« Charles de Foucauld : la canonisation d’un aventurier de la foi »

Le Figaro samedi 14 dimanche 15 mai 2022

« Un siècle après sa mort violente, le religieux français va être canonisé ce dimanche par le pape François, au cours d’une cérémonie place Saint Pierre de Rome, où une foule est attendue. Peu de saints français connaissent un tel rayonnement mondial. »

            L’ancien officier Saharien devenu ermite chrétien à Tamanrasset, ami des Touaregs, a été assassiné en 1916.

            Charles de Foucault fut un modèle de l’abandon à Dieu et au service des pauvres du Sahara et d’Algérie.

            Comment ne pas rapprocher l’assassinat de Charles de Foucauld de  l’assassinat des moines de Tibhirine en Algérie, en 1996 ?

&

Nous vivons une période tumultueuse qui a tendance à mettre au pinacle les « salauds » et les « pourris de fric », et non les citoyens prêts à servir leur prochain.

La canonisation de Charles de Foucauld nous rappelle que de nombreux  militaires, administrateurs, médecins, prêtres, ou simples citoyens, ont voué leur vie au service du bien commun des peuples d’Asie et d’Afrique.

La France du Jour ferait bien de se rappeler que, sans retour de nombreux responsables à cette exigence de service public, il sera de plus en plus difficile d’assurer la paix civile et le bien commun.

Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

Information des lecteurs

Je compte publier successivement les 16 chapitres du livre

« Regards croisés des blancs et des noirs sur l’Afrique Occidentale » (1890-1920)

&

L’histoire postcoloniale française est souvent entre les mains du business, celui des prêcheurs ou des politiques, loin des exigences de l’histoire scientifique et quantitative.

Pourquoi ne pas revenir aux témoignages des acteurs de terrain de la colonisation ?

Avec un  regard non « anachronique » sur la colonisation française en Afrique Noire dans le petit livre à publier au cours des mois à venir sous le titre :

Témoignages des acteurs de terrain

« Regards croisés des  blancs et des noirs sur l’Afrique Occidentale- (1890-1920) »

« Une problématique coloniale insoluble »

Sommaire résumé

Introduction

1ère partie Premiers regards blancs sur les mondes noirs

2ème partie Premiers regards noirs sur les blancs

3ème partie Ruptures technologiques et ruptures coloniales

4ème partie Une problématique coloniale insoluble avec mes conclusions

 Jean Pierre Renaud                       Tous droits réservés

Mes vœux 2024 pour la France

J’ai servi la France pendant plusieurs dizaines d’années, et cela fait des dizaines d’années que je vois mon pays décliner, se diviser, ne croire plus à rien, avec la passivité, sinon l’encouragement de nos gouvernements successifs de gauche ou de droite.

Les graves incidents de juin-juillet 2023 ont scellé à mes yeux cette période avec un Président qui gigote avec talent mais qui ne fixe jamais les  limites à ne pas franchir.

Je souhaite donc

  1. Que l’on donne la Légion d’Honneur à tous les Maires qui ont sauvé la République en juillet 2023,  une promotion spéciale !
  2. Que la République rétablisse un service militaire obligatoire pour redonner une boussole  à cette jeunesse qui ne sait plus ce qu’est ni le service de la République, ni la France !
  3. Que sur le volet immigration, le dernier mot soit donné au suffrage universel, au peuple, et non à de faux juges de paix à Paris ou à l’étranger !
  4.  Que la classe politique redonne à la jeunesse une espérance dans la France !

&

La France n’a pas confiance !

Jean Pierre Renaud

Un beau cadeau de Noël !!!

La Propagande Postcoloniale

Blanchard and Co

« Colonisation & Propagande »

( Le Cherche Midi 2022)

Le produit d’une histoire subversive qui, en dehors de tout contexte historique, a pour but d’embobiner l’opinion publique.

Une contribution idéologique au « mal français » du jour

« Pleure oh mon pays bien aimé ! »

Les Français et les Françaises découvrent de nos jours qu’ils étaient coloniaux sans le savoir !

Si vous avez les yeux ouverts, consultez l’ensemble des chroniques critiques des « œuvres » Blanchard sur le blog  eh-tique-media-tique@over-blog.com!

Notamment la publication du chapitre 7« La propagande coloniale » du livre « Supercherie coloniale » (2008)

Jean Pierre Renaud

Non au Suicide Assisté de la France avec la Loi sur l’Immigration ?

Gesticulations ?

Courage Fuyons !

DONNEZ LA Parole aux Français et aux Françaises !

Il parle, il parle, il parle à tout bout de champ …

Comme sur un terrain de jeux …

Le vertige politique des derviches tourneurs …

Sauf qu’il a peur d’affronter la confiance des Français et des Françaises en leur demandant d’approuver ou de refuser ce suicide assisté de notre nation, la France !

Gagner du temps, semer le trouble, un coup à gauche, un coup à droite, à la  recherche d’une combinaison politique introuvable, mais on ne sait jamais…

Avec le serpent de mer de l’Algérie

Macron a l’ambition de réconcilier la France et l’Algérie plus de 60 après que la France ait remis le pouvoir à la dictature du FLN en 1962…

Ami, ami avec l’Algérie du FLN ?

