Les Elections Présidentielles 2017 et l’Indépendance de la Justice ?

Les Elections Présidentielles 2017 et l’Indépendance de la Justice ?

Sous la responsabilité du Parquet, maître de l’Action Publique

Il s’agit d’un des sujets majeurs des institutions républicaines que tous les gouvernements qui ont défilé depuis 1958 n’ont jamais eu le courage de traiter au fond.

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L’affaire Fillon vient de rebondir avec Mme Houlette, sous la houlette de la Justice : de quelle Justice s’agissait-il, et s’agit-il encore de nos jours ?

A maintes reprises, j’ai traité du sujet sur ce blog, et notamment à l’occasion de l’affaire en question.

            Le 25 janvier 2017, le Canard Enchaîné lance son scoop, et la chasse au candidat est lancée.

            Le même jour, le Parquet National Financier déclenche une enquête préliminaire. Le 7 février 2017, le journal Le Monde semblait disposer des informations figurant sur les procès-verbaux d’enquête de la police et se mettait de la partie.

            Le 2 février 2017, je posais la question de la séparation des pouvoirs mise en cause dans le cas du processus des primaires présidentielles organisées par les partis politiques : la Justice avait-elle le pouvoir de remettre en cause un tel processus démocratique ?

            Le 24 février 2017, le même Parquet National Financier ouvrait une information judiciaire : on connait la suite, mais l’affaire Fillon vient de rebondir.

Le 28 février 2017, je publiais une autre chronique intitulée :

« L’affaire Fillon sous la houlette de la justice. De quelle houlette s’agit-il ? »

« … la question de l’indépendance de la justice se pose effectivement. A charge ou à décharge ? … »

            Le 28 mars 2017, je revenais sur le sujet en écrivant « Fin de partie … » pour le journal le Monde, le quotidien que je lisais depuis mes études, que je laissais tomber une bonne fois pour toutes.

            Ce journal publiait des informations puisées aux meilleures sources judiciaires ou policières, faisait fi du secret de l’instruction sous le prétexte du « secret des sources », en lançant ses deux détectives infatigables D et D sur la piste Fillon, opérant « un véritable hold-up sur les élections présidentielles 2017 ».

       A partir du moment où le Parquet est placé sous les ordres d’un ministre, c’est-à-dire de l’Exécutif, il est possible de finasser, de distinguer entre directives générales et directives dans un cas particulier, mais l’affaire Houlette vient une fois de plus mettre en évidence une liaison hiérarchique qui annihile toute indépendance du Parquet : certains pays étrangers ont raison de constater que notre Parquet ne constitue pas un pouvoir judiciaire.

            Pendant les longues années que j’ai passées au contact des institutions locales puis parisiennes, j’ai pu observer le fonctionnement des pouvoirs et de la relation tout à fait particulière existant entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, notamment à Paris, entre Procureur, Préfet de Police, avec la Police Judiciaire et le ministre de l’Intérieur.

    Tant que le Parquet relèvera hiérarchiquement de l’Exécutif, l’indépendance de la Justice n’existera pas, en ajoutant qu’une fois indépendante, elle n’en restera encore pas moins soumise aux faiblesses humaines.

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique – Février 2020

Vents contraires sur la morale publique ?

     Décidemment, depuis l’élection du Président actuel, notre vie publique a fait un grand saut dans la moralisation de la vie politique, sa transparence !

            Après l’affaire Benalla, l’affaire Griveaux !

            Dans une telle ambiance, le procès Fillon risque fort d’être bien « éventé » !

            Jean Pierre Renaud

Les sources du Palmipède ? « Fillon ; suicide mode d’emploi « fictif » ou le soupçon de manipulation demeure!

Les sources du Palmipède ?

« Fillon : suicide mode d’emploi « fictif » »

Le Canard Enchaîné du 31 janvier 2018, dernière page

Ou le soupçon de manipulation politique et judiciaire demeure !

