Le Qatar, impérialisme de l’Orient? La France et le Qatar

Le Qatar, impérialisme de l’Orient ?

Jeu stratégique du « A qui perd gagne ! » ? Entre Orient et Occident ?

La France, partie prenante dans le « grand jeu » entre sunnites et chiites ?

Ou enfin, et plus simplement, un jeu de « grenouilles » ?

Avec mes remerciements à mon vieil et fidèle ami M.A pour sa lecture critique éclairée.

 Le Qatar entre sur la scène publique

            Une curiosité de l’opinion publique française, nouvelle, à l’endroit des initiatives de l’Emirat du Qatar, à l’endroit d’un nouvel impérialisme qui ne dirait pas son nom ?

            Au fur et à mesure des années, et des initiatives que prend le Qatar sur le plan national et international, l’opinion publique commence à connaître le petit émirat du Qatar, en tout cas dans sa « face » extérieure, médiatique.

            Le Qatar a suscité un premier mouvement de curiosité lorsque  sa candidature fut retenue pour la Coupe du Monde de Football de 2022, avec la surprise de voir un petit pays du Golfe Persique se porter candidat pour cette manifestation mondiale !

Un territoire à peine plus grand que la Corse, mais, il est vrai, gorgé de gaz et de dollars, « pour le moment » !

            Plus récemment, et au cours des derniers mois, le Qatar a  fait la une des journaux avec une succession d’investissements et de prises de participation dans de grandes sociétés françaises, notamment au PSG, le club de football de Paris, ou chez Lagardère.

            Et chaque jour, ou presque, l’acquisition par le Qatar d’un des plus beaux immeubles de la capitale.

Quelques titres de journaux :

 « L’intrigant intérêt du Qatar pour Lagardère » (Les Echos du 20/03/12)

« Notre ami l’émir » (Le Monde du 22/03/12) « …La France apporte son poids sur la scène internationale, l’Emirat ses leviers régionaux et son carnet de chèques.. »

« Le fonds souverain du Qatar de plus en plus offensif dans ses investissements » (Les Echos des 23,24/03/12) : 12,8% du capital de Lagardère, 5,5% de Vinci, 5% de Veolia, 2% de Total et 1% de LVMH.

Certains dirigeants sont inquiets de cette « intrusion » : « Canal Plus face à la menace Al-Jazira » (Les Echos du 2/04/12),mais d’autres, tels que le Président de la Ligue de football professionnel, se félicitent, au contraire, de la même « intrusion » , en concluant que grâce aux gros sous espérés d’Al Jazira, Ligue et Al Jazira font faire du « gagnant-gagnant » (voir son plaidoyer dans les Echos du 21/05/12, sous le titre «  Au secours, le Qatar débarque »)

« Avec le 52, avenue des Champs Elysées, le Qatar ajoute une adresse de prestige à son portefeuille immobilier parisien » ( Les Echos du 6/06/12)

Encore tout dernièrement, les achats d’immeubles de luxe ou d’hôtels à Paris ou sur la Côte d’Azur :

Le Parisien du 23 juin 2012, en première page « Ce que le Qatar vient chercher en France », et en pages 2 et 3, « Pour le Qatar, la France reste une terre de prédilection », « Total, liens historiques », investissements, rapports politiques, etc…

Notons au passage que le qualificatif « historique » attribué par un ancien diplomate n’est pas tout à fait approprié, étant donné que cette « histoire » n’a commencé qu’en 1990.

En novembre 5th 2011, the Economist publiait un article sous le titre :

« Pygmy with the punch of a giant »

Les enjeux de cette entrée en scène

Le Canard Enchainé du 4 avril 2012 pose le problème sous un tout autre angle, que nous adoptons pour notre analyse du sujet :

« Le Qatar et la manière de coloniser

Les milliards investis en France par l’émirat hypnotisent notre classe politique. Anciens ministres, élus, capitaines d’industrie se ruent dans le Golfe pour causer religion, justice fromage de chèvre et… business. »

Le Canard Enchainé a-t-il raison de placer le débat sur le terrain de la colonisation, nous dirions-nous, tout simplement de l’impérialisme ?

De même que Les Echos du 19 juillet 2012, et à propos de l’achat d’un nouveau joueur au Paris-Saint Germain, un article intitulé : « Ibrahimovic pourrait coûter au moins 250 millions d’euros au Paris-Saint Germain », avec un deuxième article dont le titre est une forme de commentaire :

« Le sport est l’un des supports de la stratégie d’influence planétaire du Qatar »

Les deux journaux en question posent donc la vraie question : s’agit-il d’une nouvelle forme de l’impérialisme moderne, dont on avait l’habitude d’attribuer la seule paternité à l’Occident ?

Un nouvel impérialisme venu de l’Orient ? Prenant, en quelque sorte, à revers, la thèse, incontestablement brillante, qu’a défendue Edward W. Said dans son livre « Culture et Impérialisme » ?

En concurrence avec d’autres thèses privilégiant notamment la puissance des technologiesdont a disposé l’Occident à partir du milieu du dix-neuvième siècle, vapeur, électricité, armement à tir rapide, télégraphie, ou quinine, des thèses qui ont plutôt notre faveur en ce qui concerne l’impérialisme de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle.

Le jeu impérial du Qatar

Tel peut être l’enjeu d’une réflexion sur le nouveau jeu impérial du Qatar !

