France 3 et « histoires » d’Indochine (20 février 2013)

France 3 et « histoires » d’Indochine (20 février 2013)

 « Histoire immédiate- Aventures de guerre – Aventure en Indochine 1946-1954 »

Quelle salade historique !

            Première remarque : ou le titre du programme de Télévisons paru dans le journal Le Monde est faux, ou le contenu ne correspond pas à ce titre, car il s’agit plus d’une fiction, d’un montage cinématographique, sur le terrain effectif d’une ou de plusieurs aventures, mêlées à celle du héros de ce documentaire, l’aventurier Jean, lequel a débarqué en Indochine après la deuxième guerre mondiale et de son histoire, que d’histoire, avec un grand H !

            Deuxième remarque qui touche à l’ensemble du documentaire : quel embrouillamini à la fois historique et géographique !

            On passe du Fleuve Rouge à la Rivière Noire, et au Mékong, des rizières de Cochinchine à la baie d’Along. On s’attarde à juste titre sur les Méos, on nous donne quelques images de colons qui, comme par hasard, visitent Angkor, et le documentaire brode une sorte de leitmotiv historique sur la guerre d’Indochine, mais dans une très grande confusion chronologique.

            Que de héros dans ce film, l’un aviateur, l’autre pirate du fleuve, en ombre chinoise (pâle) d’un Crabe Tambour, et aussi une héroïne perdue dans l’entre-deux guerres, dans l’ombre chinoise (pâle) d’une Marguerite Duras !

            Quel galimatias littéraire et quel salmigondis historique, que les belles photographies et dessins ont beaucoup de peine à sauver du désastre !

            C’est à se demander ce que vient faire l’EPCAD dans cette fiction !

            C’est à se demander également ce qu’un téléspectateur peut comprendre dans cette histoire.

C’est bien dommage.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : Vie Privée et Vie Publique, toujours avec DSK !

     Une fois de plus, certains médias s’en donnent à cœur joie en faisant un très large écho au dernier livre paru sur la vie privée de celui qui fut le héros préféré d’une certaine gauche, assurément, et tout autant d’une partie des Français, avant l’élection présidentielle 2012.

            Ce nouveau livre qui parait faire scandale est surtout intéressant par la vraie question qu’il pose sur la protection de la vie privée des hommes et femmes politiques, une protection beaucoup mieux assurée par la profession journalistique que le soi-disant secret de l’instruction.

            La vraie question à laquelle il sera difficile d’échapper  encore longtemps : est-il légitime, sous le prétexte de la protection de la vie privée, de dénoncer certaines formes de vie privée quand elles portent atteinte au bon fonctionnement de la vie publique ? Quand il s’agit d’infractions graves à nos codes de bonne santé publique ?

            Rétroactivement, et s’il n’y avait eu cette affaire du Sofitel à New York, rien n’aurait empêché l’intéressé d’être élu peut-être comme Président de la République : un sacré beau résultat !

Les mots de la guerre du Mali

  Depuis le début de l’entrée en guerre de la France au Mali, nos dirigeants n’ont pas été avares de grands mots de la guerre, et tout autant, la plupart des journalistes.

            Hollande aurait gagné une « bataille » à Bamako ? Une guerre commentée quotidiennement par le nouveau correspondant de guerre Le Drian ? Et quelle chance pour quelques professionnels privilégiés d’avoir pu accéder au PC secret de cette nouvelle guerre !

            Les troupes françaises ont gagné des « batailles », effectué des « percées », ont déplacé leur « front », comme s’il s’agissait d’une vraie guerre, au Sahara, dans cet immense désert.

            Aujourd’hui, une nouvelle expression fait florès, comme on dit encore en français, la France mène une « guerre asymétrique », ce qui rend évidemment  la chose plus sérieuse.

            Il n’y a pas si longtemps on parlait de guérilla, de guerre subversive, révolutionnaire ou contre-révolutionnaire, mais il est vrai qu’avec l’évolution technologique des outils de la guerre, les satellites, les drones, les avions…, avec les nouvelles formes de la guerre électronique, certains pourraient croire qu’on fait aujourd’hui la guerre sans mort.

