Paris, la Pieuvre…

« Municipales : à Paris, Lyon et Marseille, le changement des règles du jeu fait débat »

« Loris Boichot »

Le Figaro du 14 novembre 2023, page 5

(J’ai souligné quelques mots clés)

Paris, Lyon, Marseille : un problème sans solution est un problème mal posé 

            Aux yeux d’un assez bon connaisseur du dossier des institutions parisiennes, la lecture de cette chronique soulève une série de questions.

            Avant toute chose, et  dans le contexte actuel, il ne faut jamais oublier le contexte historique de la Ville de Paris, pas moins que celui d’aujourd’hui avec la puissance du « système parisien » : un conglomérat d’intérêts de toute nature bénéficiant d’une position stratégique inégalable, c’est dire la grande difficulté qu’il y a à manier le concept du « droit commun ».

Ne serait-ce que parce que Paris est resté le siège des institutions nationales, assemblées, gouvernement, représentations diplomatiques, un facteur qui est trop souvent oublié !

L’une des solutions d’un cadrage institutionnel efficace  de la Ville de Paris consiste à faire jouer pleinement le jeu des contrepoids institutionnels qui existent (Etat, Région, départements, communes limitrophes…), mais dont la compétence est détournée pour toutes sortes de raisons, sans oublier le rôle et la responsabilité d’un Etat défaillant.

La question clé ! Le Conseil de Paris et la Maire actuelle ne se trouvent-ils pas dans des situations d’excès de pouvoir, ne serait-ce que sur le plan d’une communication politique qui s’est  développée de façon exponentielle ?

Revenons au texte du Figaro !

            « Pour la première fois depuis la polémique sur sa visite à Nouméa et à Papeete, Anne Hidalgo retrouve ce mardi les élus de son Conseil de Paris. Mais si elle décide de briguer sa succession, elle devra peut-être se soumettre à de nouvelles règles du jeu, tout comme les candidats de Marseille et de Lyon. »

Première observation « capitale » avec un qualificatif tout à fait approprié, il est exclu de mettre sur le même plan Paris, capitale de la France et les deux autres villes de Lyon et Marseille.

Les institutions parisiennes sont  le fruit d’une très longue histoire qui n’a pas toujours été celle d’un long fleuve tranquille, avec des crises de pouvoir entre le local et le national, le pouvoir local s’érigeant en contre-pouvoir national. 

Avant les réformes institutionnelles des années 1970-1981, la Ville de Paris constituait un Etat dans l’Etat, administrée par des Préfets, souvent tentés par des excès de pouvoir d’Etat. (1)

« Plus de quarante années après la loi  Paris-Lyon-Marseille (PLM), les députés macronistes veulent revenir dès l’année prochaine sur l’«anomalie du mode de scrutin dans ces trois villes… première conséquence jugée illisible : les personnalités élues à la tête des mairies « centrales »… ne sont formellement candidates que dans une petite partie de leur ville…

Deuxième effet potentiel, considéré comme antidémocratique : puisque la priorité est de conquérir des secteurs, il est possible de conquérir la mairie…

« Il faut régler ce déficit démocratique pour redonner aux électeurs l’intérêt d’aller voter » estime le chef de file des Députés Renaissance Sylvain Maillard… »

Benoit Payan, le maire de Marseille « Cela ne devrait même pas faire débat… Il est tout à fait légitime que les trois plus grandes villes de France entrent dans le droit commun »

Rachida Dati évoque un « enjeu démocratique ».

Mais ce projet est contesté par sa rivale Anne Hidalgo. « Ce n’est pas un problème démocratique, avance l’entourage de la socialiste. Chaque Parisien qui vote sait parfaitement pour quel maire il met son bulletin dans l’urne….

Derrière la bataille des nouvelles règles du jeu, la campagne a déjà commencé. »

 Le Faux Débat engagé : deuxième observation sur ce débat qui à mes yeux est un faux débat en ce qui concerne les institutions parisiennes, comme je l’ai déjà expliqué à plusieurs reprises sur ce blog.

Depuis les années 1980, le contexte institutionnel a beaucoup changé, avec une disparition quasi complète de l’Etat dans notre capitale.

Ministres et préfets laissent la bride sur le cou à la Maire de Paris, de peur de se voir accusés de violation des libertés communales.

Au printemps 2023 et à l’occasion de la grève relative à la loi concernant les retraites, la Maire de Paris n’a pas respecté ses obligations de Maire représentant de l’Etat, sans que le Préfet de Paris ou le Ministre de l’Intérieur n’interviennent.

Le voyage récent de la Maire dans les îles du Pacifique soulève le même type de problème, alors que l’attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023,  avait évidemment une incidence sur l’état  de la sécurité parisienne, donc sur les responsabilités de la Maire  dans sa qualité de représentant de l’Etat.

Il serait sans doute démocratiquement intéressant d’avoir la liste des actes de contrôle de légalité exercés par les Préfets de Paris au cours des mandatures Hidalgo, notamment en matière de personnels communaux.

Pourquoi ce Faux Débat démocratique dans le cas de Paris ?

Paris, la Pieuvre !

L’Etat a disparu et laissé l’Exécutif parisien à la manœuvre « tentaculaire » dans le millefeuille administratif régional des collectivités géographiquement voisines : ces dernières sont prises dans un maillage de pouvoir concurrent de celui de la Métropole du Grand Paris, comme à certains égards de la Région d’Ile de France.

Un rapport récent de la Chambre Régionale des Comptes en a analysé  toutes les facettes.

Le problème de la démocratie locale dans la capitale est avant tout celui d’une réforme complète des compétences entre la Région Ile de France, la Métropole, les départements, les communes, avec notamment la mise en application de l’égalité communale entre Paris et les communes d’Ile de France : il faut tout changer !

Dans le contexte historique actuel, avec l’explosion de la communication, des réseaux sociaux, l’affaiblissement des partis nationaux, Paris est devenu une plateforme exceptionnelle de pouvoir de communication, sinon de propagande nationale : la fausse réforme démocratique proposée par des élus macronistes ou non ne contribuera donc pas à réveiller la démocratie locale.

Dans ce but, la France devra procéder au transfert des pouvoirs non régaliens aux régions :  la Région d’Ile de France détiendra le pouvoir de répondre aux aspirations démocratiques de ses habitants, la Métropole du Grand Paris  étant représentée par une section du Conseil Régional..

Jean Pierre et Marie Christine Renaud          Tous droits réservés

  1.  Voir le livre « Paris un Etat dans l’Etat »

La Cinquième République de Macron !

On parle, on parle, on fait  du cinéma, mais on ne prend pas de décisions !

A la mi-journée, on voyait Darmanin sur les écrans « jouer » une conférence de presse sur le l’assassinat d’Arras : question ?

Un ministre de l’Intérieur doit-il occuper chaque jour les écrans au lieu de prendre toutes les décisions de sécurité qu’attendent les Français, le maintien de l’ordre de la République ?

Et de s’assurer que les forces de l’ordre sont en bonne santé !

Les Français qui connaissent  encore notre histoire savent que la République est en danger, ça n’est pas la maison qui flambe (Chirac en 2002), mais la France qui flambe.

Année après année, pour  toutes sortes de raisons, bonnes ou mauvaises, les flux d’immigration continuent et même augmentent : 500 000 à 1.000. 000 de personnes avec les autorisés et les centaines de milliers de clandestins « appâtés » par ce pays des droits de l’homme et du business caritatif animé par les organisations humanitaires et le lobby des avocats. On en a besoin partout pour toutes les procédures qui  protègent les étrangers et non les Français : le scandale des droits d’asile, des mineurs étrangers que l’Afrique, prodigue en enfants, nous envoie gentiment.

Et les gangs de passeurs !

Au cours de mes études, la Suède avait bonne réputation de mère protectrice des étrangers.

La Suède a bien changé et lutte aujourd’hui contre des gangs de jeunes issus de l’immigration.

Parmi les nombreuses maladies qui affectent la santé de notre pays, la France, trois au moins, vont tuer la République Française, l’humanitarisme, le juridisme, l’inversion de  notre état de droit au profit des criminels et des salauds !

Jean Pierre et Marie Christine Renaud

Le 14 juillet 2023

Une France des Devoirs à la France !

&

« L’ordre a été rétabli » ?