Le cas de cet émirat illustre-t-il un renversement des facteurs de domination tel qu’il puisse exprimer et réaliser une nouvelle forme d’impérialisme, venue cette fois, et à nouveau, de l’Orient, longtemps après, par exemple celui d’ l’Empire Ottoman ?

Réalisant une fusion réussie entre la religion, la culture, le sport, les médias, les technologies les plus modernes, au moyen de ses pétrodollars, de la chaîne télévisée Al Jazira, ou de ses nombreux investissements à l’étranger ?

Une forme aussi réussie d’impérialisme que toutes les formes antérieures des impérialismes que l’histoire du monde a connus, avec leur caractéristique essentielle de domination.

La forme impériale du Qatar et l’analyse Said ?

Dans la lecture, l’analyse, et la critique, que nous avons proposée du livre de M.Said « Culture et Impérialisme » (1), le concept central d’une « structure d’attitudes et de références », et aussi « d’affinités » apparaissait à ses yeux comme la clé de l’interprétation et de la compréhension du fonctionnement de l’impérialisme occidental, un concept qui le sous-tendait et l’expliquait.

Cette thèse reposait sur l’analyse de très nombreuses œuvres littéraires publiées au dix-neuvième et vingtième siècle, allant du « Mansfield Park » de Jane Austen à « La Peste » ou à « L’étranger » de Camus, ou à « Les damnés de la terre » de Frantz Fanon.

D’après cet auteur, l’’ensemble de ces œuvres était porteur du message de l’impérialisme occidental, une « structure d’attitudes et de références » qui formatait et justifiait cet impérialisme, et qui, toujours, minorait la culture de l’Orient.

L’état d’esprit d’un Occident dominateur et sûr de lui, de ses valeurs, de son pluralisme, de son libéralisme, de ses libertés de pensée et d’action, de son esprit d’entreprise, mais au moins autant de son esprit critique, à la source de sa créativité technologique et de ses conquêtes impériales.

Nous avons relevé que ce concept, pour séduisant qu’il fut, souffrait d’au moins deux faiblesses, son manque de cohérence historique entre les œuvres culturelles analysées et citées sur les deux siècles considérés, d’une part, et, d’autre part, son défaut d’identification susceptible d’être évaluée à la fois dans ses éléments et dans ses effets.

 Edward W.Said ne propose jamais une évaluation historique pertinente, quantitative, des éléments de sa thèse impériale, et nous restons donc dans le domaine de la théorie des idées, séduisante, mais pas nécessairement dans celui de l’histoire réelle.

Alors que dans le cas du Qatar, le concept de « structure d’attitudes et de références » est susceptible, semble-t-il, de recevoir un contenu historique très concret, mesurable.

Le concept de jeu impérial du Qatar peut faire sursauter certains observateurs qui seraient plutôt prêts plutôt à épingler un comportement de « nouveau riche ». C’est à qui aura le plus grand aéroport, la plus haute tour, le plus beau musée… ! Sans qu’apparemment le mouvement Al Quaïda n’y trouve rien à condamner…

Une puissance d’Etat incontestable, oui, mais plutôt celle d’une famille régnante, avec une minorité d’autochtones et beaucoup de travailleurs étrangers. 

       Sous la houlette d’un émir, un Etat unitaire et centralisé, de type islamique, appliquant la charia, animateur et soutien de la propagation de l’Islam dans le monde entier, disposant de moyens considérables, les pétrodollars, pour développer son influence à l’étranger, grâce à sa chaine de télévision Al Jazira, de type CNN, c’est-à-dire une diffusion de l’information en continu dans le monde arabe, mais aussi grâce à ses investissements dans le capitalisme mondial.

Un puissant cocktail de moyens de puissance et d’influence sachant mêler et associer le matériel et l’immatériel, les investissements lourds et le culturel, la religion et le sport…

Tous les ingrédients donc d’un nouvel impérialisme moderne utilisant au mieux les technologies d’influence les plus efficaces !

Mais comment ne pas souligner en parallèle que les talibans savent également utiliser les mêmes technologies, dans leur ordre de la révolution islamique.

Le Qatar met en œuvre, avec une très grande habileté, tous les outils des nouvelles puissances, en choisissant des cibles financières et économiques qui démultiplient son influence, notamment dans le sport, la culture,  et l’information, mais en développant une stratégie religieuse subtile qui a le mérite de doubler le plus souvent son influence civile.

Et le même Qatar ne s’est pas privé d’intervenir directement ou indirectement dans la solution des crises récentes du monde musulman et arabe, dernièrement en Libye, et aujourd’hui en Syrie.

Et c’est sans doute cette cohérence politique et religieuse qui donne sa forme et sa force à cette nouvelle influence impériale, surtout dans le monde musulman.

Le Qatar soutient, jusqu’à preuve du contraire, un Islam, beaucoup moins rigoureux que celui de l’Arabie Saoudite, un Islam qui tend à faire la part de la modernité, et c’est en cela que son influence est intéressante, car elle semble apporter une réponse au débat qui oppose souvent une majorité de musulmans traditionnalistes, comme le sont aussi nos « intégristes », et les musulmans  pragmatiques.

Entre Qatar et France, un échange de stratégies indirectes ?