Jean Pierre Renaud 

Gallieni et Lyautey, ces inconnus-1898, avec la reine sakhalave Bibiassy à Maintirano

Gallieni et Lyautey, ces inconnus !

Eclats de vie coloniale

Morceaux choisis

Madagascar

Lyautey à Madagascar en 1898

13

Le retour de la reine sakhalave Bibiassy à Maintirano

En 1898, « … à la fin de janvier, le général Gallieni avait été amené à étendre mon commandement à l’Ouest jusqu’à l’Andranomava, puis, en mars, à disloquer le territoire sakhalave et à m’en donner la partie Nord. » (LTM/p,571)

Dans une lettre à Chailley, le secrétaire de l’Union coloniale, du 6 février 1899, Gallieni écrivait  au sujet de la résistance sakhalave :

« … J’ai justement sous les yeux le rapport du colonel commandant le deuxième territoire militaire (territoire comprenant les vallées de la Tsirihibina, du Manambolo et du Mangoky) sur les résultats obtenus en 1898 et j’y lis que nous avons eu, durant cette année, 1 officier tué et 3 blessés, 3 sous-officiers et soldats tués et 4 blessés, 37 indigènes ( Sénégalais et Malgaches) tués ou noyés et 77 blessés, et tous, dans des surprises, des embuscades, des attaques de convois, etc… Vous voyez, rien que par ces chiffres, que nos adversaires Sakalaves sont autrement dangereux que les Hovas de 1895. » (G/p,41)

Ce ne fut en effet pas une partie de plaisir, car la pacification fut longue et difficile, avec de nombreux morts et blessés

Dans son livre « De Madagascar à Verdun », le colonel Charbonnel qui fut chef de poste dans cette région côtière, et à la même époque, et qui servit longtemps à l’ombre de Gallieni, écrit :

« Nous n’étions pas à Adembe les plus éprouvés. Le même jour, 10 octobre 1897, à la même heure, l’assaut avait été donné aux dix Postes crées par le commandant Gérard. Quatre avaient été enlevés, dont Mahabe où était restée la pièce de Sangouard. Nos pertes étaient importantes : un quart de notre effectif, dont cinq officiers, tués ; autant de blessés. Le succès de la conquête du pays sakhalave était compromis. Cependant un désastre total avait pu être évité. On annonçait que Mahabe était déjà réoccupé. «  (C/p, 69)

Et plus loin, le même officier écrivait : « Pendant cette période de concentration des troupes, j’allais parfois à Monrondava revoir les survivants de la colonne Gérard. Sur les vingt officiers appartenant aux armes combattantes qu’elle comptait à son départ, nous restions neuf vivants. Un seul était mort de maladie. Les dix autres avaient été tués au combat ou étaient morts de leurs blessures. » (C/p,73)

Le nouveau territoire de Lyautey allait donc jusqu’à la mer, puisqu’il comprenait à présent le cercle de Maintarano. Lyautey allait donc, à l’exemple de Gallieni, pouvoir emprunter, comme nouveau moyen de communication, une des canonnières côtières de la Marine, pour effectuer certains de ses déplacements.

Précisons en effet que non seulement le Gouverneur général passa la moitié de son temps en tournées, mais qu’il fit le tour de Madagascar en bateau plusieurs fois pendant son séjour, alors seul moyen efficace d’atteindre les provinces les plus éloignées.

La relation de sa tournée sur la côte ouest est intéressante à un double titre :

– elle montre que l’opinion de Lyautey sur l’avenir de la nouvelle colonie a un peu changé, précisément parce qu’il a pu prendre conscience des atouts quelle pouvait faire valoir sur le plan économique, à la condition de réorienter la politique en direction du canal du Mozambique, et donc de l’Afrique Orientale, et ne plus dépendre de la seule influence de la Réunion.

– elle propose un exemple d’application de la fameuse  « politique des races » de Gallieni qui, peut se prêter à toutes les interprétations historiques ou idéologiques.

Un avenir pour Madagascar, vers l’ouest, le canal du Mozambique.