«… A l’issue d’une semaine d’émeutes, … »

A dit le Président de la République

Le Figaro du 10 juillet 2023, en première page

Ah ! Bon ! On y croirait vraiment à l’Elysée ?

A lire l’excellent reportage d’Angélique Négroni à Laval :

« Emeutes : pourquoi Laval, si calme, s’est embrasé »

A lire le Figaro du 11 juillet 2023, page 20, il est permis d’en douter pour de nombreuses raisons, la première étant celle des limites fixes et claires à ne pas  dépasser, surtout de la part d’un public jeune, désorienté, abreuvé par les réseaux sociaux…

« L’état d’urgence » avait au moins le mérite de fixer une limite républicaine à ce désordre, mais il est vrai qu’il cassait l’image d’un Président à la hauteur de ses responsabilités, avant le 14 juillet, et la réception officielle du chef de gouvernement du grand pays d’Asie qu’est le Continent Indien !

Les One Man Show d’un Président….

La conférence organisée à l’Elysée à usage et à destination des grandes  villes de France, est à ranger dans la catégorie des gadgets présidentiels (grands ou petits débats, tirages au sort, qui ne règlent pas ce type de problème de fond, avec l’énumération de moyens tels que la création d’« espaces de dialogue », et « même faire venir un sociologue »« le préventif », « les caméras de vidéosurveillance », « pas question, pour lui, d’armer cette dernière » (la police municipale)….

Avec un tel état d’esprit au sommet de l’Etat, la France en sera-t-elle réduite, comme à Laval, à compter sur les trafiquants de drogue qui tiennent de plus en plus les quartiers, comme l’indique ce policier :

« Les plus âgés de ces quartiers – les 18-25 ans – qui s’occupent des réseaux de drogue nous l’ont fait savoir : ils ne tiennent pas ces mineurs qui sont à l’origine des émeutes. Alors, ils les ont laissé s’amuser durant quelques jours avant de calmer le jeu afin de poursuivre leur business. Ils ont d’une certaine façon contribué au retour au calme », admet Nicolas Guerrand .»

14 Juillet 2023

Une France des Devoirs à la France autant que des Droits !

Jean Pierre Renaud

Mériel sur Oise et son urbanisme : le regard d’un Usbek ou d’un Rica du XXIème siècle.

 Lettres Persanes de Montesquieu (1721)

«  Deux Persans, Usbek et Rica, visitent la France, de 1712 à 1720. Ils échangent des lettres, écrivent à divers amis pour leur faire part de leurs impressions et reçoivent des nouvelles de Perse, en particulier du Sérail d’Usbek, à Ispahan, où le désordre règne depuis le départ du maître. »

Le contenu de ces lettres est décapant. Montesquieu les utilisait pour faire la critique des institutions.

Au tour  de la Mairie de Mériel sur Oise…

Le 10 octobre 2022

Mon cher Usbek, je vais te raconter mes aventures avec la mairie de Mériel, cette institution démocratique élue par les citoyens de cette charmante petite ville qui borde l’Oise. Nous n’avons pas ça chez nous, car c’est le Sultan qui règle tout.

            Mes amis m’ont conseillé d’acheter une petite propriété dans une campagne proche de Paris, afin d’échapper aux turbulences de la capitale.

 J’ai pris contact  avec un intermédiaire dont le métier est de faire acheter ou vendre des biens immobiliers. Il m’a proposé l’achat d’une  petite maison de caractère nichée au fond d’une sorte de verger, quand je l’ai achetée.

La propriétaire, venue des terres du sud, s’est fort bien débrouillée dans notre nouveau monde, en devenant la propriétaire de cette parcelle déjà construite, qu’elle s’est empressée de mettre en valeur en la scindant en deux, et en obtenant un permis de construire dans des délais époustouflants, pour qui connait un peu l’administration : depuis, j’ai appris à en connaître certains détours, au fur et à mesure que je me débattais dans cette histoire que je te raconte.

 J’ai réalisé plus tard qu’elle était solidement pistonnée, et qu’elle servait de paravent à des spéculateurs immobiliers capables de lui mâcher le travail, les démarches, et Dieu si elles sont compliquées….

Avec une constellation de spécialistes qui n’existent pas chez nous, notaires, géomètres, ou architectes…

Obtenir un permis dans de tels délais relevait du miracle ou d’un très bon piston, comme me l’indiquait plus tard un spécialiste de la Chose Préfectorale.

            L’un de mes nouveaux amis de France confirmait, en manifestant son étonnement de voir de telles opérations d’une rare complexité mises en œuvre avec la vitesse Grand V, sans trop s’occuper des délais officiels, division de parcelle et permis. La dame avisée avait réussi à obtenir la denrée rare d’un permis de construire, grâce à la possibilité nouvelle de scinder la parcelle en deux, la construite et la constructible.

            Il fallait le savoir !

            Une ministre Ecolo dénommée Duflot avait cru bien faire en offrant la possibilité aux propriétaires de grandes parcelles de les scinder, la cause d’un mouvement de spéculation foncière dans la région parisienne.

Dans mon cas, la parcelle à découper avait une surface lilliputienne de 409 mètres carrés, 288 pour celle de  la future construction, et 121 mètres carrés pour celle de la maison en voie d’acquisition.

Je l’ai réalisé  trop tard, mais je faisais confiance à la mairie de Mériel…

Ma maison se trouvait donc encastrée, et cette autorisation aboutissait à supprimer un espace vert !

Donc tout bénéfice pour cette dame d’un certain âge, venue des terres du sud, très, très bien informée et très bien conseillée…

            Cinq ans plus tard, le propriétaire de la nouvelle parcelle aujourd’hui construite n’a toujours pas rempli les obligations « vertes » du permis. Il devait planter quelques arbres et une  haie vive.

La Mairie n’a pas été trop embarrassée par les lois ou décrets régissant l’urbanisme, en supprimant l’espace de stationnement qui existait sur ma parcelle déjà construite depuis plusieurs dizaines d’années, un garage qu’il a fallu démolir, tout en imposant un espace de stationnement sur la nouvelle parcelle constructible, une contradiction évidente : espace de stationnement d’un côté, et suppression de l’autre.

Un voisin bien informé s’étonnait de voir, dans ce cas d’espèce violer un des grands principes du droit français, l’égalité de traitement entre citoyens, avec un permis susceptible donc d’être annulé…

Ajoutons que cette dame mit des années pour démolir ce garage qui m’empêchait d’accéder à ma maison avec un véhicule.

Résultat, moi, nouveau propriétaire d’une partie des lieux anciens, je me trouve soumis, pour le stationnement de mon véhicule, à la réglementation sur la circulation, et à des pénalités éventuelles pour stationnement  irrégulier, alors que le nouveau voisin dispose d’un garage.

Autre anomalie du dossier, et de l’ensemble des actes d’urbanisme de Mériel, le permis en  question a été signé par délégation du Maire, par une Adjointe, Juge et Partie, étant donné qu’elle était tout à la fois, Elue municipale  en même temps que fonctionnaire à la Préfecture du Val d’Oise, affectée dans une direction chargée de l’urbanisme, donc aussi chargée du contrôle de légalité des actes en question, c’est-à-dire des siens.

Etrange situation d’une décision prise par une Elue municipale juge et partie… Cette décision illégale n’a pas ému les autorités préfectorales…               

Au cœur de cet imbroglio, l’Adjointe avait toutefois, mesure pertinente, pris soin d’imposer deux prescriptions de nature à  garantir     un voisinage pacifique, la pose d’une clôture et la plantation d’une haie vive.

Je n’avais plus le droit d’accéder chez moi que grâce à une allée de trois mètres de large frappée d’une servitude de passage perpétuelle, sauf que son usage est contrarié par un voisin, et surtout son épouse, qui considèrent que leur qualité de propriétaires du fonds servant  leur confère un rôle de contrôle des accès.

 Un vrai pastis !

Mon voisin a incontestablement le bras long, en tout cas à la mairie, car il a réussi à obtenir, quatre ans après sa date de délivrance, un permis modificatif, qui supprimait une des  deux garanties  d’usage de la servitude perpétuelle, la pose d’une clôture.

Cette décision met en cause la jouissance de la servitude perpétuelle de passage garantie par le Code Civil.

La perpétuité inscrite au Code Civil ne concernait donc pas la Mairie de Mériel !