Curieusement, l’influence du Qatar trouve un appui « mondain » auprès d’une partie de notre élite politico-économique, sans que l’on sache toutefois si ce soutien est fondé sur une véritable analyse de stratégie indirecte, seule praticable par le Qatar et par la France.

Sans vouloir encombrer ce débat, indiquons simplement que la stratégie indirecte, telle qu’elle a été définie à l’origine par Sun Tzu, et remise au goût du jour par Liddell Hart, consiste à imposer sa « volonté » à un « adversaire », en utilisant tout un ensemble de stratagèmes pour triompher, pour prendre intact « tout ce qui est sous le Ciel », en mettant l’accent sur la psychologie, la volonté, l’esprit.

Cette stratégie implique la mise en œuvre d’approches indirectes de toute nature, de détours stratégiques efficaces pour endormir ou apaiser l’adversaire ou le partenaire, et au résultat, imposer sa volonté.

Simple petit rappel ! A la différence de Clausewitz qui prônait lui l’affrontement direct, et en quelque sorte la mise à mort de l’adversaire !

Il n’est pas interdit de se poser la question, à la fois de l’existence d’un tel schéma stratégique réciproque, et s’il existait, de son importance réelle dans les relations internationales, de sa place dans l’échelle des puissances mondiales.

Un article récent du Monde (24/08/12, page 4) viendrait illustrer ce type de stratégie pour la Syrie :

« La France coordonne avec la Qatar son aide à la rébellion »

Soit dit en passant, entre Sarkozy et Hollande, donc rien de changé !

De mauvais esprits relèveraient peut-être aussi que les deux acteurs auraient pris les habits de la fable connue, l’un,  la France, une « grenouille » qui n’a plus envie ou qui n’a plus les moyens de se gonfler, et l’autre « grenouille » qui se dégonflerait vite, s’il y avait un « printemps arabe », si les Etats Unis quittaient la plus importante base de la région qu’ils ont dans cet émirat, si la Chine trouvait du gaz de schiste ou n’achetait plus le gaz du Qatar ,etc…

Car il ne faut pas exagérer l’influence de cet émirat, pas plus que celle de la France du XXIème siècle, même s’il dispose d’un fonds d’investissement de plus de cent milliards de dollars, d’une tirelire confortable de pétrole, et d’une chaine d’information continue, Al Jazira.

L’audience de cette chaine, même si elle fait concurrence à notre chaine France 24, plutôt modeste, avec 3,4% d’audience internationale, est très loin derrière les grandes chaines mondiales, CNN International, avec 18% ; Skynews (16,8%), Euronews (14,2%) , ou BBC World New (13,1%).

Son intérêt est ailleurs, c’est-à-dire la cible de son public arabe et musulman.

            En 1953, les Editions du Seuil (Esprit) présentaient ainsi le livre de F.W.Fernau « Le Réveil du Monde Musulman » :

            «… Un monde que travaillent deux « réformes », l’une religieuse qui purifie l’islam par un retour aux sources – l’autre politique, qui vise au contraire à la laïciser, à la moderniser… des nations qui cherchent leur voie, à travers les pressions étrangères et les secousses intérieures. Et l’Islam, ne l’oublions pas est le plus riche réservoir du pétrole. »

            Cette analyse est un peu dépassée car la deuxième réforme a disparu des écrans, vraisemblablement avec la guerre des Six Jours de 1967, et laissé toute la place à l’expansion de l’Islam, avec la poussée d’une religion souvent conquérante.

            Le Qatar est un bon exemple de cette problématique ancienne, toujours d’actualité, étant donné qu’il se trouve à la frontière de ces deux mouvements, purisme religieux d’un côté, et tentative de modernité de l’islam de l’autre.

            En conclusion, chacune des deux parties, la France et le Qatar, a un intérêt à entretenir des stratégies indirectes d’influence, une sorte de « soft power », pour autant qu’elle existe au Qatar, et dans notre pays, car les deux partenaires paraissent avoir  à cœur de promouvoir une cohabitation apaisée entre un Orient islamique en pleine renaissance et un Occident laïc et démocratique de plus en plus contesté, mais il ne conviendrait pas d’exagérer l’influence respective des deux puissances en question, l’une ancienne et déclinante, et l’autre jeune, en montée de puissance, mais aux pieds fragiles.

Seul l’avenir dira qui sera le gagnant de ce jeu stratégique du « A qui perd gagne » ! Pour autant qu’il existe ! Pour la France du XXIème siècle !

Dans l’état actuel des forces respectives des deux partenaires, entre un Qatar décidé et offensif, et une France ouverte à tous les vents du large, les paris ne peuvent qu’être très ouverts.

Mais comment ne pas remarquer enfin que les groupes de pression influents de la défense des droits de l’homme dans notre pays restent bien discrets sur le sujet, lorsqu’il s’agit de nos relations avec ce pays, et noter que dans ce nouveau « Grand Jeu » stratégique,  la France se trouve partie prenante dans la confrontation entre le sunnisme, dont le Qatar est un des défenseurs et promoteurs, et le chiisme ?

Une tout autre sorte de « Grand Jeu » que celui décrit par Kipling dans le très beau roman de « Kim », dans l’Inde des Anglais !

Jean Pierre Renaud

(1)  Sur ce blog ma lecture critique du livre « Culture et Impérialisme » les 13/07/11, 7/10/11, 19/10/11, 7/11/12, et 1/12/11.