A Max Leclerc, A Ankazobé, le 14 mai 1898,

           « Ici, notre majeure raison d’être économique, c’est la côte orientale d’Afrique : il y là un marché à prendre, et il nous attend. J’ai de ce côté avec le Transvaal, avec Mozambique, avec Zanzibar des relations personnelles suivies, et c’est en homme informé que je vous écris : ils attendent que notre élevage leur fournisse des bœufs et des moutons, que notre Emyrne leur envoie du riz, notre côte du maïs ; ils manquent des trois articles et n’attendent que l’offre ; le marché est à prendre, je le répète.

           Or, nous ne sommes guère ici à nous en préoccuper. Les coulisses électorales ont tout détourné sur la côte Est et la Réunion. Tout pour Tamatave et Saint Denis. Or, franchement, quand on a à choisir entre le marché de l’Afrique australe et celui de la Réunion, c’est trop bête d’hésiter, – et on n’est plus à même d’hésiter. On enfouit des millions dans cette route de Tamatave dont la terminaison est encore si éloignée, tandis qu’un seul million mis sur la route de Majunga, où il ne pleut que quatre mois par an et dont le sol est un macadam naturel, eût permis d’y assurer dès cette année des transports de voitures ininterrompus ; j’en ai fait l’expérience l’an passé en l’aménageant presque sans crédits, de manière à y faire passer un premier convoi de voitures et à démontrer ce qu’un million consacré à faire les quinze ou vingt ponts nécessaires eût permis de faire le définitif…

           Malheureusement, le Général a trouvé engagée cette entreprise de Tamatave ; il n’a pas pu, et je le comprends, revenir en arrière quand tant d’intérêts et d’argent y étaient engrenés. Mais cela ne devait pas empêcher d’aller concurremment au plus pressé et de faire ceci d’abord beaucoup plus vite et beaucoup moins cher. Un élément, hélas ! est intervenu contre Majunga et la côte Ouest : les influences politiques et parlementaires de la Réunion. » (LTM/p,579, 580)

Lyautey à Maintirano, où doit le rejoindre le général Gallieni, en tournée sur la côte Ouest.

           Le 27 juin, Lyautey embarquait à Majunga sur une des canonnières de la Division navale, pour rejoindre le poste de Maintirano.

« Maintirano, le 23 juillet 1898,

A mon frère, mon bon vieux,

… le 2 au soir, c’était l’arrivée à Maintirano où commande mon excellent, loyal, cordial et vaillant camarade le commandant Ditte ; qui après avoir excellé dans l’Oubangui, au Dahomey, au Tonkin, m’a fait depuis trois mois de l’excellent travail…

De l’îlot de Maintirano, blanc de sable, égayé de quelques cocotiers, où voici un an étaient à peine quelques pauvres cases, Ditte a fait en quelques mois un petit centre coquet qui se développe et draine le commerce de l’intérieur renaissant. Aidé d’officiers prodigieusement actifs, il a fait de belles cases en bois, grandes, propres, confortables, avec de larges vérandas. La mer est en bordure de la mer qui, à la haute marée en baigne la terrasse. Les officiers sont gais et jeunes, ils reçoivent des revues et des journaux multiples, ont un commencement de bibliothèque intelligente ; le docteur joue du violon, et ce soir m’a donné la joie de réentendre, après combien d’années, les morceaux des Noces de Figaro que préférait papa ; une cavatine de Raff, la Marche turque, Plaisir d’amour ne dure qu’un moment et autres vieilleries très vielles, mais qui gardent combien de saveur à cette distance, sous ce ciel, et évoquent combien de passé… » (LTM/p,590)

           Lyautey rend évidemment compte, dans les mêmes lettres, des opérations qu’il mène contre les rebelles Sakhalaves, et fait état de la rencontre qu’il fit avec le professeur Gautier, directeur de l’Enseignement à Tananarive :

« Il explore Madagascar depuis sept ans. Interprète émérite, il mène de front la géologie, l’ethnologie et la guerre, se joint aux reconnaissances, en prend le commandement et conquiert ses fossiles à coups de fusil. » (LTM/p,591)

Donc un personnage haut en couleurs que nous avons déjà rencontré sur ce blog en citant son récit de la vie et de la mort de Rainaindrampandry, ministre de l’Intérieur de Gallieni, qu’il avait baptisé « Le prince de la paix » dans son livre « Les trois héros ». (voir blog du 15 avril 2011)

Retour d’opérations, Lyautey rentre à Maintirano, pour y accueillir le général Gallieni.