Je n’avais pas été informé de la procédure engagée par mes voisins, car j’ai découvert que cette demande fut déposée à L’Isle Adam, à la communauté de communes des Trois Forêts, qui  exerçait aussi des compétences en matière d’urbanisme. Mes voisins avaient profité de cette compétence partagée  décidément ubuesque, connue des seuls initiés.

Pour tout dire, je suis en fait la victime de deux voisins fonctionnaires qui font tout pour ne pas appliquer la loi, avec la complicité de la mairie.

Dernier point aujourd’hui, la haie vive n’est toujours pas plantée !   

Les mauvaises langues, bien informées, disaient que le nouveau maire (2020) faisait partie de la même congrégation du Feu que mon voisin. J’en savais aujourd’hui un peu plus sur le nouveau maire, soldat du feu professionnel, doté d’un grand savoir-faire  protocolaire et   social à la fois au ministère de l’Intérieur et à la Préfecture du Val d’Oise.   

Je comprenais beaucoup mieux mon parcours jalonné de passe-droits.

Seule issue qui m’était conseillée, saisir le Défenseur des Droits !

Rica ou Jean Pierre Renaud pour les intimes, et ancien haut fonctionnaire préfectoral

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Dernière Heure !

Faute de Haie Vive, le voisin a installé un Bip Bip Bip ultrasons  pour les chats ou chiens… !

La Mairie considère-t-elle que ce dispositif numérique se substitue à une haie vive verte ?

Jean Pierre Renaud

ABUS DE POUVOIR !

ABUS DE POUVOIR !

Paris une « commune » ou un « Etat dans l’Etat » ?

Les institutions actuelles mettent en cause le principe d’égalité entre collectivités !

Paris bénéficierait-il d’un droit d’ainesse ?

            Il y plusieurs dizaines d’années, en 1993 et en 1997, avec la parution des livres « Paris un Etat dans l’Etat », et en 1997,  « La Méthode Chirac », j’avais proposé une analyse approfondie des institutions parisiennes et des relations institutionnelles entre Paris et l’Etat sur la longue durée : elle démontrait que des mouvements historiques continuaient à affecter le couple, pour tout un ensemble de facteurs qui continuent à jouer dans une relation intrinsèquement inégale, et de plus en plus inégale entre collectivités d’une même région.

            Presque trente ans plus tard,  les relations institutionnelles en question sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un Etat central bureaucratique de plus en plus contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation.

            Les problèmes tournent toujours autour de la « position » politique stratégique qu’occupe Paris sur l’échiquier national et international, et l’équipe municipale actuelle a bien assimilé la partition, sauf qu’elle n’a pas les bases politiques nationales nécessaires, et qu’en prenant toutes sortes d’initiatives sur tous les plans, elle met en question à nouveau le bon fonctionnement de ce « cœur » à la fois sur le plan régional avec la banlieue, et sur le plan national, en rivalisant avec l’Etat,

Cette  situation appelle de nouvelles réformes institutionnelles.

            Les lecteurs un peu familiarisés avec les questions stratégiques connaissent l’importance que les stratégies directes ou indirectes accordent à ce concept.

Evocation d’un long passé institutionnel

            L’histoire des institutions parisiennes n’a jamais été celle d’un « long fleuve tranquille », même si la Maire de Paris a lancé sa campagne sur les rives de la Seine, à Rouen, un fleuve qui a structuré l’histoire de France, et dont cette dernière a « privatisé » les rives dans sa ville Bobo.

            Rien n’a jamais été simple à Paris, rien n’est simple de nos jours, et rien ne sera simple dans l’avenir, dans une  région toujours en mouvement dans un des cœurs de l’Europe et du monde.

            L’histoire de France n’a pas toujours  été confondue avec celle de Paris, mais très souvent et fort étroitement, et les gouvernements ont longtemps gardé la main sur les institutions parisiennes, en s’en méfiant, à juste titre.

            Sous la Troisième République, la loi du 5 avril 1884 qui a constitué la charte des communes de France jusqu’aux années 1980 n’était pas applicable à  Paris : il fallut attendre cette période pour que le préfet, représentant du pouvoir exécutif, passe la main à un exécutif élu.

            En 1978, dans leur conclusion au Colloque du Conseil d’Etat sur les institutions parisiennes, MM Thuillier et Tulard écrivaient :

            « L’administration de Paris a ses règles, ses coutumes propres en dehors des pratiques habituelles de l’administration : Paris a toujours eu le goût de l’autonomie poussé jusqu’à la fronde, ses administrateurs prennent des initiatives – en matière hospitalière, sociale, scolaire – tentent parfois des expérimentations en dehors de toute permission : c’est traditionnellement un Etat dans l’Etat et les bureaux des ministres n’osent guère contrôler ce qui se passe à Paris (ainsi, à l’ordinaire, le Ministre de la Santé a bien de la peine aujourd’hui – à contrôler l’Assistance Publique qui tend à régler ses problèmes directement avec les Finances.

            Les hauts fonctionnaires qui dirigent l’administration parisienne cherchent traditionnellement à échapper à toute tutelle, règlent directement leurs affaires avec les ministres, le Premier Ministre, ou parfois le Château… » (page 96, 97 du premier livre cité)

            «  En 1978… » : Après la réforme qui a redonné un Maire à la capitale en 1975, avec Chirac, antérieure aux réformes successives qui ont attribué de plus en plus de pouvoirs aux institutions élues de la capitale, le Maire et le Conseil de Paris, notamment, la réforme Defferre du 31/12/1982, sur la décentralisation, avec la création d’un contrôle de légalité a posteriori, un contrôle bien improbable, en tout cas dans les grosses collectivités locales.

            Dans le premier livre, en 1993, j’écrivais : « …qui commande à Paris, le Président de la République, le Maire, le Préfet ?… Le pouvoir local est-il vraiment un Etat dans l’Etat, comme beaucoup le disent et l’écrivent ? Comment est-il organisé, comment fonctionne-t-il ? » (p,8), et plus loin, sur la longue durée historique :

« L’histoire des pouvoirs publics parisiens met bien en évidence la complexité des relations qu’ont entretenues pouvoir central et pouvoir local et le permanence des enjeux de pouvoir à partir du moment où Paris est devenue la capitale de la France. » (p,13),

L’histoire des institutions parisiennes a été pour le moins chaotique, avec une succession d’accès de fièvre aussi bien sous la Royauté, les Révolutions, les Empires ou les Républiques, pour au moins une raison évidente et permanente, la « position » capitale qu’occupe Paris depuis des siècles, une « position » politique stratégique qui nourrit toutes les ambitions de pouvoir : la tentation a toujours été grande de prendre le pouvoir à Paris, la clé de tous les pouvoirs.

Dans la conjoncture actuelle et avec les Présidentielles, la « position » politique et stratégique de Paris a nourri, une fois de plus, toutes les ambitions, aujourd’hui celles de la Maire de la capitale, d’autant plus que la capitale constitue une plateforme d’images, d’information, de communication, de toutes sortes d’ « influences » sur les réseaux sociaux, donc une plateforme d’influence et de pouvoir.

La Maire de Paris n’aurait sans doute pas pu bénéficier du soutien d’une équipe municipale, politiquement multicarte, si ses membres n’y avaient vu également leur intérêt, celui de disposer d’un levier politique qu’ils n’auraient jamais eu avec les minorités politiques ou civiles qu’ils représentaient, les communistes, les fractions écolos, et un Parti Socialiste exsangue.

En 1993, je notais que la lutte était engagée sur le terrain de l’information (p,37) alors que la municipalité de Chirac se dotait d’un impressionnant service d’information et de communication, tout en se dotant également d’une Direction des Relations Internationales, sorte de petit Ministère des Affaires Etrangères au service de la Ville de Paris, celle de Chirac, puis de Delanoë, et de nos jours d’Hidalgo.

Rappelons à toutes fins utiles que Chirac avait pris Paris avec la même ambition présidentielle, mais en s’appuyant sur un parti bien installé sur le territoire national.

La « position » stratégique de Paris et ses incidences politiques

Le concept de « position » a fait historiquement l’objet de nombreuses analyses, par Sun Tzu « l’indirect » ou Clausewitz « le direct »

          Afin de bien comprendre toutes les possibilités que recèle la « position » de Paris, il n’ y a rien de mieux que d’éclairer notre analyse par celle, complète, qu’en a faite François Jullien dans ses ouvrages, notamment « La propension des choses  – Pour une histoire de l’efficacité en Chine » (1992) et son « Traité de l’efficacité » (1996).