Humeur Tique: Les « Printemps Arabes » des Occidentaux, ou un orientalisme très « tendance »!

  Les révoltes qui ont embrasé successivement plusieurs pays arabes ont enthousiasmé les beaux esprits de nos pays, avec en tête, le nouveau prophète BHL.

            L’attitude, ainsi que les positions, et les initiatives prises par les gouvernements, les médias, et une partie de l’élite pour encourager et soutenir ces révolutions appellent beaucoup d’interrogations, sur au moins deux plans :

Quant à la connaissance de l’histoire et de la culture de ces pays, et d’abord l’ignorance de l’Islam, de ses composantes, et de ses tensions permanentes, tout autant que des entités ethniques, culturelles, religieuses, multiples, qui font de tous ces pays une mosaïque souvent très instable.

            Quant aux résultats ! Comme diraient les militaires !

Plusieurs dictatures ont disparu, mais au profit de qui ? Les nouveaux régimes qui se sont mis en place avec beaucoup de difficultés sont des régimes au sein desquels la démocratie a de la peine à vivre, avec le retour ou le renforcement de la charia, la loi islamique, sous la menace permanente des extrémistes, qu’il, s’agisse des salafistes en Tunisie, en Egypte, ou en Syrie, ou des pasdarans en Iran.

            Chaque jour apporte son lot de désillusion, « la disgrâce des « Guignols » tunisiens » (Le Figaro du 27/08/12) , pour ne pas parler de l’agression d’un élu socialiste à Bizerte, de son épouse et de sa fille, par des salafistes dans une ville où le Maire de Paris aurait une résidence, ou encore de la destruction de mausolées musulmans en Libye…

            Pourquoi l’expression « un orientalisme très « tendance » ?

Le mot orientalisme a reçu des significations très diverses selon les époques et les auteurs, mais on pourrait dire en raccourci qu’il s’agit des visions et des représentations qu’a eues l’Occident de l’Orient dans les siècles passés, pour ne pas dire une construction souvent artificielle de l’Orient.

Morts pour la France ! Morts pour la France ! Morts pour la France !!!!!

 Soldats de 14 et de 18, soldats de 39 et 45, soldats de 54 et 62, avez-vous entendu cette mélodie officielle funèbre des Invalides ?

            Nos milliers de morts en 14-18, des milliers et des milliers emportés et dispersés en morceaux, en un seul jour de campagne, à Verdun, dans la Somme, ou en Champagne ! Des millions au total !

            Des milliers de morts au cours des deux autres conflits, morts pour la France, des morts célébrées aux Invalides ?

            La mort a-t-elle changé à ce point ?

            Ou nos dirigeants ont-ils changé à ce point ?

            J’ai beaucoup hésité à écrire ce petit texte, au risque de heurter certains esprits, mais pourquoi ne pas dire à haute voix, ce que pensent beaucoup de Français ?

            Loin de moi l’idée de ne pas rendre hommage à nos  morts pour la France, mais pas comme cela !

            Hommage oui, et encore plus que dans le passé, car combien des enfants de France seraient encore prêts à mourir pour elle ?

Certains diraient volontiers : heureusement la France compte moins d’imbéciles !

            Les cérémonies d’hommage de la nation aux Invalides causent un vrai malaise, car elles masquent, à la vérité, le manque de courage de nos dirigeants politiques.

            Ils sont trop souvent prêts à engager nos forces armées dans des opérations extérieures, plus ou moins justifiées, mais ils refusent d’assumer leur responsabilité, la mort de nos soldats.

Ils croient s’en dédouaner en se livrant à ce type de formidable opération de communication politique d’hommage de la nation aux Invalides.

            Imaginez un peu ce qui se serait passé pour rendre le même hommage aux milliers et milliers de morts que la France a perdus au cours des guerres précédentes?

Chaque jour, la France aurait vu défiler aux Invalides, le Président, le Premier Ministre, un ministre, ou le ministre tout désigné des anciens combattants vivants ?

            Ces gens-là ne sont pas sérieux !

            Jean Pierre Renaud

Humeur Tique Eté 2012 -Le LOTO, soixante et unième mesure Hollande?

Humeur Tique Eté 2012

Le LOTO, la soixante et unième mesure du programme HOLLANDE ?

            Il est bien dommage que le candidat Hollande n’ait pas proposé aux Français, en plus de ses soixante mesures, une soixante et unième mesure sur le LOTO de la Française des Jeux, c’est-à-dire l’Etat, vous et moi !

            Sur France 2, chaque présentateur du tirage du LOTO trousse son petit argument, plus ou moins bien tourné, et l’un d’entre eux valait son pesant d’or.

            Le 20 août dernier, ce dernier a introduit le tirage en disant aux téléspectateurs qu’ils avaient « une égalité des chances » pour gagner le gros lot. !

            Enfin une vraie mesure touchant à l’égalité des chances des Français, laquelle aurait fait bonne figure dans le programme du candidat socialiste, dans une des quatre parties intitulée «  Je veux rétablir la justice. »

Cela dit, et à nouveau, les gains affichés sont scandaleux, et il apparaitrait de bonne gouvernance sociale de plafonner ces gains, et de reverser le supplément à ce qui pourrait être un Fonds des quartiers sensibles.