La surprise de Gallieni ! La reine sakhalave Bibiassy !

«  A mon frère,

… Nous y rentrons le 12 juillet, et, le 14, trois coups de canon à 7 heures du matin, signalent un bateau, puis un second. C’est le Lapeyrouse et le Pourvoyeur, le Général et sa suite. Toute la flottille des pirogues-oiseaux de mer se mobilise, et à 10 heures, nous sommes à bord où nous déjeunons tous. A midi débarque le Général ; je ne réédite pas le tableau de notre arrivée. Mais le Général a ménagé un coup de théâtre. Sur nos instances, il nous a ramené de Nossi-Bé la reine sakhalave Bibiassy, exilée maladroitement il y a un an, et que Ditte et moi jugeons devoir être ici un utile moyen d’action. Tous les rois sakhalaves de la côte Ouest de Madagascar, depuis le cap d’Ambre jusqu’au cap Sainte Marie, appartiennent à une même dynastie, descendant d’un ancêtre commun assez récent, presque autant dieu ou fétiche que roi ; ils ont un caractère essentiellement religieux, plus encore que politique, car au fond leurs sujets obéissent assez mal. Les rois ou chefs actuellement encore dans la brousse sont donc tous plus ou moins cousins de Bibiassy, et son enlèvement et sa déportation de l’an dernier sont un des arguments le plus souvent invoqués par eux pour ne pas rentrer. Dès le 15, nous avons été avec le Général réinstaller solennellement Bibiassy chez elle, à Antsamaka, à quatre heures d’ici ; le peu qu’il reste de population, 500 environ, y avait été convoqué. Bibiassy a été installée sous un velum et représentée à son peuple, et rien n’a été curieux comme la véritable cérémonie d’adoration qui a suivi le Kabary (le discours) : prosternation, bras étendus, chants, puis danses ; elle recevait l’hommage en idole impassible et son caractère fétichiforme explique seul son influence, car elle est affreuse, boiteuse, abrutie. Les lobes de ses oreilles découpés pendent en longs et hideux anneaux de chair. Les hommes de son peuple sont assez beaux et fiers avec leurs seules ceintures, leurs armes et leurs gris-gris. Les femmes sont hideuses, au nez percé, aux oreilles surchargées, beaucoup couvertes d’un masque de plâtre qui en fait de vrais monstres à effrayer les enfants. Nous sommes loin des Hovas en redingote et en kinkerbroker. Après avoir montré au peuple ce Saint-Sacrement de reine, nous nous sommes empressés de la ramener à Maintirano, ne voulant pas laisser aux rois de la brousse la tentation de venir enlever ce fétiche…

Le Général est parti le 17. Depuis six jours, je me suis mis en demi-vacances. Cette plage est exquise, une brise délicieuse… (LTM/p,594)

Commentaire

Le premier commentaire a trait à la philosophie « coloniale » de Lyautey : incontestablement, dans le sillage de Gallieni qui avait toujours en tête la place de la France sur les marchés internationaux, Lyautey ne perdait jamais de vue cette question comme le montre l’extrait de texte choisi.

On peut ne pas aimer le portrait que Lyautey campe de la reine Bibiassy, ou tout simplement considérer qu’il correspondait à une époque déterminée de la grande ile.

Toujours est-il que l’épisode caractérise parfaitement la politique des races, telle que le Général Gallieni la concevait et la mettait en application, à l’occasion de son proconsulat.

Dans le cas considéré, hors Emyrne, où il avait mis une « croix » sur la monarchie hova, il n’hésitait pas à jouer la carte des autres pouvoirs religieux ou politiques traditionnels.

A Maintirano, il s’appuyait effectivement sur les structures traditionnelles du commandement local, constitué des rois et des chefs sakhalaves.

Nous avons vu, qu’au  Tonkin, Lyautey donnait la préférence à l’administration indirecte, celle du protectorat, et sans refaire l’histoire, il est possible d’émettre l’hypothèse qu’à la place de Gallieni, le colonel  aurait sans doute beaucoup hésité à se priver de l’appui de la monarchie hova qui, elle aussi, avait un double caractère politique et religieux.