            François Jullien a analysé en profondeur plusieurs concepts d’analyse et de raisonnement stratégique familiers à la culture chinoise, « la propension des choses », la « disposition », la « position », des concepts qui  permettent de bien comprendre comment agit la « position » qui n’est plus celle des Empires Chinois, mais qui fait jouer les mêmes mécanismes stratégiques à partir de toutes sortes de « positions » naturelles ou construites, militaires, politiques, ou civiles, culturelles ou religieuses, etc…

Les concepts en question éclairent bien le fonctionnement d’une « position politique stratégique » comme Paris, jusqu’au « potentiel de manipulation ».

            Dans le premier livre, François Jullien écrit : « Le potentiel nait de la disposition (en stratégie) » (p,23) – « La position est le facteur déterminant en politique » (p,37) – « En occupant sa position, le prince régit les hommes comme s’il était lui-même le Ciel (la nature) ; il les fait fonctionner comme s’il appartenait lui-même au règne invisible des « esprits ». Ce qui signifie que, en laissant simplement œuvrer le dispositif de pouvoir que constitue sa position, il ne peut (de même que le cours du Ciel) dévier de la régularité de sa conduite ni, par conséquent, prêter à la critique » ; et que hantant le monde humain sur un mode invisible (à l’image des esprits), il n’aura jamais à « peiner », puisque ses sujets se sentent déterminés non par une causalité extérieure, mais sous l’effet de la pure spontanéité. Ils sont agis comme s’ils agissaient d’eux-mêmes, ils se prêtent à la manipulation comme si c’était l’expression de leur propre intériorité. Pourvu donc, que la « position fonctionne », si rigoureuse que soit l’injonction, elle ne saurait rencontrer d’obstacles » (p,48,49)

            « Conclusion  I Une logique de la manipulation

I – Conduite de la guerre – gestion du pouvoir : en même temps qu’on pressent une affinité certaine entre ces deux objets… Même analyse, donc, de part et d’autre : sur le plan pratique, se laisser voir, c’est donner prise à l’autre et le laisser avoir barre sur soi ; sur le plan théorique, le vrai manipulateur se confond avec le fonctionnement du dispositif. » (p,56 à 59)          

Le sinologue et philosophe montre bien à la fois ce qu’est une « position » et comment elle fonctionne grâce aux multiples « dispositions » d’actions et d’influences qu’elle recèle, pour ne pas dire, comme c’est à nouveau le cas aujourd’hui, un potentiel de prise du pouvoir, dans un nouveau face à face entre le local et l’étatique, entre la Commune et l’Etat, mais tout autant entre Paris et sa banlieue, Paris et la Région dans un contexte de millefeuille où la métropole n’a pas réussi à trouver sa place, et ne peut la trouver.

Paris en abus de pouvoir

Au fur et à mesure des années, de nombreux  facteurs sont venus allouer de nouveaux pouvoirs à la Ville de Paris, grâce au développement de nouveaux moyens de communication, avec l’explosion d’internet et des réseaux sociaux, et au rôle capital que joue « l’establishment parisien » dans tous les domaines,  trop à mes yeux.

Au jour d’aujourd’hui, les différentes collectivités françaises se trouvent en porte-à-faux, et dans le cas de Paris, en position d’excès de pouvoir.

C’est une des raisons de la crise actuelle du vote démocratique.

Paris dispose de pouvoirs excessifs et prive nos provinces, nos territoires des pouvoirs politiques légitimes qui devraient leur revenir pour administrer nos régions, et redonner du sens aux élections er au vote.

La Ville de Paris joue avec un facteur qui fausse les relations avec le pouvoir central, l’Etat,  la  peur de se voir accuser de déni démocratique.

 L’équipe municipale actuelle met presque chaque jour la Ville de Paris en ébullition avec de multiples initiatives qui réduisent les autres collectivités de la région devant le fait accompli,  très récemment en chamboulant les voies de circulation, en multipliant les travaux, les interdictions, au mépris des habitants de la banlieue et des activités économiques de la capitale, comme si les institutions de l’Etat n’existaient pas.

Les assemblées ou le gouvernement, les Préfets donnent, plus que l’impression d’être aux abonnés absents : la Maire donne les ordres…

Ne conviendrait-il de dire que la Maire de Paris commet des « abus de pouvoir » d’un nouveau genre, sans contrôle, et sans contestation fondée sur un intérêt public, avec les ambitions éphémères d’une équipe politique hétérogène.

Pour proposer cette image, l’évolution actuelle ignore le rôle vital qu’un « cœur », quelle que soit sa nature, accomplit pour une bonne circulation du sang dans un corps.

 Paris est ouvert à tous les vents, souvent de l’étranger, avec par exemple un Qatar qui occupe une « position » de choix dans la communication de Paris et donc de la France, une forme de capture d’image qui ne dit pas son nom, alors que Paris s’enferme comme dans sa forteresse, aujourd’hui Bobo.

Le « périphérique » n’est pas uniquement physique !

Paris a pris tout un ensemble de mesures de circulation et de stationnement qui valent bien  les « octrois » du passé – payer pour y accéder -,  des octrois supprimés en 1943 par le Régime de Vichy, en biffant la solidarité nécessaire entre Paris et sa banlieue.

Ajoutons enfin que Paris  reste au cœur de l’«establishment » français qui continue à gouverner notre pays, à imposer sa loi et sa bureaucratie à nos provinces  françaises.

Conclusion 

il faut à nouveau tout changer et redistribuer les pouvoirs de la cité entre des institutions qui soient au service des citoyens dans toute la région d’Ile de France, dans le respect d’une « égalité » républicaine.

Jean Pierre Renaud          Tous droits réservés

Paris une « commune » ou un « Etat dans l’Etat » ?

Les institutions actuelles mettent en cause le principe d’égalité entre collectivités !

Paris bénéficierait-il d’un droit d’ainesse ?

            Il y plusieurs dizaines d’années, en 1993 et en 1997, avec la parution des livres « Paris un Etat dans l’Etat », et en 1997,  « La Méthode Chirac », j’avais proposé une analyse approfondie des institutions parisiennes et des relations institutionnelles entre Paris et l’Etat sur la longue durée : elle démontrait que des mouvements historiques continuaient à affecter le couple, pour tout un ensemble de facteurs qui continuent à jouer dans une relation intrinsèquement inégale, et de plus en plus inégale entre collectivités d’une même région.

            Presque trente ans plus tard,  les relations institutionnelles en question sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un Etat central bureaucratique de plus en plus contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation.

            Les problèmes tournent toujours autour de la « position » politique stratégique qu’occupe Paris sur l’échiquier national et international, et l’équipe municipale actuelle a bien assimilé la partition, sauf qu’elle n’a pas les bases politiques nationales nécessaires, et qu’en prenant toutes sortes d’initiatives sur tous les plans, elle met en question à nouveau le bon fonctionnement de ce « cœur » à la fois sur le plan régional avec la banlieue, et sur le plan national, en rivalisant avec l’Etat,

Cette  situation appelle de nouvelles réformes institutionnelles.

            Les lecteurs un peu familiarisés avec les questions stratégiques connaissent l’importance que les stratégies directes ou indirectes accordent à ce concept.

Evocation d’un long passé institutionnel

            L’histoire des institutions parisiennes n’a jamais été celle d’un « long fleuve tranquille », même si la Maire de Paris a lancé sa campagne sur les rives de la Seine, à Rouen, un fleuve qui a structuré l’histoire de France, et dont cette dernière a « privatisé » les rives dans sa ville Bobo.

            Rien n’a jamais été simple à Paris, rien n’est simple de nos jours, et rien ne sera simple dans l’avenir, dans une  région toujours en mouvement dans un des cœurs de l’Europe et du monde.

            L’histoire de France n’a pas toujours  été confondue avec celle de Paris, mais très souvent et fort étroitement, et les gouvernements ont longtemps gardé la main sur les institutions parisiennes, en s’en méfiant, à juste titre.

            Sous la Troisième République, la loi du 5 avril 1884 qui a constitué la charte des communes de France jusqu’aux années 1980 n’était pas applicable à  Paris : il fallut attendre cette période pour que le préfet, représentant du pouvoir exécutif, passe la main à un exécutif élu.