Au mépris de tous les jeunes Français envoyés faire une guerre inutile en Algérie, faute de courage de la part des gouvernements de la Quatrième qui ont toujours botté en touche en refusant de faire les réformes institutionnelles nécessaires  comme le Président actuel !

La « Cinquième » de Macron veut faire de même en reconduisant les accords diplomatiques de 1968 qui font de notre pays une « maison de passe » pour l’Algérie !

Non à vos gesticulations géographiques, verbales et politiques !

Non au suicide assisté de la France !

Jean Pierre Renaud

Post-Scriptum : en avant-première de l’autre loi sur la fin de vie que le gouvernement traficote depuis des années avec le concours de citoyens et citoyennes tirées au sort grâce à la nouvelle Française des Jeux Démocratiques.

Paris Banlieue, le Périphérique de la Discorde

Paris dans le droit commun ou hors du droit commun !      

La Maire de Paris vient de relancer une polémique sur le périphérique parisien financé par l’Etat il y a plusieurs dizaines d’années : la limitation de vitesse à 50 kilomètres à l’heure…

Il s’agit d’un axe de circulation d’intérêt stratégique aussi bien pour la commune, que pour la banlieue, la région, et naturellement l’Etat.

Il est hors de question que la ville de Paris s’arroge le droit de « légiférer » sur le statut juridique de cet axe de stratégique frappé d’une « servitude d’intérêt public collectif ».

Cette situation est d’autant plus contestable qu’il s’agit d’une voie majeure pour assurer la sécurité de l’Etat.

Il est étrange que les autorités préfectorales de la Région d’ile de France n’aient  pas saisi les occasions de contester la légalité des initiatives parisiennes devant la juridiction administrative.

Aurait-on oublié que Paris est la capitale de la France, ce que parait trop souvent oublier la Maire de Paris ?

Il est hors de question que le  périphérique relève de la compétence communale, compte tenu de ses fonctions régionales et nationales, quitte à faire voter une loi.

Cette polémique s’inscrit dans le contexte des réformes institutionnelles  des années 1960-1970 qui ont transféré les pouvoirs des Préfets à des élus, mais  ne s’inscrivent plus dans un cadre institutionnel qui respecte aujourd’hui les pouvoirs de l’Etat et le principe d’égalité entre collectivités locales.           

Il faut à nouveau tout changer.

Métropole Hidalgo contre Métropole de Paris : un rapport récent de la Chambre Régionale des Comptes a fait la démonstration d’une métropole parisienne qui double l’institutionnelle.

Paris se mêle de tout, mais à l’occasion de la grève contre la modification du régime des retraites, la Maire de Paris n’a pas été mise en cause pour ses initiatives contraires à ses missions institutionnelles de sécurité publique.

Où était l’Etat et où se trouve l’Etat ?

Les mesures que décide la Maire de Paris, soi-disant socialiste, et fait appliquer pour lutter contre le réchauffement climatique interdisent l’accès à la capitale aux véhicules qui ne se sont pas acquittés des « octrois » supprimés dans le siècles passés.

Est-ce qu’une équipe municipale « éphémère» peut s’arroger le droit de faire n’importe quoi dans la géographie urbaine de la capitale de la France ? Non !

Enfin ajoutons que dans ce siècle de Com tous azimuts, du fait de la « position » stratégique  de Paris Capitale, les institutions actuelles attribuent en permanence aux élus de Paris une « position » d’excès de pouvoir, en laissant croire que leur parole est celle de la France tout entière !

Jean Pierre et Marie Christine Renaud

1991-2023

Mitterrand, le Sang Contaminé ou Macron, une France Mentalement Détraquée

1991 : responsable mais non, coupable

2023 : les dirigeants politiques ont confié leurs responsabilités aux psychiatres

Darmanin, ministre de l’Intérieur et l’attentat de Bir Hakeim à Paris près de la Tour Eiffel

Le 2 décembre 2023

Darmanin s’est répandu dans les médias en  expliquant qu’il s’agissait d’un mauvais fonctionnement de la veille psychiatrique.

Comme par hasard tous ces assassins classés S ont un profil psychiatrique !

Mais alors pourquoi ne pas les interner ?

A lire ou à entendre les très nombreuses explications savantes ou non, personne n’est « politiquement » responsable !

La médecine des fous est devenue la devise sécuritaire de la République !

Jean Pierre et Marie Christine Renaud

« AVENT » 2023

LA BONNE NOUVELLE !

AVANT NOËL !

Dans le chahut des mouvements écolos-bricolos- casseurs, retournons en enfance !

Avec l’initiative de grands chercheurs et leur projet Manhattan !

Il ne  s’agit plus d’énergie  ou de bombe atomique mais de réchauffement climatique !