Comment ne pas ajouter qu’une des clés de la réussite de Lyautey au Maroc fut précisément son respect des pouvoirs établis, ceux d’un sultan, à la fois monarque et commandeur des croyants ?

Jean Pierre Renaud

Au Mali, quelle stratégie?

  La France a engagé son armée au Mali, sans avoir demandé préalablement à ses partenaires européens, d’assumer collectivement cette mission, alors qu’elle est un enjeu important de la sécurité internationale de toute l’Union Européenne.

A lire une presse qui est très volatile sur le sujet,  la France est au Mali pour longtemps, si l’ONU n’accepte pas de mettre à sa place une force de paix internationale.

Au terme des quatre mois de guerre « autorisés » par le Parlement, il va  falloir que la communauté internationale tout autant que le gouvernement français, aient des idées claires sur la longue durée stratégique.

Sur la longue durée, les conditions du succès ne seront pas faciles à remplir :

Une paix difficile à réaliser, sans qu’aux côtés de la coalition africaine en charge de cette mission de guerre et paix, des mouvements de l’islam modéré ne viennent soutenir sa lutte anti-djihadiste, dans une région où traditionnellement l’islam a toujours été fort, pour ne pas dire conquérant, adossé à une histoire riche de grands empires musulmans.

Une paix difficile à réaliser sans l’Algérie, et si l’Algérie, placée au cœur du sujet ne prend pas ses responsabilités en coopérant avec les Etats Africains, parce que la France, compte tenu de son passé colonial n’est pas la mieux placée, à la différence de l’Union Européenne, pour obtenir ce résultat.

Une paix difficile à réaliser, alors qu’il n’y a plus ni Etat, ni armée, sans que l’ONU, avec un mandat de transition, ne mette en place au Mali un pouvoir- relais capable d’administrer et de remettre sur pied un nouvel Etat, et il y faudra plus que quelques mois, et peut-être quelques années !

La présence du capitaine Sanogo, auteur du dernier coup d’Etat, aux côtés d’un chef d’Etat qu’il a chassé du pouvoir, ne laisse augurer rien de bon sur le retour de la paix civile dans cette région.

Le reportage du Monde intitulé « Au Mali, l’encombrant capitaine Sanogo reste au centre du jeu » (15/02/13, page 7) est tout à fait édifiant :

« L’ancien putschiste a  été investi au palais présidentiel de Koulouba par le chef de l’Etat par intérim Dioncounda Traoré au rang de président du « Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité »

Ce qui veut dire le loup dans une bergerie qui, il est vrai, n’en est plus une ! Et en plein pataquès africain ! On le croyait ou sur le « front », ou en prison !

Une paix difficile à réaliser, si les nouvelles autorités du Mali, à condition qu’elles existent à nouveau, ne trouvent pas une solution intelligente et pérenne, pour associer le peuple touareg aux décisions politiques du nouvel état à créer.

Une paix encore plus difficile à réaliser, sur la longue durée encore, si les gouvernements africains n’arrivent pas à modérer la pression démographique de leurs pays, pour ne pas dire à confiner l’explosion démographique, car il est évident que ce facteur est un des éléments d’instabilité du continent, avec un manque de développement en face d’une jeunesse au chômage.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique : les comptes 2012 du Crédit Agricole font les bons amis bernés des Caisses Régionales !

  Le 20 février, sur Radio Classique, l’interview du Directeur Général du Crédit Agricole, M. Chifflet : la banque « mutualiste » vient d’annoncer pour l’exercice 2012 une perte de plus de 6 milliards d’euros, solde des initiatives spéculatives de ses managers, notamment en Grèce.

            Le Directeur Général est plutôt satisfait du «  bilan » des activités de la banque au cours de l’exercice passé, et d’expliquer qu’une grande partie des pertes est à mettre au compte d’une dépréciation d’actifs, c’est-à-dire au «  bilan. ».

Ce n’est donc pas si grave, puisqu’il s’agit d’un simple problème d’écriture comptable dans le bilan d’une banque!