            En 1978, dans leur conclusion au Colloque du Conseil d’Etat sur les institutions parisiennes, MM Thuillier et Tulard écrivaient :

            « L’administration de Paris a ses règles, ses coutumes propres en dehors des pratiques habituelles de l’administration : Paris a toujours eu le goût de l’autonomie poussé jusqu’à la fronde, ses administrateurs prennent des initiatives – en matière hospitalière, sociale, scolaire – tentent parfois des expérimentations en dehors de toute permission : c’est traditionnellement un Etat dans l’Etat et les bureaux des ministres n’osent guère contrôler ce qui se passe à Paris (ainsi, à l’ordinaire, le Ministre de la Santé a bien de la peine aujourd’hui – à contrôler l’Assistance Publique qui tend à régler ses problèmes directement avec les Finances.

            Les hauts fonctionnaires qui dirigent l’administration parisienne cherchent traditionnellement à échapper à toute tutelle, règlent directement leurs affaires avec les ministres, le Premier Ministre, ou parfois le Château… » (page 96, 97 du premier livre cité)

            «  En 1978… » : Après la réforme qui a redonné un Maire à la capitale en 1975, avec Chirac, antérieure aux réformes successives qui ont attribué de plus en plus de pouvoirs aux institutions élues de la capitale, le Maire et le Conseil de Paris, notamment, la réforme Defferre du 31/12/1982, sur la décentralisation, avec la création d’un contrôle de légalité a posteriori, un contrôle bien improbable, en tout cas dans les grosses collectivités locales.

            Dans le premier livre, en 1993, j’écrivais : « …qui commande à Paris, le Président de la République, le Maire, le Préfet ?… Le pouvoir local est-il vraiment un Etat dans l’Etat, comme beaucoup le disent et l’écrivent ? Comment est-il organisé, comment fonctionne-t-il ? » (p,8), et plus loin, sur la longue durée historique :

« L’histoire des pouvoirs publics parisiens met bien en évidence la complexité des relations qu’ont entretenues pouvoir central et pouvoir local et le permanence des enjeux de pouvoir à partir du moment où Paris est devenue la capitale de la France. » (p,13),

L’histoire des institutions parisiennes a été pour le moins chaotique, avec une succession d’accès de fièvre aussi bien sous la Royauté, les Révolutions, les Empires ou les Républiques, pour au moins une raison évidente et permanente, la « position » capitale qu’occupe Paris depuis des siècles, une « position » politique stratégique qui nourrit toutes les ambitions de pouvoir : la tentation a toujours été grande de prendre le pouvoir à Paris, la clé de tous les pouvoirs.

Dans la conjoncture actuelle et avec les Présidentielles, la « position » politique et stratégique de Paris a nourri, une fois de plus, toutes les ambitions, aujourd’hui celles de la Maire de la capitale, d’autant plus que la capitale constitue une plateforme d’images, d’information, de communication, de toutes sortes d’ « influences » sur les réseaux sociaux, donc une plateforme d’influence et de pouvoir.

La Maire de Paris n’aurait sans doute pas pu bénéficier du soutien d’une équipe municipale, politiquement multicarte, si ses membres n’y avaient vu également leur intérêt, celui de disposer d’un levier politique qu’ils n’auraient jamais eu avec les minorités politiques ou civiles qu’ils représentaient, les communistes, les fractions écolos, et un Parti Socialiste exsangue.

En 1993, je notais que la lutte était engagée sur le terrain de l’information (p,37) alors que la municipalité de Chirac se dotait d’un impressionnant service d’information et de communication, tout en se dotant également d’une Direction des Relations Internationales, sorte de petit Ministère des Affaires Etrangères au service de la Ville de Paris, celle de Chirac, puis de Delanoë, et de nos jours d’Hidalgo.

Rappelons à toutes fins utiles que Chirac avait pris Paris avec la même ambition présidentielle, mais en s’appuyant sur un parti bien installé sur le territoire national.

La « position » stratégique de Paris et ses incidences politiques

Le concept de « position » a fait historiquement l’objet de nombreuses analyses, par Sun Tzu « l’indirect » ou Clausewitz « le direct »

          Afin de bien comprendre toutes les possibilités que recèle la « position » de Paris, il n’ y a rien de mieux que d’éclairer notre analyse par celle, complète, qu’en a faite François Jullien dans ses ouvrages, notamment « La propension des choses  – Pour une histoire de l’efficacité en Chine » (1992) et son « Traité de l’efficacité » (1996).

            François Jullien a analysé en profondeur plusieurs concepts d’analyse et de raisonnement stratégique familiers à la culture chinoise, « la propension des choses », la « disposition », la « position », des concepts qui  permettent de bien comprendre comment agit la « position » qui n’est plus celle des Empires Chinois, mais qui fait jouer les mêmes mécanismes stratégiques à partir de toutes sortes de « positions » naturelles ou construites, militaires, politiques, ou civiles, culturelles ou religieuses, etc…

Les concepts en question éclairent bien le fonctionnement d’une « position politique stratégique » comme Paris, jusqu’au « potentiel de manipulation ».

            Dans le premier livre, François Jullien écrit : « Le potentiel nait de la disposition (en stratégie) » (p,23) – « La position est le facteur déterminant en politique » (p,37) – « En occupant sa position, le prince régit les hommes comme s’il était lui-même le Ciel (la nature) ; il les fait fonctionner comme s’il appartenait lui-même au règne invisible des « esprits ». Ce qui signifie que, en laissant simplement œuvrer le dispositif de pouvoir que constitue sa position, il ne peut (de même que le cours du Ciel) dévier de la régularité de sa conduite ni, par conséquent, prêter à la critique » ; et que hantant le monde humain sur un mode invisible (à l’image des esprits), il n’aura jamais à « peiner », puisque ses sujets se sentent déterminés non par une causalité extérieure, mais sous l’effet de la pure spontanéité. Ils sont agis comme s’ils agissaient d’eux-mêmes, ils se prêtent à la manipulation comme si c’était l’expression de leur propre intériorité. Pourvu donc, que la « position fonctionne », si rigoureuse que soit l’injonction, elle ne saurait rencontrer d’obstacles » (p,48,49)

            « Conclusion  I Une logique de la manipulation

I – Conduite de la guerre – gestion du pouvoir : en même temps qu’on pressent une affinité certaine entre ces deux objets… Même analyse, donc, de part et d’autre : sur le plan pratique, se laisser voir, c’est donner prise à l’autre et le laisser avoir barre sur soi ; sur le plan théorique, le vrai manipulateur se confond avec le fonctionnement du dispositif. » (p,56 à 59)          

Le sinologue et philosophe montre bien à la fois ce qu’est une « position » et comment elle fonctionne grâce aux multiples « dispositions » d’actions et d’influences qu’elle recèle, pour ne pas dire, comme c’est à nouveau le cas aujourd’hui, un potentiel de prise du pouvoir, dans un nouveau face à face entre le local et l’étatique, entre la Commune et l’Etat, mais tout autant entre Paris et sa banlieue, Paris et la Région dans un contexte de millefeuille où la métropole n’a pas réussi à trouver sa place, et ne peut la trouver.

Paris en abus de pouvoir

Au fur et à mesure des années, de nombreux  facteurs sont venus allouer de nouveaux pouvoirs à la Ville de Paris, grâce au développement de nouveaux moyens de communication, avec l’explosion d’internet et des réseaux sociaux, et au rôle capital que joue « l’establishment parisien » dans tous les domaines,  trop à mes yeux.

Au jour d’aujourd’hui, les différentes collectivités françaises se trouvent en porte-à-faux, et dans le cas de Paris, en position d’excès de pouvoir.

C’est une des raisons de la crise actuelle du vote démocratique.

Paris dispose de pouvoirs excessifs et prive nos provinces, nos territoires des pouvoirs politiques légitimes qui devraient leur revenir pour administrer nos régions, et redonner du sens aux élections er au vote.

La Ville de Paris joue avec un facteur qui fausse les relations avec le pouvoir central, l’Etat,  la  peur de se voir accuser de déni démocratique.