            Les journalistes du Canard Enchaîné écrivent :

         « … Les journalistes du Palmipède y répètent – une fois de plus – qu’aucune force obscure n’a guidé leurs plumes, qu’ils sont allés eux-mêmes chercher l’information. « Trop simple ! » rétorquent les esprits forts… »

         Témoignage d’un « esprit fort » :

       Au cours de ma carrière préfectorale, j’ai connu au moins un  Préfet de l’Ouest de la France qui ne se cachait pas d’être un informateur du Palmipède, j’ai aussi assisté à un échange téléphonique entre un Préfet d’Ile de France et un journaliste du Palmipède.

           Ajouterais- je que j’ai eu dans un de mes services, au temps du « système Chirac », un fonctionnaire qui entretenait une connivence avec un journaliste du même Palmipède, toujours bon « bec » ?

           Sans en rajouter, pourquoi ne pas dire que le Canard n’a pas trop d’effort à faire pour puiser à bonne source, auprès de « lecteurs » bien ou mal intentionnés ?

         Il n’est donc nul besoin d’invoquer une « force obscure ». Tout est clair !

          Est beaucoup moins clair, le rôle qu’ont joué le « quatrième » pouvoir des médias, et l’un des trois pouvoirs constitutionnel, le judiciaire dans un déroulement électoral balisé par des primaires : violation de la séparation des pouvoirs ? Oui ou non ? Avec la complicité des anciens adversaires de Fillon à la primaire ?

           De même que le rôle joué après par les deux détectives infatigables D et D du journal Le Monde !

         Tout à fait curieusement par ailleurs, le documentaire de BFM utilise le verbe « débrancher » le candidat investi, c’est-à-dire « pendre » dans les mœurs du Moyen Age. (Source Jean d’Aillon)     

          En conclusion, et en ce qui concerne les médias et le monde politique  : « Il ne faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages ! » (Les Sources : un proverbe ancien et le film de Michel Audiard)

    Jean Pierre Renaud

Fin de partie pour le journal Le Monde

Fin de Partie pour le journal Le Monde !

Après plusieurs dizaines d’années de fréquentation quotidienne !

            Il faut décidément avoir l’esprit pervers pour avoir lancé les deux détectives infatigables D et D dans les « gîtes » protégés de la police et des juges, bénéficier d’un accès aux sources à charge, un accès interdit à la défense, faire la Une du Monde, le 7 février 2017, sur une dénonciation de corruption publique supposée, avec à la suite, et au fur et à mesure des semaines, et sur un rythme « haletant », tout le tintouin médiatique que l’on connait.

        « Faire » à nouveau sa Une de première page du numéro du 16 mars 2017, avec le titre :

« François Fillon, une campagne à l’heure du soupçon »

            Et dans sa dernière page, intituler un éditorial « FILLON-LE PEN »,

                                                                                   MÊME MEPRIS

                                                                                      DE LA LOI »

            Il faut quand même avoir un certain culot, un goût incontestable pour la manipulation politique, car rien n’arrête ce petit groupe de pression politico-médiatique qui entend peser sur les élections présidentielles en envoyant, – avec quelles complicités policières, judiciaires, ou politiques ?, car la chaîne pénale n’est pas uniquement pénale – , comme le savent beaucoup d’initiés,  les deux détectives infatigables D et D fouiller dans un dossier d’instruction supposé « secret », avec des fuites organisées, sans réplique judiciaire aucune de la part du Parquet National Financier.

            Qui a été et est encore l’auteur du soupçon ?

            Le journal le Monde ne fait-il pas un véritable hold up sur les élections présidentielles 2017 ?

          Est-ce que ces gens-là ne prennent pas les Français pour des cons ? Il est évident que le dossier Fillon a été utilisé, manipulé par des adversaires masqués, ou par un journal considéré encore comme un organe de presse respectable, pour combien de temps encore, soi-disant indépendant, en faisant du quatrième pouvoir, un pouvoir fier d’avoir violé le secret de l’instruction, sous la caution « légale » du secret des sources.

            Trop, c’est trop !

            A partir du 16 mars 2017, je n’achèterai donc plus ce journal que je lisais depuis plusieurs dizaines d’années.

           Il m’arrivait souvent de ne pas partager l’opinion de certains chroniqueurs trop influencés par un multiculturalisme, mâtiné de communautarisme encore à la mode, d’après lesquels toutes les cultures se vaudraient,  dans une sorte de relativisme mondial, mais je l’acceptais sous la bannière d’un pluralisme d’opinion de bon aloi.