Le Figaro économie des 25 et 26 novembre 2023, page 28

 LE GRAND TÉMOIN Yves Laszlo Mathématicien à l’Université Paris-Saclay

« Climat : « La menace justifie une économie de guerre »

Propos recueillis par Bertille Bayart

« Ce sont des scientifiques de renom et d’horizons divers qui lancent un appel aux pouvoirs publics et au secteur privé pour un « projet Manhattan » de la Transition écologique. Ce qu’une mobilisation dédiée avait fait pour créer la bombe atomique pendant la Seconde Guerre Mondiale, ils veulent le reproduire pour trouver  des solutions au défi climatique, dans le délai contraint décrit par le GIEC. A l’Assemblée, Philippe Juvin et quatorze députés LR viennent de déposer une résolution en ce sens. Le projet originel est notamment porté par Yves Laszlo, mathématicien à l’Université Paris-Saclay.

Le Figaro – Pourquoi faut-il une mobilisation scientifique particulière pour la transition écologique ?

Yves Laszlo – Au rythme où les choses avancent, nous ne sommes pas du tout sur la bonne trajectoire pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et  donc pour contenir le réchauffement climatique. Nous sommes plutôt sur une trajectoire de réchauffement de 2° C à 4°C. Ce qui se traduira par des millions de morts, des centaines de millions de déplacés. Or, que faut-il faire pour atteindre l’objectif ? Eliminer  60 milliards de tonnes d’émissions en équivalent CO2 au niveau mondial… »

            Nous appelons les grandes fortunes de notre pays et les fondations d’entreprises à se mobiliser sur ce projet »

            Yves Laszlo »

&

Comparées à une telle initiative les agitations violentes des écolos et tout autant celles, anodines, pour ne pas dire démagogiques des ministres de la Transition Ecologique s’inscrivent dans un monde irréel !

Jean Pierre et Marie Christine Renaud

Afrique Occidentale Française : Regards croisés des blancs et des noirs (1890-1920)

Chapitre 1

L’Afrique noire, cette inconnue !

            En 1880, véritable point de départ des conquêtes coloniales de la Troisième République, on ne sait pas beaucoup de choses sur l’Afrique noire, presque rien.

            L’ignorance de l’Afrique

Un continent immense du nord au sud (plus de 7 500 kilomètres), avec au centre, centre ouest, la grande tache désertique du Sahara que des explorateurs intrépides commencent à pénétrer, et de l’est à l’ouest (5 000 kilomètres environ) ; de grands fleuves, parmi les plus grands du monde, longs de plusieurs milliers de kilomètres, le Niger, le Nil, le Zambèze, le Congo, dont on ignorait les cours et les sources;une myriade de peuples dont on commençait seulement à connaître l’existence par le truchement des trafiquants noirs et blancs des comptoirs des côtes du golfe de Guinée ou du Mozambique, des marins en quête de nouveaux ports, et des missionnaires toujours à la recherche de nouvelles âmes à convertir

.

            Et en Afrique noire de l’ouest, encore un grand blanc sur la carte !

            Une première phase de découverte, les explorations du début du 19ème siècle

            Quelques explorations ont eu lieu à cette époque, mais l’Afrique continuait à alimenter les imaginaires les plus fous, à la suite des récits antiques qui évoquaient le fabuleux royaume du prêtre Jean. On croyait encore par exemple que la cité mythique et mystérieuse de Tombouctou était une ville riche et prospère.

            En 1805, l’explorateur anglais Mungo Park atteignait le fleuve Niger, mais mourait avant de pouvoir découvrir Tombouctou.

            En 1826, l’anglais Laing, parti de Tripoli, arrivait à Tombouctou. En 1828, le Français René Caillé, parti du golfe de Guinée, et déguisé en pauvre musulman, parvenait, après des aventures incroyables, à Tombouctou. Sa désillusion fut d’ailleurs à la mesure de ses faux espoirs.

            Les Anglais se lançaient également à la découverte du royaume de Sokoto, au nord de la Nigéria, entre le fleuve Niger et lac Tchad.

            Dans la deuxième moitié du siècle, les explorations passèrent à la vitesse supérieure, en s’inscrivant alors dans le grand mouvement d’exploration, de découverte, et de connaissance, de toutes les terres inconnues de la planète. Car l’Afrique n’était pas le seul continent à susciter la curiosité des explorateurs.

            Et ces explorations débouchèrent rapidement sur une entreprise générale de conquête coloniale de tout le continent noir par les grandes puissances occidentales de l’époque, que certains dénommèrent la course au clocher, et d’autres le scramble.

            Toutes ces initiatives furent prises à l’instigation des sociétés de géographie, des missions protestantes, anglicanes, ou catholiques, des marines nationales, et bien sûr des aventuriers en quête de bonnes affaires, avec l’implication de plus en plus forte des gouvernements d’Europe.

            En 1853, l’allemand Barth, parti de Tripoli, atteignait également Tombouctou, après avoir effectué une grande boucle à travers le Tchad et le Niger.

            Au nord et à l’est, dans les années 1865-1867, les allemands Rohlfs et Nachtigal, partant de Tripoli, traversèrent l’Afrique de la Méditerranée à l’Atlantique, en passant par le Tchad, jusqu’à Lagos, en Nigeria.

            A l’est, les anglais Burton, Speke, et Baker (1857-1865) partirent à la recherche des sources du Nil, un sujet qui alimentait de plus en plus les débats des spécialistes. Baker eut la particularité de se faire accompagner par son épouse, courageuse et intrépide, alors qu’une exploration était loin d’être, même pour un homme, une sinécure.