 L’équipe municipale actuelle met presque chaque jour la Ville de Paris en ébullition avec de multiples initiatives qui réduisent les autres collectivités de la région devant le fait accompli,  très récemment en chamboulant les voies de circulation, en multipliant les travaux, les interdictions, au mépris des habitants de la banlieue et des activités économiques de la capitale, comme si les institutions de l’Etat n’existaient pas.

Les assemblées ou le gouvernement, les Préfets donnent, plus que l’impression d’être aux abonnés absents : la Maire donne les ordres…

Ne conviendrait-il de dire que la Maire de Paris commet des « abus de pouvoir » d’un nouveau genre, sans contrôle, et sans contestation fondée sur un intérêt public, avec les ambitions éphémères d’une équipe politique hétérogène.

Pour proposer cette image, l’évolution actuelle ignore le rôle vital qu’un « cœur », quelle que soit sa nature, accomplit pour une bonne circulation du sang dans un corps.

 Paris est ouvert à tous les vents, souvent de l’étranger, avec par exemple un Qatar qui occupe une « position » de choix dans la communication de Paris et donc de la France, une forme de capture d’image qui ne dit pas son nom, alors que Paris s’enferme comme dans sa forteresse, aujourd’hui Bobo.

Le « périphérique » n’est pas uniquement physique !

Paris a pris tout un ensemble de mesures de circulation et de stationnement qui valent bien  les « octrois » du passé – payer pour y accéder -,  des octrois supprimés en 1943 par le Régime de Vichy, en biffant la solidarité nécessaire entre Paris et sa banlieue.

Ajoutons enfin que Paris  reste au cœur de l’«establishment » français qui continue à gouverner notre pays, à imposer sa loi et sa bureaucratie à nos provinces  françaises.

Conclusion 

il faut à nouveau tout changer et redistribuer les pouvoirs de la cité entre des institutions qui soient au service des citoyens dans toute la région d’Ile de France, dans le respect d’une « égalité » républicaine.

Jean Pierre Renaud          Tous droits réservés

Les Folies de l’Urbanisme Parisien :

Niche de verdure contre immeuble social végétalisé ?

Une expérience d’architecture sociale verte à petite échelle ?

Laquelle s’inscrit furieusement dans les lubies vertes à la mode…

                        Au 1 rue Alfred Bruneau, dans un quartier tranquille du 16ème, l’équipe Hidalgo décide de construire un immeuble de 7 étages sur une parcelle arborée de quelques centaines de mètres carrés (242 mètres carrés), une parcelle occupée par un petit hôtel particulier du dix-neuvième.

            Le dossier passe à la moulinette de la bureaucratie parisienne, et l’avis du Conseil d’Arrondissement est favorable sur le rapport d’un Conseiller de Paris qui occupe en même temps des fonctions de direction au sein de la société Paris Habitat, un organisme de logement social important de la Ville de Paris qui joue un rôle financier de gestion et de bâtisseur important dans le système politique parisien.

            Le dossier en question pourrait passer à l’as, compte tenu du petit nombre de logements sociaux, une quinzaine affectée en grande partie à la ville et à la préfecture, sauf qu’il concerne un petit ilot de verdure construit, et que la ville veut le remplacer par un immeuble de sept étages qui aurait l’immense chance d’être végétalisé.

            Ce  type de construction appelle des précautions particulières de gestion et d’entretien, compte tenu de la qualité de ses occupants, des locataires subventionnés par la puissance publique, et d’une prise en charge par les services techniques de la Ville     : ont-ils cette capacité ? Qui le sait ? Alors que l’entretien actuel des espaces verts est souvent en souffrance ?

            Le projet en question s’inscrit dans la politique actuelle de l’équipe  Hidalgo et soulève évidemment, outre la question de sa validité sociale et verte, sa priorité par rapport à celle  d’un programme pluriannuel de résorption des passoires thermiques du bâti communal, et dieu sait s’il y en a, pour autant qu’elles aient fait l’objet d’un recensement et d’un programme de financement ?

            Jean Pierre et Marie Christine Renaud

Région Ile de France, Paris, Départements, Métropole, communes, ou la démocratie du millefeuille bureaucratique !

Comme dans les années 60, il faut à nouveau tout changer, car la France a changé, notamment avec l’explosion des réseaux sociaux.

Dernier exemple, la Ville de Paris avec la Présidentielle 2022.

Le Déni démocratique de Mme Hidalgo

Cette dernière, n’aurait jamais pu être candidate sans le soutien de l’Histoire de France, alors que la dernière présidentielle ne lui a laissé que quelques milliers de voix parisiennes.

 Elle continue, comme si de rien n’était, à remplir son mandat des JO  Paris 2024 !

Depuis cette dernière consultation, les délibérations de l’équipe Hidalgo sont frappées d’un excès de pouvoir, quoiqu’on puisse en dire !

Les législatives 2022 sont lancées. Francis Szpiner, Maire du seizième,  propose d’engager « la réforme du statut de Paris ».

Pour avoir animé les réformes de  Décentralisation des années 1970, et constaté, au fil des années l’ankylose des compétences, il faut remettre sur le chantier l’ensemble des compétences.

Les institutions municipales sont issues d’un montage politique institutionnel imaginé pour brider les pouvoirs d’une nouvelle municipalité dont on pouvait craindre telle dérive dont fut fertile la longue histoire des relations entre le pouvoir local et l’Etat  Central.

                            Jean Pierre Renaud  Tous droits réservés

Présidentielles 2022

Les destinées de Paris « Commune » ou « Etat dans l’Etat » ?

Dans la Capitale, les initiatives Hidalgo mettent en péril les relations institutionnelles actuelles nées dans le contexte historique des années 1970-1980

La Maire actuelle fait tout pour que Paris ne soit plus la capitale de la France ou que l’histoire revienne en arrière.

&

Paris occupe une « position » politique  stratégique

            Il y plusieurs dizaines d’années, en 1993, avec la parution du livre « Paris un État dans l’État », et en 1997, avec la parution du livre « La Méthode Chirac », j’avais proposé une analyse approfondie des institutions parisiennes et des relations institutionnelles existant entre Paris et l’État sur la longue durée : elle démontrait que le mouvement historique entre le pouvoir de l’État, et le pouvoir local, continuait à affecter le couple, pour tout un ensemble de facteurs qui continuent à jouer dans une relation par nature inégale entre institutions étatiques et institutions locales.

            Presque quarante ans après les réformes des années 70-80,  les relations institutionnelles que j’avais décrites sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les communes et départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un État central bureaucratique légitimement contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation politique tous azimuts de la part des élus parisiens.

            La problématique historique tourne toujours autour de la « position » politique stratégique qu’occupe Paris sur l’échiquier national et international.

L’équipe municipale actuelle a bien assimilé la partition, sans doute trop bien, sauf qu’elle n’a pas les bases politiques nationales nécessaires, et qu’en prenant toutes sortes d’initiatives sur tous les plans, elle met en question à nouveau le bon fonctionnement de ce « cœur » institutionnel français, à la fois sur le plan régional avec la banlieue, proche ou lointaine, et sur le plan national, en rivalisant avec l’État, une situation qui appelle donc une nouvelle réforme institutionnelle.

            Les lecteurs un peu familiarisés avec les questions stratégiques connaissent l’importance que les stratégies directes ou indirectes accordent à ce concept de « position ».

Évocation d’un long passé institutionnel

            L’histoire des institutions parisiennes n’a jamais été celle d’un « long fleuve tranquille », même si la Maire de Paris a lancé sa campagne sur les rives de la Seine, à Rouen, un fleuve qui a structuré l’histoire de France, alors que cette dernière a « privatisé » les rives dans une ville de plus en plus enfermée sur elle-même, aux petits soins pour les Bobo de France ou de l’étranger.

            Il est tout de même surprenant que le Parti Socialiste, en perdition il est vrai, ait donné sa bénédiction à sa désignation comme candidate aux Présidentielles.

            Rien n’a jamais été simple à Paris, rien n’est simple de nos jours, et rien ne sera simple dans l’avenir, dans une  région toujours en mouvement dans un des cœurs de l’Europe et du monde.

            L’histoire de France n’a pas toujours  été confondue avec celle de Paris, mais très souvent et fort étroitement, et les gouvernements ont longtemps gardé la main sur les institutions parisiennes, en s’en méfiant, à juste titre.