Humeur Tique Eté 2012 Le foutoir politique, à gauche comme à droite!

Humeur Tique Eté 2012

 Le Foutoir politique !

Une rentrée politique foutoir, à gauche comme à droite !

Vive les « ego » ! 

            Après de belles vacances, les seigneurs de gauche et de droite se sont donné en spectacle.

            Les Verts ont repris leurs bonnes habitudes de la petite chamaillerie politique !

 Heureusement, et en garantie d’une  destinée politique provisoire, et grâce à un talent de la manœuvre que leur auraient envié les vieux routards de la République, ils ont obtenu de bonnes places de parlementaires et de ministres que ne leur auraient pas, légitimement et démocratiquement, accordé les quelques 2% que leur candidate  a obtenus aux dernières présidentielles.

Le Parti Socialiste a manifesté de son côté une certaine fébrilité et une incapacité à se rassembler, notamment sur le nouveau traité budgétaire européen, et pour ajouter à la confusion, cette guerre feutrée des « ego » entre Aubry et Hollande, et de leurs entourages !

L’article intitulé « Drôle de guerre de succession à la tête du PS » « Le Monde du 28/08/12, page 2) donne le « la » des excellentes relations que continuent à entretenir ces deux personnages, dans l’encart ci-après :

« A la fin des fins, ce sera un adoubement par défaut. On aura celui que la sortante répugne le moins à lui voir succéder… » (aurait confié) un conseiller du président »

Dans ce grand parti de gouvernement les relations personnelles compteraient à ce point ? Plus que les idées ?

A droite, comme à gauche, même combat entre les « ego » de Copé et de Fillon !

Dans le même journal, et le même jour, en première page :

« Pourquoi Copé et Fillon se détestent, pages 9 et 14 »

Alors que les destinées de la France se jouent ailleurs qu’au PS et à l’UMP !

« Ego » politiques contre crise française et crise de l’euro ?

Gallieni, Lyautey, ces inconnus – Hanoï et Lang-Son (1895-1896)

Gallieni et Lyautey, ces inconnus !

Eclats de vie coloniale

Morceaux choisis

8

Hanoï et Lang-Son en 1895-1896

            Lorsque la France prit possession du Tonkin, en 1885, sa capitale séculaire, Hanoï, n’était pas encore entrée dans la modernité occidentale, et ce fut surtout le Gouverneur général Doumer qui s’attacha à cette mission.

Il fit construire par ailleurs la première ligne de chemin de fer Hanoï – Lang-Son, d’une longueur de cent cinquante kilomètres environ, dont l’objectif affiché était d’ouvrir la Chine du Yunnan au commerce français.

Lang-Son n’était alors qu’une petite cité endormie.

Les textes qui suivent ont donc l’ambition de proposer la vision qu’en eut Lyautey, lors de son séjour au Tonkin.

Indiquons tout d’abord, que Lyautey déplorait le choix qu’on avait fait de créer un port à Haïphong, « une ville dans un marais », au lieu de Honghaï.

Le versant annamite d’Hanoï :

« Hanoï, 8 janvier 1895,

A ma sœur,

Ce pays-ci est attachant au possible, et davantage encore vu de haut, de l’observatoire de chef d’Etat-Major que je me trouve avoir momentanément….

Dire que je n’ai pas une ombre à mon tableau ? si : c’est d’abord le départ de Lanessan ; il est certain que nous nous étions accrochés à fond, et il ne le dissimulait pas. Pour la première fois, je rencontrais un haut fonctionnaire français dégagé des formules, désempêtré des règlements, abordable, voyant tout de large et de haut, ne vivant pas au jour le jour, mais concevant une œuvre, s’y accrochant et la menant large…

Le froid sec des jours passés a nettoyé le ciel, – la lourde buée opaque s’en est allée, – et la grande lumière élargit l’horizon, le ciel et la pensée. Celle-ci se répand féconde ; et tout, en ce paysage plein de choses éloquentes, la sollicite. Tous les cent pas, d’une touffe de bambous, d’une lisière de bois, sous un dôme de banians, surgit une pagode, – monumentale comme celle des Corbeaux, gardée par ses hautes stèles, – minuscule comme certaines au bout du grand lac, – diverses, vieilles et grises ou neuves et blanches, mais toutes fréquentées, avec des parfums qui brûlent, des offrandes qui attendent, des fleurs semées. Et pourtant, il est notoire que ce peuple est sans religion ; c’est un axiome chez tous ceux qui le pratiquent, amis ou ennemis, il faut les croire, mais qu’est-ce alors ? – Et qu’il me tarde de pénétrer un peu cette âme dont la vie est encore un tel mystère, dont nulle explication ne me satisfait ! Les chaussées serpentent à travers la puissante végétation. Sous les feuilles, c’est un  village ininterrompu, – pauvres villages de claies, de nattes et de torchis, – mais quelle vie y fourmille ! Quelle immense usine que ce delta avec ses douze millions d’habitants pressés ! que d’enfants ! ils bourdonnent comme des mouches sous les roues de la voiture.

