’avais plus le droit d’accéder chez moi que grâce à une allée de trois mètres de large frappée d’une servitude de passage perpétuelle, sauf que son usage est contrarié par un voisin, et surtout son épouse, qui considèrent que leur qualité de propriétaires du fonds servant  leur confère un rôle de contrôle des accès.

 Un vrai pastis !

Mon voisin a incontestablement le bras long, en tout cas à la mairie, car il a réussi à obtenir, quatre ans après sa date de délivrance, un permis modificatif, qui supprimait une des  deux garanties  d’usage de la servitude perpétuelle, la pose d’une clôture.

Cette décision met en cause la jouissance de la servitude perpétuelle de passage garantie par le Code Civil.

La perpétuité inscrite au Code Civil ne concernait donc pas la Mairie de Mériel !

Je n’avais pas été informé de la procédure engagée par mes voisins, car j’ai découvert que cette demande fut déposée à L’Isle Adam, à la communauté de communes des Trois Forêts, qui  exerçait aussi des compétences en matière d’urbanisme. Mes voisins avaient profité de cette compétence partagée  décidément ubuesque, connue des seuls initiés.

Pour tout dire, je suis en fait la victime de deux voisins fonctionnaires qui font tout pour ne pas appliquer la loi, avec la complicité de la mairie.

Dernier point aujourd’hui, la haie vive n’est toujours pas plantée !   

Les mauvaises langues, bien informées, disaient que le nouveau maire (2020) faisait partie de la même congrégation du Feu que mon voisin. J’en savais aujourd’hui un peu plus sur le nouveau maire, soldat du feu professionnel, doté d’un grand savoir-faire  protocolaire et   social à la fois au ministère de l’Intérieur et à la Préfecture du Val d’Oise.   

Je comprenais beaucoup mieux mon parcours jalonné de passe-droits.

Seule issue qui m’était conseillée, saisir le Défenseur des Droits !

Rica ou Jean Pierre Renaud pour les intimes, et ancien haut fonctionnaire préfectoral

Tous droits réservés

Dernière Heure !

Faute de Haie Vive, le voisin a installé un Bip Bip Bip ultrasons  pour les chats ou chiens… !

La Mairie considère-t-elle que ce dispositif numérique se substitue à une haie vive verte ?

Jean Pierre Renaud

Relations entre la France et Algérie ?

Remarques Préalables

Les Dés Pipés !

Pour ne parler que des Français nés après 1962, date de l’Indépendance de l’Algérie, et hors les minorités des Français  d’ascendance algérienne, pieds noirs ou immigrés francisés, qui connait l’histoire de l’Algérie ? Qui connait l’histoire récente de la Guerre d’Algérie ?

Jusqu’à présent, nos gouvernements se sont bien gardés  de connaître la vérité en lançant des enquêtes sur cette réalité, qui fut celle de  la France dite coloniale, mais très majoritairement ignorante de l’histoire coloniale.

Les informations, pour ne pas  dire une propagande qui ne dit pas son nom, sont  entre les mains de minorités « intéressées » qui manipulent ce segment mémoriel.

Il est évident que les débats passionnés sur un tel sujet ne touchent qu’une minorité de Français, sauf  quand ils concernent des problèmes très sensibles comme l’immigration, sans faire de distinguo entre les pays du Maghreb ou de l’Afrique noire.

Ce sujet-là, oui, les Français le connaissent de mieux en mieux au fur et à mesure des flux d’immigration régulière ou irrégulière qui ont modifié en profondeur la physionomie de notre pays depuis les années 1980-1990.

Le vrai danger que courent les  deux partenaires que sont l’Algérie, sur une rive,  et la France, sur l’autre rive, est que les Français comprennent de mieux en mieux ce qui dépasse l’entendement, c’est-à-dire, le maintien  d’un privilège  international exorbitant en faveur de l’Algérie depuis plus de soixante ans, depuis 1962.

Pourquoi ce pays bénéficie-t-il toujours d’un  privilège de porte ouverte qui met en cause l’Indépendance de la France ?

L’Algérie a tout intérêt à conserver ce privilège historique obsolète qui fait de la France la béquille d’un État algérien toujours aussi revanchard et fragile.

Selon la fable bien connue du Corbeau et du Renard, avec le Fromage bien sûr – la France est le fromage, c’est à dire une terre d’accueil pour les excédents de population algérienne.