            Sous la Troisième République, la loi du 5 avril 1884 qui a constitué la charte des communes de France jusqu’aux années 1980 n’était pas applicable à  Paris : il fallut attendre cette période pour que le préfet, représentant du pouvoir exécutif, passe la main à un exécutif élu.

            En 1978, dans leur conclusion au Colloque du Conseil d’Etat sur les institutions parisiennes, MM Thuillier et Tulard écrivaient :

            « L’administration de Paris a ses règles, ses coutumes propres en dehors des pratiques habituelles de l’administration : Paris a toujours eu le goût de l’autonomie poussé jusqu’à la fronde, ses administrateurs prennent des initiatives – en matière hospitalière, sociale, scolaire – tentent parfois des expérimentations en dehors de toute permission : c’est traditionnellement un Etat dans l’Etat et les bureaux des ministres n’osent guère contrôler ce qui se passe à Paris (ainsi, à l’ordinaire, le Ministre de la Santé a bien de la peine aujourd’hui – à contrôler l’Assistance Publique qui tend à régler ses problèmes directement avec les Finances).

            Les hauts fonctionnaires qui dirigent l’administration parisienne cherchent traditionnellement à échapper à toute tutelle, règlent directement leurs affaires avec les ministres, le Premier Ministre, ou parfois le Château… » (page 96, 97 du premier livre cité)

            «  En 1978… » : Après la réforme qui a redonné un Maire à la capitale en 1975, avec Chirac, antérieure aux réformes successives qui ont attribué de plus en plus de pouvoirs aux institutions élues de la capitale, le Maire et le Conseil de Paris, notamment, la réforme Defferre du 31/12/1982, sur la décentralisation, avec la création d’un contrôle de légalité a posteriori, un contrôle bien improbable, en tout cas dans les grosses collectivités locales.

            Dans le premier livre, en 1993, j’écrivais : « …qui commande à Paris, le Président de la République, le Maire, le Préfet ?… Le pouvoir local est-il vraiment un État dans l’État, comme beaucoup le disent et l’écrivent ? Comment est-il organisé, comment fonctionne-t-il ? » (p,8), et plus loin, sur la longue durée historique :

« L’histoire des pouvoirs publics parisiens met bien en évidence la complexité des relations qu’ont entretenues pouvoir central et pouvoir local et la permanence des enjeux de pouvoir à partir du moment où Paris est devenue la capitale de la France. » (p,13),

L’histoire des institutions parisiennes a été pour le moins chaotique, avec une succession d’accès de fièvre aussi bien sous la Royauté, les Révolutions, les Empires ou les Républiques, pour au moins une raison évidente et permanente, la « position » capitale qu’occupe Paris depuis des siècles, une « position » politique stratégique qui nourrit toutes les ambitions de pouvoir : la tentation a toujours été grande de prendre le pouvoir à Paris, la clé de tous les pouvoirs.

Dans la conjoncture actuelle et avec les Présidentielles, la « position » politique et stratégique de Paris a nourri, une fois de plus, toutes les ambitions, aujourd’hui celles de la Maire de la capitale, d’autant plus que la capitale constitue une plateforme d’images, d’information, de communication, de toutes sortes d’ « influences » sur les réseaux sociaux, donc une plateforme d’influence et de pouvoir sans égale, et tout autant de manipulation.

La Maire de Paris n’aurait sans doute pas pu bénéficier du soutien d’une équipe municipale, politiquement multicarte, si ses membres n’y avaient vu également leur intérêt, celui de disposer d’un levier politique qu’ils n’auraient jamais eu avec les minorités politiques ou civiles qu’ils représentaient, les communistes, les fractions écolos, et un Parti Socialiste exsangue.

Est-ce que la Maire de Paris et candidate aux élections présidentielles de 2022 n’a pas abusé de cette « position », alors qu’avant tout, elle est la Maire des minorités, des réseaux sociaux, et des initiatives démagogiques ? Il est évidemment légitime de se poser la question ?

En 1993, je notais que la lutte était engagée sur le terrain de l’information (p,37), alors que la municipalité de Chirac se dotait d’un impressionnant service d’information et de communication, tout en se dotant également d’une Direction des Relations Internationales, sorte de petit Ministère des Affaires Étrangères au service de la Ville de Paris, celle de Chirac, puis de Delanoë, et de nos jours d’Hidalgo.

Rappelons à toutes fins utiles que Chirac avait pris Paris avec la même ambition présidentielle, mais en s’appuyant sur un parti bien installé et toujours vivant sur le territoire national.

Tout a changé en trente ans avec l’irruption explosive d’internet et des réseaux sociaux qui fonctionnent sans contrôle et mettent en péril les institutions de la République.

La « position » stratégique de Paris et ses incidences politiques

          Afin de bien comprendre toutes les possibilités que recèle la « position » de Paris, il n’ y a rien de mieux que d’éclairer notre analyse par celle, complète, qu’en a faite François Jullien dans ses ouvrages, notamment « La propension des choses  – Pour une histoire de l’efficacité en Chine » (1992) et son « Traité de l’efficacité » (1996).

            François Jullien a analysé en profondeur plusieurs concepts d’analyse et de raisonnement stratégique familiers à la culture chinoise, « la propension des choses », la « disposition », la « position », des concepts qui  permettent de bien comprendre comment agit la « position » qui n’est plus celle des Empires Chinois, mais qui fait jouer les mêmes mécanismes stratégiques à partir de toutes sortes de « positions » naturelles ou construites, militaires, politiques, ou civiles, culturelles ou religieuses, etc…

Les concepts en question éclairent bien le fonctionnement d’une « position politique stratégique » comme Paris, jusqu’au « potentiel de manipulation ».

            Dans le premier livre, François Jullien écrit : « Le potentiel nait de la disposition (en stratégie) » (p,23) – « La position est le facteur déterminant en politique » (p,37) – « En occupant sa position, le prince régit les hommes comme s’il était lui-même le Ciel (la nature) ; il les fait fonctionner comme s’il appartenait lui-même au règne invisible des « esprits ». Ce qui signifie que, en laissant simplement œuvrer le dispositif de pouvoir que constitue sa position, il ne peut (de même que le cours du Ciel) dévier de la régularité de sa conduite ni, par conséquent, prêter à la critique » ; et que hantant le monde humain sur un mode invisible (à l’image des esprits), il n’aura jamais à « peiner », puisque ses sujets se sentent déterminés non par une causalité extérieure, mais sous l’effet de la pure spontanéité. Ils sont agis comme s’ils agissaient d’eux-mêmes, ils se prêtent à la manipulation comme si c’était l’expression de leur propre intériorité. Pourvu donc, que la « position fonctionne », si rigoureuse que soit l’injonction, elle ne saurait rencontrer d’obstacles » (p,48,49)

            « Conclusion  I Une logique de la manipulation

I – Conduite de la guerre – gestion du pouvoir : en même temps qu’on pressent une affinité certaine entre ces deux objets… Même analyse, donc, de part et d’autre : sur le plan pratique, se laisser voir, c’est donner prise à l’autre et le laisser avoir barre sur soi ; sur le plan théorique, le vrai manipulateur se confond avec le fonctionnement du dispositif. » (p,56 à 59)          

Le sinologue et philosophe montre bien à la fois ce qu’est une « position » et comment elle fonctionne grâce aux multiples « dispositions » d’actions et d’influences qu’elle recèle, pour ne pas dire, comme c’est à nouveau le cas aujourd’hui, un potentiel de prise du pouvoir, dans un nouveau face à face entre le local et l’étatique, entre la Commune et l’État, mais tout autant entre Paris et sa banlieue, Paris et la Région dans un contexte de millefeuille où la métropole n’a pas réussi à trouver sa place, et ne peut pas la trouver.

Années 2020

Les Points de rupture institutionnels

            L’équipe municipale actuelle met presque chaque jour la Ville de Paris en ébullition, sens dessus dessous : très récemment en chamboulant les voies de circulation, en multipliant les travaux, les interdictions, au mépris des habitants de la banlieue et des activités économiques de la capitale, comme si les institutions de l’Etat n’existaient pas, les assemblées ou le gouvernement, l’ensemble des représentations diplomatiques, les Préfets actuels donnant l’impression d’être aux abonnés absents : la Maire donne les ordres.

Je serais très tenté de dire que la Maire de Paris commet des « abus de pouvoir » sans contrôle, alors qu’elle s’appuie  sur une majorité politique hétérogène et éphémère.