          La campagne actuelle du Monde qui, a sans doute l’appui d’une partie de ses journalistes et la bienveillance du triumvirat de la gauche caviar qui gouverne ce journal, ne m’incitera à revenir vers ce quotidien, qu’une fois changée cette gouvernance et l’équipe de rédaction actuelle.

            Après les costards, les pompes, … et les petites culottes de Pénélope?

            Décidément, nos médias nous servent un débat présidentiel qui a de l’allure, sinon de la tenue… !

          Jean Pierre Renaud

Le scénario du soupçon républicain légitime ou du mélange des genres entre médias, politiques, ou magistrats !

Le rappel du processus judiciaire :

             Le 25 janvier 2017, le Canard Enchaîné fait sa Une avec ses « révélations » sur le couple Fillon,

            Le 27 janvier 2017, quarante- huit heures après, le Parquet National Financier ouvre une enquête préliminaire,

            Le 7 février 2017, le Monde fait sa Une sur « De nouveaux éléments de l’enquête judiciaire fragilisant François Fillon », et dans les pages 6 et 7, les deux détectives infatigables du même journal, D et D, écrivent :

          « Les enquêteurs suspectent…Selon les éléments réunis par Le Monde, l’enquête préliminaire… Ainsi, selon nos informations, les enquêteurs ont adressé la semaine dernière une réquisition judiciaire à la grande chancellerie de la Légion d’Honneur…. Les magistrats du PNF et les policiers de l’office central de lutte contre la corruption et les infractions financières… Autre avancée importante dans l’enquête, les policiers en savent désormais plus sur les raisons qui ont justifié… François Fillon a révélé lui-même aux policierslors de son audition, le 30 janvier… »,

          et de citer le contenu des déclarations que les époux Fillon auraient faites au cours de l’enquête dans un autre article intitulé : « Mme Fillon : « Jamais je n’ai officialisé ma qualité d’assistante parlementaire… elle avait donc « deux casquettes », etc…. »

       Les mots du soupçon

       J’ai souligné les mots qui fâchent, car comme l’indique le journaliste spécialiste des affaires judiciaire du même journal, Franck Johannès, à la date du 3 mars 2017, page 8 :

        Aux deux questions ci-après, le journaliste répond :

       « N’a-t-il pu se défendre ?

        « Non effectivement. L’enquête est secrète jusqu’à la convocation du mis en examen, qui permettra à ses avocats (et à eux seuls, théoriquement, il faut une autorisation des juges pour la transmettre à leur client) d’avoir accès à la procédure…. »

       « Est-ce une enquête « à charge », comme le dit François Fillon ?

       « Nécessairement. A la suite des révélations du Canard Enchaîné… »

        Autre exemple, Le Journal du Dimanche du 26 février 2017, faisait sa Une avec le titre « Ce que les juges ont contre eux »

        Ah bon ?

      Le soupçon

        A la façon « innocente » du Monde, quotidien dit encore de référence, – mais l’est-il encore compte tenu de certaines de ses fréquentations dans la presse de caniveau politique ?, –  le même journal a publié le 1er mars, page 12, un état des lieux sur les embauches familiales des députés, avec pour titre : «

          « Un député sur six emploie un membre de sa famille

       Au moins 103 députés, sur 572, ont des liens familiaux avec leur assistant, selon notre enquête. »

       Mon premier commentaire serait de m’exclamer : mais à qui est-il possible de faire confiance aujourd’hui, sinon d’abord à un membre de sa famille ?

      Une telle situation n’avait  pas, jusqu’à présent, beaucoup ému certains magistrats, politiques, ou médias.

      Les fuites policières, judiciaires, ou politiques.

            Pour que les autorités politiques ou judiciaires ne viennent pas dénoncer les attaques dont la justice fait l’objet, il aurait peut-être fallu que les magistrats aient le courage de déposer plainte pour violation du secret de l’enquête, avec une exigence toute particulière, étant donné que leurs initiatives ont été prises dans un processus de choix électoral démocratique.

            Entre le 7 février 2017 et le 15 mars 2017, le délai était suffisant pour effectuer une enquête policière.