            A l’est encore et au sud, le célèbre pasteur et explorateur Livingstone sillonna de 1849 à 1873 l’Afrique du sud et du centre, et dans les années 1858-1864, il fut le premier explorateur à traverser toute l’Afrique du canal de Mozambique à la côte atlantique de l’Angola.

            Ces explorateurs étaient très souvent des officiers, et quelquefois des missionnaires, des médecins, ou des scientifiques. Ces hommes étaient exceptionnels, et il fallait avoir le feu sacré de la gloire ou de la découverte scientifique, pour affronter, souvent seuls, et en petit équipage, avec très peu de moyens, un monde totalement inconnu,  les maladies mortelles, et souvent la mort, alors qu’ils étaient coupés de toute relation avec le monde blanc qu’ils venaient de quitter, et n’avaient aucun espoir de recevoir un quelconque secours de la part d’autres européens. 

            La France en Afrique occidentale                      une carte

            A la même époque, on commençait à voir des explorateurs français tenter de pénétrer dans l’hinterland du Sénégal et de la côte de Guinée.

            En 1856, le chirurgien de marine Requin rendit visite au roi du Dahomey, Ghezo, à Abomey, où il fut horrifié par les sacrifices humains qui s’y pratiquaient encore.

            Dans les années 1864 -1866, l’officier de marine Mage fut chargé par le gouverneur du Sénégal, Faidherbe, d’entrer en contact avec Hadj El Omar, le sultan de Ségou.

            Faidherbe avait chassé ce dernier des rives du Sénégal, notamment à la bataille de Médine, en 1854, et il fut incontestablement le premier gouverneur à vouloir ouvrir, c’est-à-dire conquérir par la force des armes, l’hinterland de la côte du Sénégal,  et atteindre le fleuve Niger, son véritable objectif.

Faidherbe a sans doute été un des premiers, sinon le premier, à entrevoir la navigation de canonnières françaises sur le Niger, devenue une réalité dans les années 1885, avec Gallieni.

            Faidherbe inaugura la méthode de pénétration militaire et civile des troupes coloniales françaises,  en contrôlant la navigation du fleuve Sénégal et en l’appuyant par la mise en œuvre des fameuses « colonnes » militaires, sortes de forteresses ambulantes, qui connurent leur heure de gloire en Afrique et en Asie. Par le moyen combiné de la marine et des colonnes, il chassa du fleuve et de la côte sénégalaise les tribus maures récalcitrantes, et permit aux troupes coloniales d’établir, en limite du Haut Sénégal, le nouveau poste de Kayes, dans la proximité de Médine, future base de départ de la conquête française du bassin du Niger.

             Alors que les Français Ravenel (1846) et Pascal (1859), n’avaient pas réussi à atteindre le Niger, Mage réussit à atteindre le fleuve et arriva à Ségou, mais il fut retenu en semi-captivité par le fils d’Hadj El Omar, Ahmadou, pendant plus de deux ans.

            Le lecteur sera sans doute intéressé par les moyens dont disposait Mage pour se rendre à Ségou, dix laptots de marine, une charrette, douze ânes et un canot. Il n’y avait pas là de quoi faire une grande impression sur ses hôtes africains ! Notez qu’il n’y avait dans cette Afrique de l’ouest d’alors ni charrette, ni piste carrossable.

            Et on aurait tort d’imaginer que dans cette première phase d’exploration, la France fit seulement appel à la stratégie des fameuses « colonnes » qui sillonnèrent bientôt l’Afrique, avec leurs centaines ou milliers de soldats, européens et surtout tirailleurs, leurs fusils à tir rapide et leurs canons.

            Au fur et à mesure de la conquête de l’Afrique de l’ouest, l’effectif de ces colonnes prit des proportions gigantesques, notamment celles qui combattirent les sofas de Samory, dans les années 1890, plusieurs milliers de soldats, tirailleurs, accompagnés de leurs épouses, et porteurs. Elles s’étiraient sur plusieurs kilomètres et ressemblaient sans doute beaucoup aux armées de l’Antiquité.

                        En 1880, Gallieni, auquel le gouverneur Brière de l’Isle avait confié le même genre de mission d’information et de négociation, que celle de Mage, auprès du même sultan Ahmadou, connut la même mésaventure. Il fut consigné pendant presque une année à Nango.

            L’historien Michel notait à juste titre, qu’en 1877, lorsque Gallieni fut affecté, pour la première fois, à Saint Louis du Sénégal, il ignorait tout de l’Afrique, comme tous ses condisciples de Saint Cyr.

            Cette première mission de Gallieni disposait de moyens militaires réduits, mais elle se situait déjà à mi-chemin entre l’exploration et la conquête militaire. Gallieni n’eut de cesse ensuite, au fur et à mesure de la pénétration française vers le Niger, par le Haut Sénégal, de lancer des missions de reconnaissance et d’exploration vers le haut Niger et vers le Fouta Djalon.

