Les folies politiques : la pub et les vélos gratuits (?) sur nos trottoirs

  Les grandes villes ont beaucoup de mal à lutter contre les incivilités de toute nature qui polluent rues, places et trottoirs, objets, déchets de cigarettes, détritus en tous genres, en tas ou au détail.

            Ce qui n’empêche pas les pouvoirs publics d’entretenir ces incivilités en remettant  du carburant  dans ces dérives,  c’est-à-dire en commençant à autoriser la pub sur les trottoirs, et laisser toutes sortes de vélos, soi-disant gratuits, sur nos trottoirs !

            Qui va nettoyer nos trottoirs, et qui va payer ?

            Ces sujets seraient-ils moins affriolants pour l’écologie politique que la biodiversité, la pollution de l’air, ou la sauvegarde des pôles ?

          Jean Pierre Renaud

« Retour aux sources: une nouvelle Halle au « Blé » pour un milliardaire et la CCI de Paris

Retour aux sources : une nouvelle Halle au « Blé » pour le milliardaire Pinault et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris !

L’étrange cession de la Bourse de Commerce, ancienne Halle au blé !

Du « blé » pour la Chambre de commerce et du « blé » pour le milliardaire !

      Les conditions financières de cette opération à trois, la CCI de Paris, le milliardaire et la Ville de Paris mériteront d’être élucidées : cela ressemble fort à deux cadeaux de fin d’année, faits l’un à François Pinault, l’autre à la Chambre de Commerce de Paris.

       Les initiés savent depuis longtemps que la CCI n’a jamais su comment utiliser cette Bourse, une sorte de poids mort. Il s’agit donc d’une très bonne affaire pour elle avec un enjeu de 86 millions d’euros.

      Un musée de plus dans la capitale, pourquoi pas ? Dans une ville qui est déjà une ville-musée !

      L’ancienne vocation de la Halle aurait exigé plus de transparence dans ces transactions d’offre et de demande d’argent public, le « blé » des contribuables parisiens : afin d’éviter tout soupçon de détournement d’argent public.

      Jean Pierre Renaud

« Etre de droite aux yeux de la gauche » Un cas concret de manipulation politique avec Le Parisien

« Etre de droite aux yeux de la gauche »

Mathieu Bock-Côté, Le Figaro du 12/12/2017, page 18

            Cet article décrit bien le fonctionnement actuel du système médiatique français, en observant :

          « Si la gauche médiatique conserve un pouvoir immense, c’est bien celui de déterminer les critères de respectabilité pour ceux qui veulent évoluer dans l’espace public : c’est elle qui distingue entre la droite humaniste et la droite dure, entre le conservatisme et l’ultraconservatisme, entre ceux qui sont fréquentables et ceux qui ne le sont pas…

            C’est la gauche médiatique qui décidera à quelle condition la droite est légitime et à quel moment elle ne l’est plus. Elle trace le cercle de la respectabilité républicaine et se donne ensuite le droit de décréter qui en sort ou pas. »

Un cas concret : une manipulation politique du média Le Parisien :

            Dans Le Parisien du 9 décembre 2017, page 8 Politique, un article intitulé :

« Quand Wauquiez fait du Le Pen »

« Le favori pour l’élection à la présidence des Républicains, dont le 1er tour a lieu demain, répète qu’il refuse toute alliance avec le FN, tout en assurant qu’ils sont très proches

Qui de Laurent Wauquiez ou de Marine Le Pen a prononcé ces phrases ? »

&

Deux photos en face à face et en dessous huit citations comparées :

La première cite l’expression « la majorité silencieuse »

La deuxième cite l’expression « l’Europe passoire »

La troisième cite deux phrases où tous les deux soulignent la nécessité pour un étranger venu en France de s’adapter à notre pays, et non l’inverse.

La quatrième cite les racines chrétiennes de la France, Wauquiez y ajoutant les racines gréco-romaines. »

&

          La date choisie est évidemment un choix politique, étant donné les élections du lendemain, mais les expressions qui serviraient soi-disant d’illustrations  du Wauquiez = Le Pen ne démontrent évidemment rien sur le plan politique.