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                                                  Le Figaro a publié successivement, le 30 décembre 2022, une interview du Président Algérien, sous le titre « Abdelmadjid Tebboune veut ouvrir une nouvelle ère des relations franco-algériennes », et le 9 janvier 2023, une chronique de Xavier  Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, sous le titre « L’Algérie s’effondre : entraînera-t-elle la France dans sa chute ? »

                                                  Deux titres qui éclairent  une fois de plus  la scène algérienne, 1) l’interview d’un Chef d’État FLN aux propos édulcorés gouvernant d’une main de fer avec l’appui d’une Armée FLN, source de tout pouvoir, 2) la chronique alarmiste, sinon catastrophiste d’un ancien ambassadeur de France à Alger.

                                                  Rappelons qu’Il y a quelques mois, la Première Ministre a débarqué à Alger avec une quinzaine de ministres, et il est tout à fait étrange que nos ministres aient observé, pour une fois, une consigne de « bouche cousue ».

                                                  L’interview Tebboune semble donner quelques indications…

                                                  A lire cet interview, « on continue comme avant », avec le même dialogue de sourds sur le fond de nos relations diplomatiques, mais toujours « portes ouvertes » à l’immigration algérienne régulière ou irrégulière, en référence aux Accords d’Évian de 1962 que l’État FLN n’a jamais respectés,  alors que le Président actuel déclare « … C’est le respect des principes… », à propos des « indésirables »… « Il y a les binationaux qui doivent être traités comme des Français… » 

                                                  Je me propose de citer 1) quelques-unes des réflexions publiques faites à l’occasion de cette interview par Monsieur Tebboune, donc « rien n’a changé ! L’Algérie continue à plumer la France…

                                                  2) un bref résumé de l’analyse proposée par Monsieur Driencourt.

                                                  3) un texte que j’avais publié sur ce blog « Mon message aux jeunes Français originaires d’Algérie :

« Vive l’indépendance de la France ! »

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L’interview Tebboune

Monsieur Tebboune est le produit politique édulcoré d’un FLN qui n’a jamais appliqué les Accords d’Évian et qui, dans l’interview du Figaro du 30 décembre 2022 déclare :

J’ai souligné quelques mots sensibles

« Le Figaro-  « Après avoir  réduit de moitié la délivrance de visas aux ressortissants algériens depuis l’automne 2021, la France vient de rétablir le flux habituel qui était d’environ 200.000 en 2019, êtes-vous satisfait ? »

Abelmadjid Tebboune  – « C’est simplement dans la logique des choses. La circulation des personnes entre nos deux pays a été réglée par les accords d’Évian en 1962, et l’accord de 1968. Il y a une spécificité algérienne, même par rapport aux autres pays maghrébins. Elle a été négociée et  il convient de la respecter… »

( 1-  L’Algérie FLN n’a jamais respecté les accords d’Évian)

  (2-  Les flux démographiques n’ont plus rien à voir avec ceux des années 1960-1970 )

« Les relations entre la France et l’Algérie ont-elles une chance, un jour, d’être plus apaisées ? »

« La France doit se libérer de son complexe de colonisateur et l’Algérie de son complexe de colonisé… Plus de  soixante ans après la guerre, il faut passer à autre chose… »

(Le pouvoir du FLN algérien ne continue à exister qu’en agitant en permanence l’épouvantail du mauvais Français colonialiste en même temps qu’assassin, la rente mémorielle de situation datant des années 60 avec le concours des minorités « repentantes » ou « intéressées » de notre pays, ou « Le Corbeau et le Renard » (voir blog et son fromage)

« Vous vous entendez bien avec le Président Macron. Avez-vous une relation suivie avec lui ?

«  Oui, nous avons une certaine complicité, je vois en lui l’incarnation d’une nouvelle génération qui peut sauver les relations entre nos deux pays »

(Une  fois de plus, la France a élu un Pigeon d’Alger…)

« Avez- vous gardé des relations avec Vladimir Poutine ?

« Je peux simplement vous dire que je vais aller en Russie prochainement. Je  n’approuve ni ne condamne l’opération russe en Ukraine… »

Une réponse tout à fait logique étant donné que Poutine incarne ce qu’a fait de mieux ou de pire dans le passé l’ancien KGB de l’URSS, bien aimé du FLN)

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L’article Driencourt

Ancien Ambassadeur de France à Alger (A deux reprises)

« L’Algérie s’effondre : entrainera-t-elle la France dans sa chute ? »

Un texte qui fait froid dans le dos !