            Or, nous avons vu plus haut comment la procédure engagée était inquisitoire, les médias étant associés aux accusations à charge.

        L’échelle de grandeur des infractions supposées : notre justice n’est-elle pas trop franco-franchouillarde, à l’exemple d’une grande partie de notre élite.

            Emploi des assistants parlementaires contre intelligence  « financière » du personnel politique avec une puissance étrangère ?

            Un seul exemple, dans la « source » publiée « « Nos très chers émirs » de MM Chesnot et Malbrunot, (pub gratuite), la justice pourrait trouver un beau champ d’investigation pour débusquer tous ces trafics d’influence et les soupçons de corruption qui minent et discréditent notre indépendance nationale.

 Jean Pierre Renaud

L’affaire Fillon sous la houlette de la justice – De quelle houlette s’agit-il ?

De celle du berger ou de la bergère qui fait appel à sa houlette pour ramener les brebis ou les chèvres indisciplinées dans son troupeau ?

De celle du jardinier qui fait appel à sa houlette pour lever de terre des oignons de fleurs ? C‘est effectivement le moment !

De celle enfin des évêques de l’Inquisition qui n’avaient pas d’état d’âme pour envoyer les « mécréants » sur le bûcher ?

L’histoire jugera !

            A voir comment cette affaire a été engagée, la procédure suivie, les hésitations sur le champ d’application de la prescription, les fuites vers les médias, et la chasse médiatique à l’homme, qui a suivi, la question de l’indépendance de la justice se pose effectivement.

           A charge ou à décharge ? Le dernier Journal du Dimanche a, en tout cas,  choisi avec une première page intitulée :

« Ce que les juges ont contre eux »

                     ( avec les photos de Marine le Pen et de François Fillon)

                  Ils en savent des choses ces journalistes qui violent le secret « bidon » de l’instruction en s’abritant derrière le secret des sources, en présence d’une justice « motus et bouche « officiellement » cousue » !

                 Avec le proverbe italien : « Tanto fumo. Poco arrosto »

                                                                « Beaucoup de fumée. Peu de rôti. »

Imprimatur

Jean Pierre Renaud

Stop aux démolisseurs de la République Française -Un abus de pouvoir ? -Le Monde du 7 février 2017

Stop aux démolisseurs de la République Française !

Trop, c’est trop, beaucoup trop !

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Un abus de pouvoir ?

Le journal Le Monde du 7 février 2017

Le titre :

« De nouveaux éléments de l’enquête judiciaire fragilisent François Fillon »

Pages 6 et 7 « Nouvelles révélations sur le système « Fillon ». Les enquêteurs suspectent un éventuel trafic d’influence… »

Sous la signature des deux détectives infatigables du Monde, D et D, dont, à plusieurs reprises,  j’ai déjà narré les aventures entre secret des sources et secret de l’instruction.

            Mes lecteurs ont déjà eu l’occasion de faire connaissance avec les réflexions que suscitaient de ma part les aventures des deux détectives infatigables du journal Le Monde, D et D.

           Je rappelle que j’avais publié, le 24 novembre 2014, sur le même type de sujet, et sur mon blog,  une chronique relative à l’affaire Fillon-Jouyet, et au travail d’enquête des deux détectives en question, en informant les lecteurs de l’opinion dont j’avais fait état, le 9 novembre 2014, auprès du Courrier des Lecteurs du même journal.

          Le titre de ma chronique était : « Affaire Fillon-Jouyet, off, on, secret de l’instruction et secret des sources, déontologie des journalistes. »

         Le 18 novembre 2014, le journal faisait état de ma réaction dans une page « Eclairages », en écrivant : … « Les 2 journalistes répondent » :

        « Mais il n’est pas question d’en publier l’intégralité, ni d’en accepter la saisie. Il y a dans cette conversation des propos divers et variés, dont certains relèvent du secret professionnel, d’autres de la vie privée »

       Il s’agissait de la source « enregistrements »

         Il est évident que le journal a voulu faire un coup médiatique et politique.