La « majorité silencieuse » ? Quèsaco ? Un lieu commun !

« Une Europe passoire », tout le monde le reconnait à gauche ou à droite ! J’ai moi-même utilisé cette expression sur ce blog !

La nécessité pour un étranger de s’adapter à notre pays et non l’inverse contredirait une simple politesse, quand l’on vient dans un pays étranger, souvent sans papier.

Quant aux racines chrétiennes et gréco-romaines, comment en faire un élément de compromission politique, puisque c’est effectivement le cas ?

       Ce décryptage d’un cas de manipulation du verbe politique explique aussi pourquoi beaucoup de Français et de Françaises ne font pas confiance aux médias !

        Ajouterais-je qu’en proposant ce cas concret, le même cercle m’accusera, peut-être, et sans doute, d’être une créature de droite ou d’extrême droite.

           Jean Pierre Renaud

Entre compères énarques, Le Maire et Moscovici; le déficit de plus de 2 300 milliards d’euros!

Entre compères énarques, Le Maire, le Marcheur en France, et Moscovici, le socialiste à Bruxelles, le choc des photos : la photo !

Le Figaro économique du 1er décembre 2017, en première page la photo de :

Bruno Le Maire ministre de l’Economie et Pierre Moscovici commissaire européen aux Affaires économiques et financières

« Déficit : Paris négocie au forceps à Bruxelles

Certains aspects du budget pourraient être contestés par la Commission et remettre en cause le rétablissement des comptes publics. » 

            Je te tiens, tu me tiens par la barbichette sur le déficit de la France !

            Curieuse photo sur laquelle on voit les deux compères échanger des propos sur un déficit de la France qui est encore trop élevé !

            Comment s’y retrouver dans la responsabilité politique de nos déficits publics entre le duo Hollande-Macron, et le duo Macron- Le Maire ?

            Je donne ma langue au chat !

            De toute façon, le débat actuel sur le budget 2018 ferme les yeux sur la dette du pays, plus de 2 300 milliards d’euros, avec un budget qui, en fin d’exercice, ne survit qu’avec une dose supplémentaire de respiration artificielle, c’est-à-dire celle des emprunts supplémentaires sur le marché international des capitaux.

          Jean  Pierre Renaud

Tournis, vertige politique… une révolution qui ne dit pas son nom… avec Macron

Tournis, vertige politique, grand dérangement, chamboulement ?

Une révolution qui ne dit pas son nom !

            Avec Hollande, chaque jour une parole ou une image !

            Avec Macron, chaque jour une annonce nouvelle !

            Au risque que l’opinion ne s’y perde, dans cette sorte de buzz permanent de marketing politique, dans les réseaux sociaux ! Est-ce que la France va retomber sur ses pieds, telle est la question ?

            A vouloir toucher toutes les touches du clavier en même temps, la France risque fort d’être prise d’une nouvelle sorte de vertige, mais il ne s’agira pas du « langoureux vertige » du poète Baudelaire.

            Jean Pierre Renaud

Regards de Claude Lévi-Strauss sur l’Islam « Tristes Tropiques » 1955

Regards de Claude Lévi-Strauss sur l’Islam

« Tristes Tropiques »  1955

Neuvième partie

LE RETOUR

Question d’actualité : certains groupes de pression politico-socio-culturels ne verraient-ils pas, sous la plume de l’ethnologue-anthropologue Claude Lévi-Strauss, le signe avant-coureur d’une islamophobie ?

Ou ne l’accuseraient-ils pas d’ethnocentrisme ?

J’ai relu récemment un livre dont j’avais apprécié le contenu, le regard relatif, et l’ouverture qu’il proposait sur une tentative de compréhension des autres mondes de pensée et de vivre que le nôtre, un ouvrage publié en 1955,

          Ce récit se situe en Inde, quelques années après l’indépendance de 1947, et la séparation entre l’Etat hindou et les deux autres Etats musulmans nouvellement créés.