            C’est dans cette ligne d’exploration et de conquête, qu’en 1886, le capitaine Péroz, fut envoyé en mission auprès de l’almamy Samory pour le convaincre de signer un traité de protectorat avec la France. A cette date, les Français ne savaient pas grand-chose sur l’histoire de cet empire, ses contours géographiques, et son organisation militaire et civile. Péroz revint de sa mission avec une mine d’informations sur l’Empire de Samory.

            Il avait rejoint la capitale de cet empire, Bissandougou avec des moyens modestes de représentation militaire et diplomatique : un lieutenant adjoint, Plat, un médecin de marine, Fras, un interprète, un cuisinier, et une petite escorte militaire composée de cinq spahis à cheval et de huit tirailleurs. Cinq chevaux, cinq mulets, et quarante huit ânes constituaient les moyens de transport du personnel et du matériel.

            Le lecteur aura noté la présence d’un médecin de marine, et celle-ci était capitale à cette époque. Chaque fois que cela était possible, il n’y avait pas de mission ou de colonne sans la présence des médecins de marine, tant les maladies et les épidémies étaient fréquentes, et les taux de mortalité des européens élevés, et très élevés.

            La composition de la mission du capitaine Binger était encore plus légère, mais il ne s’agissait pas d’une mission « diplomatique ».

            Dans les années 1887-1889, Binger traversa toute l’Afrique de l’ouest, de Saint Louis à Grand Bassam, en Côte d’Ivoire, en passant par Bamako. Quand il quitta Médine, qu’il n’était possible d’atteindre qu’en empruntant les chalands du fleuve Sénégal, à neuf cents kilomètres environ de Saint Louis, Binger était le seul blanc de la mission. Il avait dix âniers non armés, un cuisinier, un palefrenier, et un interprète : ces trois derniers seulement étaient armés. La composition de sa mission ne changea guère, au fur et à mesure de ses aventures,  et lorsqu’il atteint enfin le nord de la Côte d’Ivoire, il fit son entrée à Kong, monté sur un bœuf porteur.

            Binger avait rencontré l’almamy Samory, alors qu’il faisait le siège du tata de Sikasso, la forteresse de son ennemi, le roi Tiéba, siège qui se conclut par un échec.

            Binger parcourut 4 000 kilomètres en 21 mois.

            Il n’est pas superflu de s’arrêter quelques instants sur deux éléments capitaux des explorations et des opérations de cette époque,  les maladies et le temps.

            Les maladies – Dysenteries, hématuries bilieuses, paludisme et fièvre jaune étaient celles que les Européens devaient affronter. Dans les années 1880, la mortalité des européens était d’environ 50%.La fièvre jaune sévissait souvent au Sénégal. Entre 1880 et 1886, deux gouverneurs, de Lanneau et Servatius, y sont morts au bout de quelques mois de séjour.  

            Le temps –  il en fallait beaucoup aux explorateurs pour accomplir leur mission : en pirogue, à cheval, sur un mulet, un âne, ou un boeuf, mais le plus souvent à pied ; les étapes n’étaient jamais longues et le parcours souvent interrompu par des imprévus ou des haltes imposées par certains chefs africains.

            Dans les années 1890-1892, le capitaine Monteil parcourut l’Afrique de Saint Louis à Tripoli. Il était accompagné par un deuxième blanc, l’adjudant Badaire. Son escorte fut également réduite : il quitta Ségou, sur le fleuve Niger, avec deux interprètes, trois porteurs, un cuisinier, deux domestiques, dix hommes d’escorte armés, accompagnés de dix ânes et de dix bœufs.

     Sans tirer un coup de feu, il parcourut 7 000 kilomètres avant de rejoindre le Fezzan et Tripoli, après être passé par le Sokoto, à l’est du Niger, et le Bornou, près du lac Tchad.

            Monteil mit deux années complètes pour accomplir ce périple et dut attendre quatre mois pour pouvoir se joindre à une caravane qui traversait le désert.

            Nous serions tentés de dire que le temps ne comptait pas, et que seul le résultat de l’exploration comptait.

            Les exemples ci-dessus donnent déjà une idée des distances et des obstacles que les explorateurs et les chefs de mission devaient franchir, avant d’atteindre leurs objectifs.

            La situation évolua au fur et à mesure des progrès réalisés par la conquête militaire, compte tenu des voies de communication créées, des moyens de transport utilisés, et des technologies de transmission de la parole par voie optique et télégraphique disponibles.

            En 1852, Faidherbe mit deux mois pour rejoindre Saint Louis à partir de Bordeaux, alors que trente ans plus tard, il ne fallait plus que dix jours pour effectuer le même voyage.

            Plus de 1 400 kilomètres séparaient Saint Louis de Bamako, et le premier trajet de 900 kilomètres de Saint Louis à Kayes s’effectuait par chaland, quand la saison des pluies le permettait, puis à pied, jusqu’à Bamako,  à raison d’un déplacement quotidien de 15 à 20 kilomètres, sur le fleuve ou dans la brousse ; un délai de 70 à 90 jours était donc nécessaire pour y arriver. Pour atteindre Tombouctou, plus de 900 kilomètres plus loin, il fallait encore 45 jours à pied ou en pirogue, mais surtout en pirogue.

            Une France coloniale raciste ?