                                                  « Cela fait maintenant  trois ans qu’en Algérie Abdelmadjid Tebboune a été élu président de la République. Trois ans et à Alger, on pose la question d’un deuxième mandat. Quel bilan de cette Présidence, quelles leçons en tirer pour la France ? Mon amitié pour l’Algérie comme mon respect pour le peuple algérien m’obligent à rappeler quelques évidences sur la réalité politique, les illusions françaises et les conséquences de celle-ci.

                                                  S’il fallait résumer brièvement et brutalement la situation, je dirais  que « L’Algérie nouvelle », selon la formule en vogue à Alger, est en train de s’effondrer sous nos yeux et qu’elle entraîne  la France dans sa chute, sans doute plus fortement et subtilement que le drame algérien n’avait fait chuter en 1958, la IVème République. …

                                                  Or tous les observateurs objectifs constatent que depuis 2020, après peut-être quelques semaines d’espoir, le régime a montré son vrai visage : celui d’un système militaire (formé, on l’oublie, aux méthodes de l’ex-URSS), brutal, tapi dans l’ombre d’un pouvoir civil, sans doute aussi affairiste  que celui qu’il a chassé, obsédé par le maintien de ses privilèges et de sa rente, indifférent aux difficultés du peuple algérien. La répression qui s’est abattue sur le pays, répression élaborée et mise en œuvre par une armée qui ne cesse de glorifier les combats contre la France, « ennemi éternel » a fini par avoir raison des espoirs mis un temps dans le Hirak pour une démocratisation du pays…

                                                  Par confort ou opportunisme, mais surtout par aveuglement, à Paris, nous fermons les yeux sur la réalité algérienne ; nous faisons mine de croire que le pouvoir algérien est légitime à défaut d’être démocratique, que le discours antifrançais est un mal nécessaire mais transitoire, que la démocratie est un apprentissage qui prend du temps.

                                                  Notre aveuglement est une erreur historique : croire à Paris qu’en allant à Alger, en cédant aux Algériens sur les dossiers qui leur sont chers, mémoire et visas, nous les gagnerons à notre cause et les amènerons vers plus de coopération est un leurre. Croire à Paris qu’en allant à Alger, en cédant aux Algériens sur les dossiers qui leur sont chers, mémoire et visas, nous les gagnerons à notre cause et les amènerons vers  plus de coopération est un leurre…

                                                  L’Algérie va mal, beaucoup plus mal que les observateurs  ou les rares journalistes autorisés le pensent ; 45 millions d’Algériens n’ont qu’une obsession : partir et fuir. Partir où, si ce n’est en France, où chaque Algérien a de la famille… »

La vraie question : pourquoi continuer à être la « béquille » de ce régime ?

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Afin de bien comprendre ma position sur nos relations avec l’Algérie, je renvoie les lecteurs sur le texte ci-dessous que j’ai publié le 19/11/2020 :

 « Mon message aux jeunes français originaires d’Algérie »

« Les Relations entre la France et l’Algérie (1962-2020) »

Mon message aux jeunes          

Vive l’Indépendance de la France !

A la suite de mon analyse critique du livre « La Question post-coloniale » d’Yves Lacoste (19/04/20, 21/09/20), et compte tenu de la place que l’auteur accordait à la Question Algérienne, je me proposais de publier le message ci-après.

Un message aux jeunes Français originaires d’Algérie… une bouteille à la mer Méditerranée …

Sous le sceau du Livre d’Ezéchiel Chapitre 18, versets 1 à 9 :

« Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d’Isaïe : Les pères ont mangé les raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées ? »

            Il est difficile de ne pas lire le livre « La Question Post-coloniale » d’Yves Lacoste sans entendre le message permanent, le leitmotiv, que l’auteur adresse aux jeunes français d’origine algérienne : vous allez mieux comprendre pourquoi vous êtes venus chez nous, peuple colonialiste.             Pourquoi cette parabole des Raisins Verts que j’ai déjà citée dans mes chroniques sur l’histoire post-coloniale ? Parce que l’histoire post-coloniale qu’on nous sert depuis des années, sur les deux rives, est fabriquée par des parents ou grands-parents qui ont le plus souvent mangé des Raisins Verts ?