            A la page 472, le sociologue introduisait son propos sous le titre de Taxila « Au pied des montagnes du Cachemire, entre Rawalpindi et Peshawar, s’élève le site de Taxila à quelques kilomètres de la voie ferrée…

            Claude Lévi-Strauss y visitait les sites de Calcutta, son Fort Rouge, Agra, le Taj Mahal et en faisait le commentaire, en comparant les œuvres d’art et les croyances des religions qui habitaient l’Inde, la flamboyance des œuvres hindoues, des temples ou des tombes,  face à l’austérité des œuvres musulmanes.

            « Si l’on excepte les forts, les musulmans n’ont construit dans l’Inde que des temples et des tombes. Mais les forts étaient des palais habités, tandis que les tombes et les temples sont des palais inoccupés. On éprouve, ici encore, la difficulté pour l’Islam de penser la solitude. Pour lui, la vie est d’abord communauté, dépourvue de participants.

          Il y a un frappant contraste entre la splendeur des mausolées, leurs vastes dimensions, et la conception étriquée des pierres tombales qu’ils abritent. Ce sont de tout petits tombeaux où l’on doit se sentir à l’étroit. A quoi donc servent ces salles, ces galeries qui les entourent et dont seuls jouiront les passants ? Le tombeau européen est à la mesure de son habitant : le mausolée est rare et c’est sur la tombe même que s’exercent l’art et l’ingéniosité, pour la rendre somptueuse et confortable au gisant.

         Dans l’islam, le tombeau se divise en monument splendide, dont le mort ne profite pas, et une demeure mesquine (elle-même dédoublée d’ailleurs entre un cénotaphe visible et une sépulture cachée) où le mort paraît prisonnier. Le problème du repos de l’au-delà trouve une solution deux fois contradictoire : d’une part, confort extravagant et inefficace, de l’autre inconfort réel, le premier apportant une compensation au second. N’est-ce pas l’image d’une civilisation musulmane qui associe les raffinements les plus rares : palais de pierres précieuses, fontaines d’eau de rose, mets recouverts de feuilles d’or, tabac à fumer mêlé de perles pilées, servant de couverture à la rusticité des mœurs et à la bigoterie qui imprègne la pensée morale et religieuse.

            Sur le plan esthétique, le puritanisme islamique, renonçant à abolir la sensualité, s’est contente de la réduire à ses formes mineures : parfums, dentelles, broderies et jardins. Sur le plan moral, on se heurte à la même équivoque d’une tolérance affichée en dépit d’un prosélytisme dont le caractère compulsif est évident. En fait, le contact des non-musulmans les angoisse. Leur genre de vie provincial se perpétue sous la menace d’autres genres de vie, plus libres et plus souples que le leur, et qui risquent de l’altérer par la seule contiguïté.

            Plutôt que de parler de tolérance, il vaudrait mieux dire que cette tolérance, dans la mesure où elle existe, est une perpétuelle victoire sur eux-mêmes. En la préconisant, le Prophète les a placés dans une situation de crise permanente, qui résulte de la contradiction entre la portée universelle de la révélation et l’admission de la pluralité des fois religieuses. Il y a là une situation « paradoxale » au sens pavlovien, génératrice d’anxiété d’une part et de complaisance en soi-même de l’autre, puisqu’on se croit capable, grâce à l’islam, de surmonter un pareil conflit. En vain, d’ailleurs : comme le remarquait un jour devant moi un philosophe indien, les musulmans tirent vanité de ce qu’ils professent la valeur universelle de grands principes : liberté, égalité, tolérance ; et ils révoquent le crédit à quoi ils prétendent en affirmant du même coup qu’ils sont les seuls à les pratiquer. «  (p,480,481)

          Un jour, à Karachi, je me trouvais en compagnie de Sages musulmans universitaires ou religieux. A les entendre vanter la supériorité de leur système, j’étais frappé de constater avec quelle insistance ils revenaient à un seul argument sa simplicité. La législation islamique en matière d’héritage est meilleure que l’hindoue, parce qu’elle est plus simple. Veut-on tourner l’interdiction traditionnelle du prêt à intérêt : il suffit d’établir un contrat d’association avec le dépositaire et le banquier, et l’intérêt se résoudra avec une participation du premier dans les entreprises du second. Quant à la réforme agraire, on appliquera la loi musulmane à la succession des  terres arables jusqu’à ce qu’elles soient suffisamment divisées, ensuite on cessera de l’appliquer – puisqu’elle n’est pas article du dogme – pour éviter  un morcellement excessif : There are so many ways and means…