            Une partie de l’élite culturelle et politique française adhérait à la thèse de certains anthropologues, d’après laquelle il aurait existé sur la planète une race supérieure, la race blanche, et des races inférieures, dont la race noire. Sans vouloir déplacer le débat, pourquoi ne pas mentionner tout d’abord que ce type de préjugé racial n’était pas propre aux blancs, et que les Chinois le partageaient largement à la même époque, estimant que les blancs étaient des barbares.

            Mais revenons au territoire français, et plus particulièrement à l’élite politique, celle qui occupait la Chambre des Députés en 1885, car le débat qui anima la Chambre, le 30 mars 1885, après ce qu’on appelé la retraite de Lang Son, et qui opposa deux de ses grands leaders politiques, Jules Ferry, Président du Conseil sortant, et Clemenceau, parait assez bien représenter les opinions des parlementaires d’alors.

            Un petit mot sur Lang Son, ce qui devint l’affaire de la retraite de Lang Son, ne fut pas une défaite des troupes coloniales, mais fut interprétée de cette façon, en raison d’un grand cafouillage dans les communications militaires et politiques entre Hanoï et Paris, et au moins autant, le résultat de la méthode de gouvernement de Jules Ferry qui négociait en secret avec la Chine, sans en informer son propre gouvernement et la Chambre des Députés.

            A l’issue de ce débat, une première motion, pour ou contre le vote des 200 millions de francs supplémentaires (de l’ordre de 800 millions d’euros) demandés par Jules Ferry pour la conquête du Tonkin, recueillit 306 voix, contre, et 149,  pour, d’où la démission de Ferry.

            Une deuxième motion du parti radical présentée par Clemenceau, demandant la mise en accusation de Ferry, fut rejetée par 287 voix contre 152.

            Indiquons au lecteur que c’était une majorité républicaine de gauche qui soutenait la politique de conquête de Jules Ferry, alors que la droite avait les yeux fixés sur la ligne bleue des Vosges, et que Clemenceau animait le courant radical de la gauche, .opposé à la politique des conquêtes coloniales.

            Le discours raciste de Jules Ferry

            Au cours de ces séances mémorables, Jules Ferry développa un discours incontestablement colonialiste, comme nous le qualifierions nous de nos jours, mais le mot n’existait pas encore, incontestablement raciste aussi, mais avec la bonne conscience  d’une partie des élites politiques, économiques ou religieuses de l’époque.

            Ferry plaçait sa politique au niveau d’une grande nation, et justifiait sa politique, en plaidant d’abord pour la création de débouchés au profit de l’industrie nationale, mais en faisant valoir ensuite un deuxième argument :

            « Il y a un second point que je dois aborder… c’est le côté humanitaire et civilisateur de la question… Les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je dis qu’il y a pour elles un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. »

La réponse humaniste de Clemenceau

            En réponse, Clemenceau déclarait :

            « On vient de nous dire pourquoi ! En effet, c’est la première fois, après l’expérience d’une politique coloniale qui a duré quatre ans, que l’auteur responsable de cette politique se présente à la tribune et esquisse à grands traits les lignes maîtresses de cette politique…. Le pays n’a pas été consulté. On lui a systématiquement caché la vérité…

            Il nous a dit : la puissance économique suit la puissance politique…

            Clemenceau rappelait alors le propos de Jules Ferry sur la mission civilisatrice de la France :

            «  Les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu’elles exercent, et ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un  devoir de civilisation. Voilà en propres termes la thèse de M.Ferry ; et l’on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures, races inférieures, c’est bientôt dit ! Pour ma part, j’en rabats singulièrement depuis que j’ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d’une race inférieure à l’Allemand. Depuis ce temps, je l’avoue, j’y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation, et de prononcer : homme ou civilisation inférieurs. Race inférieure les Hindous ! Avec cette grande civilisation qui se perd dans la nuit des temps ! Avec cette grande religion bouddhiste qui a quitté l’Inde pour la Chine, avec cette grande efflorescence d’art dont nous voyons encore aujourd’hui les magnifiques vestiges ! Race inférieure, les Chinois ! Avec cette civilisation dont les origines sont inconnues et qui parait avoir été poussée tout d’abord jusqu’à ses extrêmes limites. Inférieur Confucius ! En vérité, aujourd’hui même, permettez moi de dire que, quand les diplomates chinois sont aux prises avec certains diplomates européens… (rires et applaudissements sur plusieurs bancs), ils font bonne figure, et que, si l’on veut consulter les annales diplomatiques de certains peuples, on y peut voir des documents qui prouvent assurément que la race jaune, au point de vue de l’entente des affaires, de la bonne conduite d’opérations infiniment délicates, n’est en rien inférieure à ceux qui se hâtent trop de proclamer leur supériorité…

            Non, il n’y a pas de droit de nations dites supérieures contre les nations inférieures, il y a la lutte pour la vie… La conquête que vous préconisez, c’est  l’abus pur et simple de la force que donne la civilisation scientifique sur les civilisations rudimentaires, pour s’approprier l’homme, le torturer ; en extraire toute la force qui est en lui au profit du prétendu civilisateur. Ce n’est pas le droit : c’en est la négation. Parler à ce propos de civilisation, c’est joindre à la violence l’hypocrisie ! (Très bien ! Très bien ! A l’extrême gauche ! »

            Une citation un peu longue sans doute, mais qui en valait la peine, car elle montre bien que le racisme des races supérieures était mis en cause par un homme politique aussi brillant que Clemenceau, et son analyse partagée par un député sur trois, proportion non négligeable dans l’ambiance coloniale forcenée des débuts de la Troisième République.