            Sur notre rive, nous sommes encore sous les ordres du groupe de pression intellectuelle et politique d’une matrice maghrébine repentante, bien qu’elle s’en défende, ou partie prenante « intéressée ».

            Pour avoir servi la France et l’Algérie pendant la guerre 1954-1962, mon expérience n’est pas celle qui est le plus racontée : j’ai eu pour  garde du corps un type formidable, un ancien fel ; nous respections les fels que nous combattions, et l’armée que nous servions n’était pas « colonialiste », car nous étions tous engagés, armée du contingent et armée de métier, dans la transformation démocratique du pays.

            Nous avions engagé à nos côtés des Algériens et des Algériennes qui partageaient notre vision républicaine de l’Algérie. Elle n’était plus celle de l’Algérie colonialiste de papa : en 1962, le FLN a exterminé beaucoup d’entre eux, et continue de nos jours – presque 70 ans après – à les traiter comme des ennemis de la patrie, comme si certains membres du FLN et le mouvement lui-même avaient toujours été des modèles de cette guerre insurrectionnelle.

            Le livre d’Yves Lacoste a été publié en 2010, et le message qu’il veut délivrer n’est-il pas obsolète, compte tenu du soulèvement démocratique de la jeunesse algérienne, depuis le 22 février 2019 ?

Je puis témoigner que le message que nous portions dans les années 1958-1960 était celui de l’espoir, de la démocratie, des libertés, identique à celui qui vous anime aujourd’hui.

Est-ce qu’il vous arrive aussi de comparer vos espoirs à ceux qui furent les nôtres ? A ceux des jeunes d’une Algérie française défunte qui quittèrent une terre qu’ils considéraient comme natale ?

Aux jeunes Français d’origine métropolitaine qui, aujourd’hui, ont du mal à comprendre ce qui empêche d’avoir des relations normales avec votre pays d’origine, en levant tous les tabous démocratiques qui pèsent sur ces relations.

Je n’ai jamais aimé le propos de ceux qui cultivent la victimisation, la repentance, ou la réconciliation, avec qui et en quoi ? Je préfèrerais franchement que la jeunesse parle le langage de la vérité et de la bienveillance. »          

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Plus de 60 ans après Evian, cela suffit, cela suffit !

2023-1962

Nul besoin de voir un ami de Monsieur Poutine se pavaner sur Les Champs Elysées !

Si le Président l’a effectivement invité ?

Jean Pierre Renaud        Tous droits réservés

Paris, une Commune en excès de pouvoir !

« Dati «  Hidalgo saigne les Parisiens par l’impôt » Marion Mourgue Le Figaro du 30/11/2022, page 7

Ce sont les minorités qui nous gouvernent !

Une interview dont le contenu est intéressant pour un ancien haut fonctionnaire qui a contribué à la mise en place de la grande réforme institutionnelle des années 1975- 1980 redonnant un maire à la capitale.

            Cette interview pose une série de questions,  mais n’aborde pas, à mes yeux, les problèmes de fond de Paris Capitale de la France, c’est-à-dire l’inadéquation  des institutions parisiennes des années 70 à l’évolution de la région parisienne et du pays, et face à l’évolution des pouvoirs, notamment l’émergence et l’explosion des réseaux sociaux et de la communication.

Paris occupe  une « position stratégique » inégalable en France.

            Le 19 octobre 2021, je publiais une chronique intitulée « Les destinées de Paris « Commune » ou « un État dans l’État » ?

            J’écrivais : « Presque  quarante ans après les réformes des années 70-80, les  relations institutionnelles que j’avais décrites sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les communes et départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un État central bureaucratique légitimement contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation politique tous azimuts de la part des élus parisiens. »

            Traitons successivement questions du jour et questions de fond :

Les Questions du jour

Les chiffres cités ?

            Mme Dati : « …. Je dénonce effectivement l’explosion d’une dette qui s’élève à 10 milliards d’euros. »

D’où vient ce chiffre dont je n’ai pas trouvé la source ? Je ne l’ai pas trouvé dans les derniers rapports de la Chambre Régionale des Comptes.

« Tours de passe-passe comptables » : lesquels, faute d’audit effectué par les oppositions au Conseil de Paris ?