          Tout l’Islam semble être en effet, une méthode pour développer dans l’esprit des croyants des conflits insurmontables, quitte à les sauver par la suite en leur proposant des solutions d’une très grande (mais trop grande) simplicité. D’une main, on les précipite, de l’autre, on les retient au bord de l’abîme. Vous inquiétez-vous de la vertu de vos épouses ou de vos filles pendant que vous êtes en campagne ? Rien de plus simple, voilez-les et cloitrez-les. C’est ainsi qu’on arrive au burkah moderne, semblable à un appareil orthopédique avec sa coupe compliquée, ses guichets de passementerie pour la vison, ses boutons-pression et ses cordonnets, le lourd tissu dont il est fait pour s’adapter exactement aux contours du corps humain tout en le dissimulant aussi complètement que possible. Mais de  ce fait, la barrière du souci s’est seulement déplacée, puisque maintenant il suffira qu’on frôle votre femme pour vous déshonorer, et vous vous tourmentez plus encore. Une franche conversation avec de jeunes musulmans enseigne deux choses d’abord, qu’ils sont obsédés par le problème de la virginité prénuptiale et de la fidélité ultérieure ; ensuite que le purdah, c’est-à-dire la ségrégation des femmes, fait en un sens obstacle aux intrigues amoureuses, mais les favorise sur un autre plan : par l’attribution aux femmes d’un monde propre dont elles sont les seules à connaître les détours. Cambrioleurs de harems quand ils sont jeunes, ils ont de bonnes raisons pour s’en faire les gardiens une fois mariés. (p,482)

          Hindous et musulmans de l’Inde mangent avec leurs mains…

         La fraternité islamique repose sur une base culturelle et religieuse. Elle n’a aucun caractère économique ou social. Puisque nous avons le même dieu, le bon musulman sera celui qui partagera son hooka avec le balayeur. Le mendiant est mon frère en effet : en ce sens, surtout, que nous partageons la même approbation de l’inégalité qui nous sépare ; d’où ces deux espèces sociologiquement si remarquables : le musulman germanique et l’Allemand islamisé ; si un corps de garde pouvait être religieux, l’Islam paraîtrait sa religion idéale : stricte observance du règlement (prières cinq fois par jour, chacune exigeant cinquante génuflexions) ; revues de détail et soins de propreté (les ablutions rituelles), promiscuité masculine dans la vie spirituelle comme dans l’accomplissement des fonctions religieuses ; et pas de femmes…

        Grande religion qui se fonde moins sur l’évidence d’une révélation que sur l’impuissance à nouer des liens au- dehors. En face de la bienveillance universelle du bouddhisme, du désir chrétien de dialogue, l’intolérance musulmane adopte une forme inconsciente chez ceux qui s’en rendent coupables; car ils ne cherchent pas toujours, de façon brutale, à amener autrui à partager leur vérité, ils sont  pourtant (et c’est plus grave) incapables de supporter l’existence d’autrui comme autrui. Le seul moyen pour eux de se mettre à l’abri du doute et de l’humiliation consiste dans une « néantisation » d’autrui, considéré comme témoin d’une autre foi et d’une autre conduite. La fraternité islamique est la converse d’une exclusive contre les infidèles qui ne peut pas s’avouer, puisqu’en se reconnaissant comme telle, elle équivaudrait à les reconnaitre eux-mêmes comme existants. » (p,484)

        Fin de citation d’extraits du livre « Tristes Tropiques » Terre humaine Poche »

      Je signale par ailleurs que plus de soixante ans avant, Loti avait publié le récit de son voyage en Inde, sous le titre « L’Inde (sans les Anglais) », un ouvrage que j’ai commenté sur ce blog (4/06/2010).

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