            Compte tenu des différents facteurs qui intervenaient dans un vote de la Chambre, il serait imprudent d’en tirer la conséquence que deux députés sur trois étaient racistes, et encore moins que deux Français sur trois l’étaient également. Seul un travail approfondi et statistique d’analyse des contenus de la presse nationale et locale, qui faisait alors jeu égal avec cette dernière, pourrait nous éclairer à ce sujet.

            Comme l’écrivait Henri Brunschwig dans son livre « Noirs et Blancs dans l’Afrique Noire Française », il existait une typologie assez classique des noirs qui ne les classait pas dans les catégories de races considérées comme supérieures. Nous y reviendrons dans le chapitre suivant.

            Le blanc, cet inconnu des noirs

            Et pour bien marquer les limites des échanges qui existaient entre blancs et noirs, la plupart des récits de l’époque relèvent à maintes reprises que lors de leur passage dans telle ou telle région, ou dans tel ou tel village, c’était la première fois que les noirs voyaient des blancs : en 1880, Gallieni à Badoumbé :

             « Ils voyaient des blancs pour la première fois ».

            Dans les années 1887-1889, Binger, en route vers Bobo Dioulasso, chez les Tiefos :

            « Personne n’a vu de blanc dans ce pays »

            Enfin, en 1891, enfin, Péroz, en chemin vers Sikasso, siège de l’empire du roi Tiéba, sur la rive droite du Niger, notait que beaucoup des villages où il passait n’avaient jamais vu de blanc.

             Les premiers contacts étaient donc rares et ils suscitèrent, comme nous le verrons, une très grande curiosité de la part des noirs.

Mungo Park, un des premiers regards blancs sur les noirs

« Voyage dans l’intérieur de l’Afrique »

(1795-1796)

            A la fin du dix-huitième siècle, Mungo Park fut un des premiers explorateurs blancs de l’Afrique Occidentale à écrire et à publier le récit des explorations qui le conduisirent jusqu’au fleuve Niger.

            Nous proposons aux lecteurs un court extrait des observations que faisait Mungo Park sur la curiosité que son passage chez les Maures du Kaarta, provoquait, mais en faisant remarquer que de très nombreux récits d’explorateurs ou d’officiers soulignent au contraire, selon les lieux et les époques une tradition généralisée d’hospitalité :

« Lorsque je fus dans ma cabane, les Maures s’assemblèrent en foule pour me contempler. Leur curiosité était extrêmement incommode. Il fallait me déchausser pour leur montrer mes pieds. J’étais même obligé d’ôter ma veste et mon gilet, afin de leur faire voir comment je m’habillais er me déshabillais. Ils ne pouvaient des masser d’admirer l’invention des boutons ; et depuis midi jusqu’au soir je ne fis autre chose qu’ôter de remettre mes habits, les boutonner et les déboutonner, car ceux qui avaient déjà vu ces merveilles, insistaient pour que leurs amis jouissent du même plaisir…

Pendant la nuit, les Maures tinrent continuellement des sentinelles à ma porte. Ils entraient même de temps en temps dans ma cabane …

            Le 1er mars, la multitude revint dans ma cabane, et je fus tout aussi tracassé, tout aussi insulté que la veille. Les enfants se rassemblèrent pour battre le cochon, et les hommes et les femmes pour tourmenter le chrétien… » (page 1, La Découverte–)

    Jean Pierre Renaud                        Tous droits réservés

Paris, la Pieuvre…

« Municipales : à Paris, Lyon et Marseille, le changement des règles du jeu fait débat »

« Loris Boichot »

Le Figaro du 14 novembre 2023, page 5

(J’ai souligné quelques mots clés)

Paris, Lyon, Marseille : un problème sans solution est un problème mal posé 

            Aux yeux d’un assez bon connaisseur du dossier des institutions parisiennes, la lecture de cette chronique soulève une série de questions.

            Avant toute chose, et  dans le contexte actuel, il ne faut jamais oublier le contexte historique de la Ville de Paris, pas moins que celui d’aujourd’hui avec la puissance du « système parisien » : un conglomérat d’intérêts de toute nature bénéficiant d’une position stratégique inégalable, c’est dire la grande difficulté qu’il y a à manier le concept du « droit commun ».

Ne serait-ce que parce que Paris est resté le siège des institutions nationales, assemblées, gouvernement, représentations diplomatiques, un facteur qui est trop souvent oublié !

L’une des solutions d’un cadrage institutionnel efficace  de la Ville de Paris consiste à faire jouer pleinement le jeu des contrepoids institutionnels qui existent (Etat, Région, départements, communes limitrophes…), mais dont la compétence est détournée pour toutes sortes de raisons, sans oublier le rôle et la responsabilité d’un Etat défaillant.