Sur la chaussée, ce sont vraiment des fourmis que ces files de petits êtres trottinant, hommes et femmes, tous à leur tâche, portant le double fardeau suspendu au bambou, venant de la rizière, menant l’équipage de buffles. Jusqu’à plus de de 6 kilomètres d’Hanoï, c’est une rue continue, grouillante comme la rue du Bac. Or, ce peuple est laborieux et soumis comme le fellah d’Egypte ; mais aussi, ce que n’est pas le fellah, industrieux et lettré. Il n’y a pas un boy qui ne sache lire ; il y a autre chose là que des bras à exploiter les rizières. Toute une vie fermente dans ces têtes de macaques. Ce ne sont pas des sauvages que ces vieux civilisés, si vieux, ces derniers fils des vieilles grandes races ; toute cette eau que je bois, c’est des plateaux originaires qu’elle descend, c’est du Tibet, père des peuples ; et le limon rouge et fécond qu’elle roule pour en faire le sol à peine solidifié, elle l’a pris au pied des vieilles lamasseries où dorment, depuis des milliers d’années, les livres sacrés primitifs sous la garde de prêtres immuables. Et ce peuple a gardé sans conteste les grandes forces sociales, le respect des hiérarchies, le culte de la famille.

Et non pas la petite famille de chez nous, – à trois ou quatre, – mais la grande famille ramifiée dont les branches s’enlacent autour du tronc commun. Il y a là encore toute une si curieuse organisation à pénétrer : vie phalanstérienne dans chaque groupe, à chef unique, où les enfants se multiplient suivant la loi de nature, sans cause restrictive. Que de dessous dans cet organisme profond et vénérable, auquel nous sommes venus nous superposer ! Et que fragile notre frêle couche de résidents, d’entrepreneurs et d’officiers, si elle ne jette pas au travers de ces sédiments séculaires d’autres racines que nos règlements, notre bureaucratie, notre galonnage satisfait ! Un peu d’histoire, un peu de philosophie, un peu d’extériorité, un peu de compréhension de ce qui n’est pas nous, ne messiérait pas aux gouvernants éphémères que nous expédions à ce pays qui n’est pas d’hier. » (LTM/p, 106)

Le versant français d’Hanoï:

La découverte, janvier 1895 :

« Et les nouveaux venus comme moi, dans cette ville à guinguettes et à lumière électrique, à société philharmonique et à loge maçonnique, ont peine à se figurer que ce soit d’hier cette histoire déjà reculée par la légende aux arrière-plans, 22 ans seulement depuis Garnier, 11 ans depuis Rivière… » (LT/p,218)

Commentaire

La société coloniale d’origine française et européenne n’était pas très nombreuse et avait toutes les caractéristiques d’une sorte de demi-monde fait, d’un côté, d’aventuriers, de fils de famille et de couples en rupture de bans, composition sulfureuse à laquelle Lyautey a fait allusion dans son évocation du voyage du train de plaisir de Lang-Son, et de l’autre de fonctionnaires de l’Etat et d’officiers qui ne faisaient que passer en Indochine.

Lyautey décrivait cette dernière société coloniale avec sévérité :

« Les questions de personnes priment tout et tiennent une place que je n’ai vu nulle part. Le plus grand nombre, civils ou militaires, se fiche de la colonie comme d’une guigne. » (LT/p,76)

Cette société coloniale vivait côte à côte avec la cité grouillante que décrivait Lyautey plus haut.

Il existait alors une vie mondaine turbulente à Hanoï, souvent animée par les officiers eux-mêmes.

« J’ai profité de mes derniers jours de chef d’Etat- Major pour rendre mes politesses à ma popote. Le « Tout Hanoï » y a passé en une série de dîners.

Dîners de 12 à 20 couverts, ce n’est jamais ici difficile à improviser. L’Annamite est né cuisinier et décorateur ; le dernier boy a le don inné de l’arrangement d’une table et spécialement des fleurs. Les fleurs, c’est le plaisir de ce pays. Du 1er janvier au 31 décembre, toujours elles sont là ; et variées, éclatantes, décoratives. Les tables en sont jonchées, les boys ont avec elles mille fantaisies. Quelques ivoires, quelques pièces amusantes de vieilles porcelaines, et voilà une table que Paris envierait.

Du reste, elles aiment beaucoup mon home, ma grande pièce, avec ses huit portes -fenêtres ouvertes sur la véranda, a pris un aspect de pagode encombrée de toute la défroque, de tout le bric-à-brac que dix- huit mois y ont accumulé…

Je leur sers des attractions de choix. Après le dernier dîner, le Tong-Doc d’Hanoï m’avait très aimablement envoyé tout un lot de femmes cataleptiques : au son d’un orchestre diabolique, elles nous ont servi le grand jeu des Assaouas d’Algérie, avalant bougies en flamme, sabres et ciseaux, se coupant la langue, se perforant le bras…

Autre fête ; un brillant capitaine de cavalerie tombé de la « Rue Royale » au Tonkin où il dirige la remonte, rend aussi ses politesses sous la forme d’une garden-party nocturne, souper, flirt, etc… à la pagode Balmy, ainsi nommée parce que c’est au coin de son mur d’enceinte que tomba, voici vingt-trois ans, l’enseigne Balny d’Avricourt, le même jour que Garnier. Et, à la même avenue d’énormes banians, s’accrochent ce soir les lanternes de couleur, et devant l’exquise vieille pagode, pleine de vieux bronzes et d’étoffes passées, se reflètent ce soir dans le bassin d’eau dormante, sous les lotus, entre de larges dalles, non plus les feux du bivouac, mais les lanternes des charrettes anglaises et les fusées de fête tirées par les boys… » (LTM/p,367)

Quelques journaux au tirage modeste étaient d’ores et déjà imprimés et diffusés à Hanoï.