La politique menée, excessive, ignore le rôle vital qu’un « cœur », quelle que soit sa nature, accomplit pour une bonne circulation du sang dans un corps, dans le cas présent dans l’ensemble de la région et bien au-delà.

 Paris est ouvert à tous les vents, souvent de l’étranger, avec par exemple un Qatar qui occupe, avec le PSG, une « position » de choix dans la communication de Paris et donc de la France, une forme de capture d’image qui ne dit pas son nom, alors que Paris s’enferme comme dans une forteresse, aujourd’hui Bobo, avec une équipe municipale des minorités et des réseaux sociaux

Le « périphérique » n’est pas uniquement physique !

Paris a pris tout un ensemble de mesures de circulation et de stationnement qui valent bien  les « octrois » du passé – il faut payer cher pour y accéder -,  des octrois supprimés en 1943 par le Régime de Vichy, en biffant la solidarité nécessaire entre Paris et sa banlieue.

Ajoutons enfin que Paris  reste au cœur de l’etablissment français qui continue à gouverner notre pays, à imposer sa loi et sa bureaucratie à nos provinces  françaises.

Conclusion :

il faut à nouveau tout changer et redistribuer les pouvoirs de la cité entre des institutions qui soient au service des citoyens dans toute la région d’Ile de France, avec un Etat passif et immobile de peur qu’on ne l’accuse de violer les libertés locales.

  • Il faut rétablir l’égalité et la solidarité des chances entre Paris et les cinq départements du Val de Marne, des Hauts de Seine, de Seine-Saint  Denis, du Val d’Oise, et de l’Essonne  et sans doute revoir la répartition des compétences entre institutions,
  • Il faut transférer à la Région Ile de France les pouvoirs de l’Etat dans les domaines non régaliens : économie, emploi, environnement, enseignement, santé, culture…

           Jean Pierre Renaud    Tous droits réservés

Le contrôle de légalité préfectoral ? Mythe ou Réalité ? A Mériel sur Oise et à Paris ?

   A la suite des lois de décentralisation de la fin du siècle passé, les Préfets ont été chargés de contrôler, « a posteriori », et dans deux mois,  la légalité des actes des collectivités locales.

            Il est évident que l’exercice de cette mission n’est pas toujours facile pour tout un ensemble de raisons et de facteurs liés à la complexité des domaines de décisions et des capacités de contrôle effectif des autorités préfectorales.

Il est évident que l’urbanisme est depuis longtemps un domaine d’intervention publique très sensible aussi bien dans la capitale que dans l’agglomération parisienne, encore plus sensible récemment avec la loi Dufflot qui a encouragé la division spéculative des parcelles.

Il est non moins évident que ce type de décision publique est de nature à multiplier les cas de connivence et de mélange des genres entre les autorités préfectorales de contrôle et les autorités locales soumises à ce contrôle, pour ne pas citer les interférences entre pouvoirs publics et intérêts privés…

A titre d’exemple, l’attention du lecteur peut être appelée sur deux cas de figure contentieuse vraisemblables dans le Val d’Oise et à Paris.

Dans le Val d’Oise, à Mériel, sous la précédente mandature,  la signature des décisions d’urbanisme (travaux ou constructions) était déléguée à une Adjointe qui exerçait des fonctions de fonctionnaire territorial à la Préfecture du Val d’Oise, dans la Direction chargée de ce contrôle.

Une telle situation de juge et de partie dans l’urbanisme a été signalée à la Préfecture, mais sans résultat, sauf l’accusé de réception classique du site de messagerie.

A Paris, un Sous-Directeur de la Construction a délivré un permis de construire à Paris Habitat, « un Etat dans l’Etat parisien », pour la construction d’un petit immeuble de logements sociaux de sept étages. (1 rue Alfred Bruneau, 75016).

Seul petit problème sans doute, sur les 15 logements à construire, 5 sont réservés à la Préfecture de Paris, 2 aux employeurs et 8 à la Ville !

Comment un contrôle de légalité peut-il exister sur un tel acte, alors que le Préfet de Paris est juge et partie ?

L’ancien préfectoral que je fus ne peut donc manquer de s’interroger sur le fonctionnement concret du contrôle de légalité, dans l’hypothèse où ce type de situation de juge et de partie serait fréquent de nos jours.

Question : des contrôles de légalité Bidon ?

Jean Pierre Renaud

« L’imposture décoloniale » Pierre-Henri Taguieff (2020) – « Supercherie coloniale » Jean Pierre Renaud (2008)

« L’imposture décoloniale » (2020)

Pierre-André Taguieff

Une analyse du « cadre institutionnel public et privé » de la production du discours postcolonial !

&

« Supercherie coloniale » (2008)

Jean Pierre Renaud

Une analyse d’un « produit » postcolonial » !

   Comment ne pas saluer au départ le courage d’un universitaire qui ose dire la vérité, alors que son milieu préfère le plus souvent le silence, le botté en touche, la servilité, pour ne pas dire la peur, la grande peur des enseignants ?

           Cet état d’esprit ne me surprend pas,car tout au long de ma carrière de haut fonctionnaire,  j’ai été frappé par un des traits dominants du service public, la servilité, c’est-à-dire surtout, pas de vagues !

            Cette attitude d’extrême prudence, pour user d’un terme modéré, s’explique en partie par le contexte de violence actuelle, un climat de fausses revendications mémorielles portées par des groupes de pression idéologiques, et souvent par l’attitude de nombreux parents.

Tout au long des dix dernières années, j’ai proposé sur mon blog une lecture critique du discours de propagande postcoloniale développé par l’historien Blanchard et par ses deux collègues Bancel et Lemaire.

J’ai démonté pièce par pièce un discours pseudo-historique caractérisé par une carence d’analyse quantitative des vecteurs de culture coloniale supposés et de leurs effets sur l’opinion publique et la mémoire collective des Français sous la Troisième République.

L’historien avait soutenu, en 1994, une thèse de doctorat intitulée « Nationalisme et Colonialisme Idéologie coloniale Discours sur l’Afrique et les Africains de la droite nationaliste française des années 30 à la Révolution Nationale »

Je notais dans mon livre que la recherche historique en question était très limitée dans le temps et dans le champ idéologique choisi, et qu’elle ne s’était pas intéressée au dossier des images coloniales.

Qui plus est l’analyse de la presse dans son champ chronologique et géographique ne proposait pas plus de matériau historique solide et convaincant !

La source historique était en réalité à rechercher dans les Actes du Colloque savant de 1993 sur le thème « Images et Colonies » dont il fut un de ses secrétaires, et dont il s’appropria purement et simplement le matériau, sans trop d’opposition universitaire, pourquoi ne pas le dire ?

Mme Coquery-Vidrovitch faisait simplement remarquer que Monsieur Blanchard incarnait sans doute une catégorie nouvelle d’historien, « l’historien entrepreneur ».

L’intéressé a rapidement démontré en effet son savoir-faire tous azimuts avec l’association ACHAC, quasiment son enfant et avec l’agence privée de communication « Les bâtisseurs de mémoire », une appellation fort bien choisie compte tenu des talents démontrés pour habiller les mémoires coloniales et postcoloniales.

Pierre-André Taguieff vient de livrer son analyse sur le cadre institutionnel public- privé, et universitaire qui a laissé libre cours à des discours pseudo-historiques ayant contribué à semer le trouble, pour ne pas dire plus dans l’opinion publique, sans contestation du monde scientifique et universitaire. Ces discours ont donc prospéré, avec liaisons sulfureuses entre institutions, mélange des genres entre sciences et fausses sciences, entre public et privé, entre sciences et politique….

Dans la deuxième partie de l’ouvrage intitulée « France : postcolonial business et endoctrinement décolonial » (page 135 à 263), l’auteur propose une lecture critique sans fard du sujet :

Page 142 : « Instrument d’autopromotion de ses membres, l’ACHAC est aussi adossée à une entreprise dont Pascal Blanchard est le codirecteur, l’agence de communication «  Les Bâtisseurs de mémoire » (« Conseil, communication, histoire ») qui se propose de « promouvoir le passé historique, publicitaire et patrimonial des grande marques », dont les productions et les finalités posent effectivement question au milieu académique. Ces usages commerciaux devraient être totalement étrangers au monde de la recherche. »

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