La question clé ! Le Conseil de Paris et la Maire actuelle ne se trouvent-ils pas dans des situations d’excès de pouvoir, ne serait-ce que sur le plan d’une communication politique qui s’est  développée de façon exponentielle ?

Revenons au texte du Figaro !

            « Pour la première fois depuis la polémique sur sa visite à Nouméa et à Papeete, Anne Hidalgo retrouve ce mardi les élus de son Conseil de Paris. Mais si elle décide de briguer sa succession, elle devra peut-être se soumettre à de nouvelles règles du jeu, tout comme les candidats de Marseille et de Lyon. »

Première observation « capitale » avec un qualificatif tout à fait approprié, il est exclu de mettre sur le même plan Paris, capitale de la France et les deux autres villes de Lyon et Marseille.

Les institutions parisiennes sont  le fruit d’une très longue histoire qui n’a pas toujours été celle d’un long fleuve tranquille, avec des crises de pouvoir entre le local et le national, le pouvoir local s’érigeant en contre-pouvoir national. 

Avant les réformes institutionnelles des années 1970-1981, la Ville de Paris constituait un Etat dans l’Etat, administrée par des Préfets, souvent tentés par des excès de pouvoir d’Etat. (1)

« Plus de quarante années après la loi  Paris-Lyon-Marseille (PLM), les députés macronistes veulent revenir dès l’année prochaine sur l’«anomalie du mode de scrutin dans ces trois villes… première conséquence jugée illisible : les personnalités élues à la tête des mairies « centrales »… ne sont formellement candidates que dans une petite partie de leur ville…

Deuxième effet potentiel, considéré comme antidémocratique : puisque la priorité est de conquérir des secteurs, il est possible de conquérir la mairie…

« Il faut régler ce déficit démocratique pour redonner aux électeurs l’intérêt d’aller voter » estime le chef de file des Députés Renaissance Sylvain Maillard… »

Benoit Payan, le maire de Marseille « Cela ne devrait même pas faire débat… Il est tout à fait légitime que les trois plus grandes villes de France entrent dans le droit commun »

Rachida Dati évoque un « enjeu démocratique ».

Mais ce projet est contesté par sa rivale Anne Hidalgo. « Ce n’est pas un problème démocratique, avance l’entourage de la socialiste. Chaque Parisien qui vote sait parfaitement pour quel maire il met son bulletin dans l’urne….

Derrière la bataille des nouvelles règles du jeu, la campagne a déjà commencé. »

 Le Faux Débat engagé : deuxième observation sur ce débat qui à mes yeux est un faux débat en ce qui concerne les institutions parisiennes, comme je l’ai déjà expliqué à plusieurs reprises sur ce blog.

Depuis les années 1980, le contexte institutionnel a beaucoup changé, avec une disparition quasi complète de l’Etat dans notre capitale.

Ministres et préfets laissent la bride sur le cou à la Maire de Paris, de peur de se voir accusés de violation des libertés communales.

Au printemps 2023 et à l’occasion de la grève relative à la loi concernant les retraites, la Maire de Paris n’a pas respecté ses obligations de Maire représentant de l’Etat, sans que le Préfet de Paris ou le Ministre de l’Intérieur n’interviennent.

Le voyage récent de la Maire dans les îles du Pacifique soulève le même type de problème, alors que l’attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023,  avait évidemment une incidence sur l’état  de la sécurité parisienne, donc sur les responsabilités de la Maire  dans sa qualité de représentant de l’Etat.

Il serait sans doute démocratiquement intéressant d’avoir la liste des actes de contrôle de légalité exercés par les Préfets de Paris au cours des mandatures Hidalgo, notamment en matière de personnels communaux.

Pourquoi ce Faux Débat démocratique dans le cas de Paris ?

Paris, la Pieuvre !

L’Etat a disparu et laissé l’Exécutif parisien à la manœuvre « tentaculaire » dans le millefeuille administratif régional des collectivités géographiquement voisines : ces dernières sont prises dans un maillage de pouvoir concurrent de celui de la Métropole du Grand Paris, comme à certains égards de la Région d’Ile de France.

Un rapport récent de la Chambre Régionale des Comptes en a analysé  toutes les facettes.

Le problème de la démocratie locale dans la capitale est avant tout celui d’une réforme complète des compétences entre la Région Ile de France, la Métropole, les départements, les communes, avec notamment la mise en application de l’égalité communale entre Paris et les communes d’Ile de France : il faut tout changer !

Dans le contexte historique actuel, avec l’explosion de la communication, des réseaux sociaux, l’affaiblissement des partis nationaux, Paris est devenu une plateforme exceptionnelle de pouvoir de communication, sinon de propagande nationale : la fausse réforme démocratique proposée par des élus macronistes ou non ne contribuera donc pas à réveiller la démocratie locale.

Dans ce but, la France devra procéder au transfert des pouvoirs non régaliens aux régions :  la Région d’Ile de France détiendra le pouvoir de répondre aux aspirations démocratiques de ses habitants, la Métropole du Grand Paris  étant représentée par une section du Conseil Régional..

Jean Pierre et Marie Christine Renaud          Tous droits réservés

  1.  Voir le livre « Paris un Etat dans l’Etat »