La ville disposait d’un champ de courses et des troupes de théâtres françaises venaient régulièrement en représentation.

Lang-Son, une petite ville au développement américain, où les courses de chevaux étaient devenues à la mode :

« Lang-Son, 24 mars 1895

Première journée de courses à Lang-Son. Une improvisation, tout un débarquement de Chinois, un temps superbe, la piste entre 2 blockhaus pavoisés, une tente, un buffet, deux Européennes, femmes d’employés : je juge à l’arrivée – énorme ! – Le colonel s’amuse comme un enfant. Ce grand guerroyeur, cet abatteur de travail, a des jeunesses étonnantes. Le Tong-Doc, préfet indigène, y est venu dans son palanquin (je vais m’en octroyer un pareil) avec toute sa suite. »  (LT/p,172)

« Dong Dang, 14 février, soir

… Je trouve Grandmaison au milieu de ses constructions, traçant une rectification de route, dans le plein de cette curieuse vie d’officier-farmer. Tout ce soir, il m’a fourré dans ses plans ; artiste, il vient de dessiner une belle maison d’allure chinoise pour son trichau (chef de canton) ; mais son projet favori, c’est une petite chapelle romane qu’il a dessinée avec amour et voudrait bien édifier dans son cimetière s’il avait quelques piastres. Au fait, si nous quêtions pour la chapelle de Dong Dang ? dans cette région orientale, la situation catholique est lamentable. De temps immémorial, la rive gauche du Fleuve Rouge, c’est-à-dire les deux-tiers du Tonkin, appartient aux missions espagnoles. » (LTM/p,119)

Plus loin, à Na- Cham :

« … Rogerie, capitaine de la Légion ; – il y arrive avec mission d’y faire la même œuvre d’ingénieur, de voyer, d’architecte, d’organisateur que Grandmaison à Lang-Son. L’importance de Na-Cham, c’est que c’est sur le Song-Ki-Long,  au point où, avant d’entrer en Chine, la rivière devient navigable. Le chemin de fer va donc y être amené, avec l’espoir du transit par eau. » (LT/p,131)

   Commentaire :

A l’occasion de ses commandements à Madagascar, que nous évoquerons plus loin, Lyautey eut l’occasion d’imiter les officiers qu’il avait admirés, et qui, au Tonkin, avaient créé les conditions d’une vie urbaine à l’européenne, Grandmaison à Lang-Son, Vallière à Tuyen-Quan.

Il fut en effet le véritable créateur de la ville nouvelle d’Ankazobé, au nord de Tananarive.

 Jean Pierre Renaud

Année 1942, le Vel d’Hiv, Hollande et l’histoire de la France!

Eté 2012

Année 1942, le Vel d’Hiv, Hollande et l’histoire de la France !

            Rappelons la phrase clé du Président de la République :

            « Le crime fut commis en France par la France »,

en précisant que les rafles n’avaient pas nécessité le concours des Allemands, sauf à ajouter qu’il s’agissait des forces d’occupation allemande, car la France était un pays occupé par les Allemands.

            De nos jours, et pour atténuer la responsabilité des Allemands, certains diraient plus volontiers les Nazis.

            Comment accepter une telle version de l’histoire dans toutes les familles de France qui ont encore très vivant, le souvenir de l’occupation allemande ?

            A titre personnel, et dans ma plus tendre enfance, comment ne pourrais-je pas me souvenir des défilés quotidiens et des chants martiaux de la garnison allemande dans les rues notre petite ville de l’Est ?

            Et de tout le reste !

            Ce type de propos que je qualifierais volontiers « d’innocent » appelle une réflexion du même ordre dans notre monde d’aujourd’hui : je me demande quel comportement aurait notre élite politique et intellectuelle dans une situation comparable, à voir la servilité, l’esprit de cour et de fric qui l’empeste !

            Et je pense à ce jeune séminariste familier de ma famille et résistant, qui fut fusillé, en 1944, à Belfort, par les  Allemands.

            Et pour finir, comment ne pas citer une des caricatures de Plantu, celle du 24 juillet 2012 ?

« Le regard de Plantu :

(Hollande lisant son discours à la télévision, et assis dans un fauteuil un citoyen algérien, drapeau algérien, épouse voilée en cuisine, en fond de décor)

Hollande « La vérité, c’est que ce crime fut commis par la France !

Le citoyen algérien se tourne vers son épouse et lui dit :

 « Viens vite !! Il parle de nous !!

Plantu l’extra-lucide ? Peut-être !

Mais alors le nouveau Président de la République soulèverait une tout autre tempête politique ! Et à juste titre !

Jean Pierre Renaud

Un été 2012 chaud à Amiens!

Quartiers sensibles et Zones de Sécurité Prioritaire !

Ou l’efficacité politique à l’épreuve, pour ne pas dire en échec !

            Ce blog a déjà évoqué à plusieurs reprises le dossier des quartiers sensibles que la gauche et la droite, depuis au moins trente ans,  n’ont pas pu, ou pas voulu, réintégrer dans la République.