La comptabilité des actifs de la banque n’a donc pas d’importance ? C’est vraiment prendre les auditeurs pour des imbéciles !

Humeur Tique : Chaque jour, la France embarque sur une nef des fous !

   Chaque jour, la France embarque sur une nef des fous déjà remplie de passagers pleins d’envies et de gourmandises, et les envies et gourmandises à la mode s’expriment en paquets de com.

A qui le tour ? Pour exister ? Pour être utile ? Pour gagner un peu plus de fric ?

Aujourd’hui un professeur de faculté part en guerre contre les statines, un médicament destiné à faire baisser le taux du cholestérol, et à diminuer le nombre des infarctus. Il commet un livre, ou plutôt un crime, car il sème le trouble dans l’esprit des Français.

Hier, un autre professeur de médecine avait lancé un pavé dans la mare des livres et des médias, en annonçant qu’il existait de l’ordre de 4 000 médicaments inutiles, le même professeur qui depuis plusieurs dizaines d’années officie dans plusieurs cercles des pouvoirs, dans les facultés de médecine et dans les Assemblées nationales ou parisiennes.

Est-il bien sérieux de voir ces « pontes » s’étonner des scandales qu’ils auraient affronté ou frôlé toute leur vie, sans jamais avoir eu la volonté de les dénoncer et de faire avancer la cause de l’intérêt général, sauf qu’il n’est pas encore démontré que leurs gros coups de pub et de com soient, ou fondés, ou encore démontrés.

Tout cela dans l’intérêt des Français et des Françaises ?

Et demain, peut-être, verrons-nous le maire actuel de Paris s’étonner de se voir reprocher d’avoir cautionné la capture du club de football PSG,  c’est-à-dire une certaine image de la capitale de la France, Paris,  par le Qatar, Etat théocratique étranger ?

Le film « Rendez-Vous à Kiruna » d’ Anna Novion

Peu de Français connaissent sans doute le nom de Kiruna, et peu d’entre eux, non plus,  ont déjà fréquenté  la Suède.

            Ce film peut en donner l’occasion, en compagnie de Darroussin, l’un des deux héros du film, toujours aussi déroutant qu’attachant.

Il part en Suède pour reconnaître le cadavre d’un fils qu’il n’a jamais connu

            On le suit dans son long, trop long voyage en voiture, pour le cinéphile, car on ne peut pas dire que les paysages soient toujours enchanteurs, en compagnie d’un jeune auto-stoppeur suédois  qui aurait pu être son fils, avec pendant de trop longues minutes, le viseur de la caméra fixé sur la « médaille sainte » au centre  du volant, celle de BMW. Combien d’euros à la clé et à ce prix de la caméra ?

            Arrivé à destination, dans le but de reconnaître le cadavre d’un fils qui s’est noyé et qu’il n’a jamais connu, et en compagnie d’un jeune homme qui aurait pu être ce fils, ce père qui s’ignorait ou qui voulait l’ignorer, découvre la véritable histoire de la femme qu’il a  aimée et qu’il a quittée parce qu’il ne voulait pas avoir d’enfant.

            L’histoire d’un couple qui s’aime, avec une femme qui veut un enfant et un homme qui n’en veut pas, une histoire humaine qui ne dit pas souvent son nom !

L’histoire aussi d’un jeune stoppeur qui est rejeté par son père et qui trouve à travers de ce voyage l’esquisse d’une nouvelle affection

Deux destins croisés qui se rencontrent au détour d’une improbable aventure

            JPR et MCV

Humeur Tique: Arrogance et mépris du citoyen avec le PSG de Beckham et du Qatar

Humeur Tique : Arrogance et mépris du citoyen avec le PSG de Beckham et du Qatar

Sur BFM, le 15, ou le 16 février 2013, un reportage édifiant sur le « roi » Beckham !

Et sur les nouvelles « affinités électives » de la Mairie de Paris !

            Le vocabulaire ne contient sans doute pas assez de mots assez forts pour condamner la dérive des mœurs de certains milieux sportifs, médiatiques et politiques, avec un fric et une com qui coulent à gogo, au plus grand mépris de la majorité des Français, et sans doute des Parisiens.