« Nous exigeons depuis deux ans un audit de la gestion de la ville… »

Il y a bien longtemps que l’opposition aurait pu le faire si elle l’avait décidé. Elle n’en n’aurait eu ni la compétence, ni les moyens ?

L’audit nécessaire rencontrera une grande difficulté liée à l’extrême complexité du système administratif et financier parisien et à la constellation des organismes et sociétés qui en font partie : un vaste réseau de vases communicants qui permettent de « fausser », pour ne pas dire « truquer » la comptabilité, mais il faut le démontrer. 

Comment ne pas relever les initiatives démagogiques de la mairie, dans le tout vert et le tout social (explosion de la dépense sociale, le logement, des dépenses soi-disant vertes, des chantiers partout…. ) sans compter ce que coûte déjà la préparation des JO de 2024, peu compatibles avec une politique de décarbonation de la Ville, et la réduction du nombre des passoires thermiques de la Ville ?

Effectivement, Paris est dans un triste état !

L’équipe municipale actuelle met presque chaque jour la Ville de Paris en ébullition, et récemment en chamboulant les voies de circulation, en multipliant les travaux, les interdictions, au mépris des habitants de la banlieue et des activités économiques de la capitale, comme si les institutions de l’État n’existaient pas, les assemblées ou le gouvernement, l’ensemble des représentations diplomatiques, les Préfets actuels donnant l’impression d’être aux abonnés absents : la Maire donne les ordres.

Les Parisiens ne partagent pas tous la culture bobo de l’équipe Hidalgo, alors qu’elle n’a fait que 1,75 % des voix aux dernières présidentielles, après avoir déclaré, avant les municipales, qu’elle ne serait pas candidate à cette élection.

Les conseillers de Paris jouissent d’une rente de situation, d’un privilège politique, un potentiel de communication fondé sur leur position dans la capitale, alors que leur représentativité politique est faible ou non démontrée.

Les Rousseau, Obono, Charon, Bayou, Benbassa…, ont très souvent tendance à s’exprimer sur le plan national en jouant sur une représentativité politique qui pose question.

L’’équipe municipale actuelle a bien assimilé la partition, sauf qu’elle n’a en effet pas les bases politiques nationales nécessaires, et qu’en prenant toutes sortes d’initiatives sur tous les plans, elle ajoute à la grande confusion des pouvoirs qui existe dans la capitale et dans la région, le qui fait quoi entre la région, les départements, les communes, la métropole, et l’État, un mille-feuille bureaucratique.

La capitale souffre de l’absence de l’État et pour Madame Hidalgo : «  l’État, c’est moi ! ».

La « position » politique et stratégique de Paris a toujours nourri les ambitions les plus folles, aujourd’hui celles de la Maire de la capitale, car la capitale constitue une plateforme exceptionnelle de communication, d’influence et de pouvoir.

La Maire de Paris n’aurait sans doute pas pu bénéficier du soutien d’une équipe municipale, politiquement multicarte, si ses membres n’y avaient vu également leur intérêt, celui de disposer d’un levier politique qu’ils n’auraient jamais eu avec les minorités politiques ou civiles qu’ils représentaient, les communistes, les fractions écolos, et un Parti Socialiste « sociétal » exsangue.

Pour avoir en France une compréhension  complète des enjeux économiques, sociaux et politiques, il est nécessaire de faire intervenir le rôle majeur de l’establishment qui est au cœur de tous les problèmes et décisions nationales,  et pour ce faire, rééquilibrer le système de pouvoir au profit des provinces, de ce qu’on appelle les « territoires ».

Les Questions de Fond

« Paris, un État dans l’État » ? Toujours !

Oui, pour d’autres raisons !

Avant la réforme des années 70, le système parisien fonctionnait dans un contexte étatique préfectoral doté de moyens démarqués de l’État, notamment  pour les statuts du personnel.

 De nos jours, la Ville de Paris jouit encore de privilèges hérités de l’Etat, à la fois dans la gamme de ses statuts ou dans l’adaptation des anciens statuts.

Excès de pouvoir ? Pourquoi ?

Les héritages de l’ancien système parisien

La Chambre Régionale des comptes vient de publier un rapport fort intéressant intitulé « Paris et Métropole Exercices 2016 et suivants »

Ce document montre l’ensemble des liens juridiques qui permettent à la ville de Paris d’échapper à la Métropole grâce aux nouveaux tentacules de pouvoir  que sont les accords de coopération bilatérale passés avec les départements voisins, s’ajoutant aux anciens, établis sur la base du patrimoine immobilier important qu’elle détient encore en banlieue.