            Récemment, et après l’élection de M.Bartolone à la Présidence de l’Assemblée Nationale, le nouveau Président aurait pu être, très utilement, interviewé sur la politique qu’il avait menée dans la Seine Saint Denis, où il a exercé des mandats importants depuis plus de vingt ans, au profit de ces quartiers, et des résultats obtenus.

            Le nouveau ministre de l’Intérieur lance une nouvelle action en direction de certains de ces quartiers, les Zones de Sécurité Prioritaire, pourquoi pas pas ? Mais comment ne pas être étonné par le choix du 18ème arrondissement de Paris ?

Il est tout de même surprenant, qu’après les très longs mandats politiques de M.Vaillant, député socialiste du 18ème arrondissement depuis 1988, 24 ans, maire du 18ème depuis 1995, 17 ans, et des fonctions de Ministre de l’Intérieur de Jospin, pendant deux ans, le nouveau ministre de l’Intérieur ait jugé nécessaire de créer une zone de sécurité dans le 18ème arrondissement !

Un « éléphant » socialiste à la manœuvre dont le bilan se résumerait à zéro ?

D’autant plus surprenant que cet arrondissement a été le terreau politique de deux autres éléphants, l’ancien Premier Ministre Jospin, et l’actuel Maire de Paris !

La réintégration des quartiers sensibles dans la République appelle évidemment une politique d’ensemble sur ces quartiers, sociale, économique et culturelle, une politique qui s’inscrit dans la longue durée, mais elle appelle tout autant une réforme, pour ne pas dire une révolution, dans la nature des forces de l’ordre qui sont chargées de la sécurité dans ces quartiers.

C’est-à-dire la constitution de forces de police spécialisées, triées sur le volet et formées pour ce type d’intervention qui relève au moins autant de l’esprit de service public que de l’excellence des actions de mise en sécurité publique.

Jean Pierre Renaud

L’Islam dans la presse, Islam à l’étranger et Islam en France, même attention, même traitement?

L’Islam dans la presse, Islam à l’étranger et Islam en France, même attention et même traitement ? :

Une série de douze articles du journal Le Monde (juillet, août 2012)

 « Autour de l’Iran, le nouveau grand jeu »

            Le Monde a proposé à ses lecteurs une série de reportages sur les problèmes qui agitent les nombreux pays qui entourent l’Iran, du sud au nord, et de l’est à l’ouest, des reportages très fouillés et de grand intérêt.

            Un bon éclairage sur les multiples rivalités politiques ou religieuses qui agitent en permanence la plupart des pays qui entourent l’Iran.

            Ces articles font référence au « grand jeu » d’espionnage et d’influence que la puissance impériale anglaise a longtemps mené aux confins de l’Inde, c’est-à-dire en Afghanistan, avec la rivalité anglo-russe.

Dans le livre Kim, le grand auteur Kipling a confié à son héros, Kim, un rôle dans ce « grand jeu ».

Les acteurs ont un peu changé, les Américains ont remplacé les Anglais, les Russes se sont éloignés, de nouveaux pays sont entrés dans le jeu, les pays du Golfe, le Pakistan, l’Iran, et tout dernièrement la Chine.

Notre propos n’est pas de revenir sur les sujets fort bien traités par ce journal, mais de constater qu’étrangement, ce type d’analyse montre clairement les enjeux religieux de la lutte officielle ou cachée qui oppose les grands courants de l’Islam, les chiites et les sunnites, avec leurs multiples composantes plus orthodoxes que libérales.

Pour être un lecteur assidu d’un journal dont je n’approuve pas toujours les contenus, je ne sache pas que ce même journal ait, jusqu’à présent, livré beaucoup d’informations sur ce type de lutte religieuse qui ne peut manquer d’agiter l’Islam de France, où l’on compterait de nos jours plus de trois millions de musulmans.

Chez nous, tout baignerait donc dans l’huile (du Golfe) ?

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique Eté 2012: Paris Saint Germain, socialisme parisien, et dollars du Qatar!

Humeur Tique Eté 2012

Paris Saint Germain, socialisme parisien, et dollars du Qatar !

Image de Paris et Image de la France !

Citoyens de Paris, que vous votiez à gauche, à droite, ou dans le nulle part, on nous a tous achetés !

Paris, capitale de la France, un émir du Golfe s’est emparé de ton image, en achetant le club de foot « Paris Saint Germain ».

Et en y mettant le prix, un fric fou, des centaines de millions d’euros, des footballeurs payés aux as, le dernier en date, au prix de milliers et de milliers de SMIC !

Une honte pour l’image de notre belle capitale, avec en surimpression permanente l’image d’un petit Emirat du Golfe dans l’image de la capitale de la France.

Aurait-on oublié que Paris appartient à la France ?

Comment fera-t-on croire aux citoyens de Paris que la majorité socialiste actuelle de la capitale, mâtinée de Verts Ecologie, n’ait pas trouvé le moyen d’empêcher ce type d’intrusion politique et morale, dans une affaire où l’argent coule à flot?

Comment ne pas avoir donné la préférence  à une forme de football citoyen, fut-elle moins glamour aux yeux des politiques qui nous gouvernent ? Et même plus coûteuse ?

Quoiqu’on en dise, et sans jeter l’opprobre sur le Qatar, la municipalité de Paris s’est livrée, à cette occasion, à un acte grave de perversion morale et politique !