            Les stars du PSG arrivent sur leur stade dans de superbes berlines de luxe, 150 reporters attendent, impatients, et enfin l’arrivée de la  superstar, entourée par sa police privée…et successivement, le même reportage nous fait découvrir la suite du susnommé à l’hôtel Bristol, situé près de l’Elysée et du Ministère de l’Intérieur, plus de 300 mètres carrés à 18 000 euros environ la nuit dans laquelle il pourra accueillir toute sa petite famille restée à Londres, … et enfin  la sorte de clé d’or dont dispose monseigneur Beckham, ainsi que certains de ses collègues… grâce à un petit coffret détenu par un des super-valets de la cour mis à sa disposition, tous ses désirs sont aussitôt des ordres… clé qui lui permet de réaliser, dans l’instant, tous ses désirs, mêmes les plus insensés … Sans oublier tout ce qui ne peut être révélé, comme aiment à le dire les journalistes, et comme le précisait le directeur du Bristol, il faut le surprendre et des surprises, il  en aura !

Comme à la Cour de nos rois de France !

Arrogance et provocation déplacées pour toutes les Françaises et Français que la crise assomme, et plus encore pour tous ces salariés que la fermeture de leur usine met au chômage, à Florange, Aulnay ou Amiens…

Les responsables de cette débauche de fric diront peut-être pour leur défense : « Oui, mais nous avons réussi, à cette occasion, à mettre sur le pont, plus de 150 journalistes, c’est-à-dire à leur donner un peu de travail ! »

Et pourquoi ne pas voir derrière cette mise en scène du fric, l’ombre tutélaire de la municipalité de Paris dont les « affinités électives », avec un PSG qui dégouline de l’argent d’un Etat étranger et pour lequel bien des questions demeurent, et des « affinités » pour le moins surprenantes, compte tenu de leurs « convictions » politiques ?

Humeur Tique: Privilèges, Egalité à la Française et Conspiration du Silence!

Humeur Tique : Privilèges, Egalité à la Française et Conspiration du Silence ! Centre National du Cinéma, Air France, Presstalis, EDF,etc …

            Chaque jour apporte son lot de cas de privilèges à la française, hier le CNC, ou le Comité d’Entreprise d’Air France, puis le panier de crabes de Presstalis, et aujourd’hui EDF !

            Presstalis :

Il est tout de même assez surprenant que ce quatrième pouvoir, celui de la presse et des médias, ait fait aussi longtemps la preuve de son incapacité de mettre fin à un régime de distribution de la presse obsolète, largement subventionné par le contribuable, et accaparé par le puissant syndicat qui y règne en maître, depuis plus de soixante années.

            Magnifique exemple de vertu syndicale !

EDF :

Le jour suivant, les « privilèges de caste » du personnel d’EDF : en première page du journal Les Echos du 11 février 2013 :

« EDF : les avantages des salariés dénoncés

A lui seul, le – tarif agent – coûte plus de 220 millions d’euros par an à l’électricien »

Sur la base des 100.000 salariés d’EDF, cela ferait 2.200 euros par tête, pas mal non ! Il faut sans doute introduire d’autres bénéficiaires dans le calcul, les retraités, les filiales ?

Le journal cite lui le chiffre de 66.000 salariés du groupe, ce qui arrondirait encore l’avantage moyen d’un salarié.

N’y-a-t-il pas une erreur dans le chiffre cité, tant le montant du cadeau parait élevé ?

Et pour en ajouter une couche, il conviendrait de rappeler que les œuvres sociales de la même société sont abondées, sauf erreur, sur la base de 1% d’un chiffre d’affaires de 65 milliards d’euros environ, soit une cagnotte de 650 millions d’euros.

                Les citoyens français savaient-ils qu’ils accordaient chaque année aux salariés d’EDF, soit en prime, soit en subvention, ou tout simplement en cadeau, les sommes indiquées par année, en payant tout simplement leurs factures d’électricité.

            Qu’ajouter de plus ? Le nouveau rapport de la Cour des Comptes qui épingle toutes sortes d’abus de gestion et d’incurie dans de très nombreux domaines !

            Il y a là de quoi décourager les Françaises et les Français les plus sérieux !