La Ville de Paris est au cœur d’une mini métropole parallèle à la Grande Métropole qui a du mal à exister. Elle jouit d’une grande capacité à tirer beaucoup de ficelles  dans la Région Ile de  France.

Quelques notes du Rapport : 

« La Ville de Paris poursuit sa propre stratégie métropolitaine, autonome par rapport à la MGP…elle n’est pas, ou pas encore au cœur d’une métropole polycentrique. … l’organisation des services de la ville n’intègre qu’à la marge « la « dimension métropolitaine »… le rôle déterminant de la Ville de Paris dans la gouvernance de la MGP… une gouvernance Paris/MGP partagée… absence de transferts en matière d’aménagement et de logement… des groupements de commandes principalement coordonnés par la ville de Paris….l’absence de dimension métropolitaine dans les services de la ville », « une coopération par projet »   le PLU 2020, « un projet autonome ».

Il est évident que l’équipe Hidalgo ne joue pas le jeu démocratique d’une métropole parisienne, et qu’elle en a fait un outil de plus de domination politique.

En ce qui concerne le boulevard périphérique, la Ville considère qu’il lui appartient, alors que l’État et l’ancien District de Delouvrier sont à l’origine financière de la création de ce boulevard, dont l’intérêt interdépartemental est indiscutable.

Nécessité d’une nouvelle réforme institutionnelle

Plus de quarante après, les relations institutionnelles en question sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un État central bureaucratique de plus en plus contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation.

            Paris est ouvert à tous les vents, souvent de l’étranger, avec par exemple un Qatar qui occupe une « position » de choix dans la communication de Paris et donc de la France, une forme de capture d’image qui ne dit pas son nom, alors que Paris s’enferme comme dans sa forteresse, aujourd’hui bobo.

Le « périphérique » n’est pas uniquement physique !

Paris a pris tout un ensemble de mesures de circulation et de stationnement qui valent bien  les « octrois » du passé – payer pour y accéder -,  des octrois supprimés en 1943 par le Régime de Vichy, en biffant la solidarité nécessaire entre Paris et sa banlieue.

Ajoutons enfin que Paris  reste au cœur de l’«establishment » français qui continue à gouverner notre pays, à imposer sa loi et sa bureaucratie à nos provinces  françaises, d’où l’importance de retrouver un équilibre des pouvoirs entre l’ensemble de nos provinces.

Conclusion :

il faut adapter la répartition des pouvoirs à l’évolution de notre pays, mettre fin à une bureaucratie qui multiplie les niveaux de compétence, entre l’Union européenne, la nation, les provinces, les départements, les communes, simplifier.

En concurrence avec les pouvoirs de l’Union européenne, que l’Etat central fasse son métier régalien, et les vaches seront bien gardées, selon un de nos vieux dictons provinciaux.

Que l’État transfère à nos régions ses pouvoirs dans les domaines non régaliens : économie, emploi, environnement, enseignement, santé, culture…

Dans la région d’Ile de France, Il faut instituer une vraie métropole qui égalise les chances du « pouvoir » entre Paris et les départements de la Petite Couronne.

La Com, les réseaux sociaux, l’affaiblissement des corps intermédiaires ont attribué un pouvoir excessif au système parisien, à son establishment, un excès de pouvoir qui  défie nos  institutions  démocratiques et républicaines, d’autant plus que quelques minorités diffusent leur propagande grâce à la position stratégique que leur donne leur élection parisienne.

Jean Pierre Renaud       Tous droits  réservés

Les Vœux 2023 d’un Président ?

Ou un long catalogue d’épicerie politique ?

Avec quelques mots répétés qui en disent plus long sur la personne solitaire que de longs discours, l’appel répété au « collectif », à « l’unité », à « ensemble »…

C’est à se demander si les conseils d’administration ou les réunions techno constituent  la bonne école du discours politique ?

C’était tellement long, affreusement long, que le Président en avait oublié de regarder les citoyens et les citoyennes dans les yeux, au lieu de son prompteur !

Pour nous résumer, où était la France dans ce salmigondis politique ?

Comme si Macron refaisait une campagne présidentielle qu’il avait boycottée !

Bonne année à notre France !

Jean Pierre Renaud