          C’est en tout cas mon opinion, c’est-à-dire celle d’un vieux lecteur de ce journal, et, qui plus est, a eu une longue expérience préfectorale du pouvoir exécutif, du pouvoir judiciaire, et du pouvoir parlementaire, pour ne pas évoquer le quatrième pouvoir dont il est ici aussi question.

        Comment analyser ce nouveau coup médiatique ?

      A lire le titre et ses premiers sous-titres, ceux que j’ai cités, il est évident que pour nos deux détectives, et donc pour ce journal, le secret de l’instruction est une fiction, comme je l’ai déjà écrit plusieurs fois

         La violation du secret de l’instruction en est ici affirmée, car, à leurs yeux, le secret des sources des journalistes les habilite à y procéder.

        Deuxième point, et cela est beaucoup plus grave à mes yeux, cette intrusion n’a pu être effectuée qu’avec la complicité de policiers ou de magistrats, ou de membres de ces deux corps confondus, sans pouvoir se défausser sur les avocats absents, mettant par la même en cause la présomption d’innocence.

         Il est évident que cette violation soulève une première grave question  institutionnelle, celle du fonctionnement lui-même du troisième pouvoir, le judiciaire, alors même que la mise en branle de la justice soulève parallèlement une deuxième question, constitutionnelle, celle de la séparation des pouvoirs entre le judiciaire et le parlementaire.

         La justice est-elle habilitée à contrôler le travail des parlementaires, par le biais d’un concept juridique difficile à définir, celui de l’emploi fictif, précisément dans le cas parlementaire.

        Rappellerai-je qu’à l’époque de la chiraquie, des dizaines et des dizaines  d’emplois fictifs de la Ville ou du Département de Paris servaient la cause du RPR, ou que des dizaines et des dizaines d’emplois fictifs de l’Etat servaient à protéger la bigamie de Mitterrand, sans qu’à l’époque, nos grands médias s’en soient beaucoup préoccupés.

     Je me souviens avoir évoqué le sujet avec un  bon journaliste du Monde, lequel me confessait qu’il était difficile de dénoncer de tels faits.

      L’article utilise l’expression de « système Fillon », une expression à laquelle j’ai eu recours dans un de mes livres sur la chiraquie.

    Un « système » dans le cas de la famille Fillon ? Une épouse et collaboratrice d’un député, ministre, premier ministre et sénateur, à identifier dans un « emploi fictif » ? Est-ce bien sérieux ?

      Il est tout de même étrange que peu de personnes n’y aient vu l’expression, non pas d’un « système », mais d’un machisme indéracinable ?

       Alors, à qui profite le « crime » ? Les médias savent combien les Français aiment les séries policières, et certains mauvais esprits,  y voient la main de la gauche caviar médiatique, celle peut-être du triumvirat qui gouvernerait aujourd’hui le journal.

         Les deux détectives infatigables du Monde, D et D, ont réussi à mettre par terre le président actuel, grâce à ses imprudences médiatiques, mais leur travail de démolition démocratique aura peut-être pour résultat de déplacer les vrais enjeux sur le terrain du  fonctionnement de nos institutions, et non sur la vie privée.

        Que faut-il penser enfin de cette nouvelle mode des primaires, privées de tout statut légal et constitutionnel, lesquelles polluent le fonctionnement de nos institutions et saturent, jusqu’à plus soif, pendant des mois et des mois, les citoyens ?

        Je répète que je ne suis pas partisan de ce nouveau système à la mode,  sauf à en assurer la bonne fin constitutionnelle.

.      Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Humeur Tique – Affaire Fillon, séparation constitutionnelle des pouvoirs, et primaires?

   Il n’est pas besoin d’avoir fait de grandes études de droit pour se poser, en  termes de culture démocratique et républicaine, la question de savoir si le processus juridique engagé dans cette affaire n’est pas précisément inconstitutionnel ?

      Que voit-on concrètement ? Le quatrième pouvoir, celui des médias, qui n’existe pas dans notre constitution, actionne la Justice, un des trois pouvoirs de cette constitution, l’exécutif, le législatif, et le judiciaire.

      Cela revient à placer le pouvoir législatif sous le contrôle du pouvoir judiciaire, et dans le cas présent sous celui d’un de ses constituants, le parquet. Ce dernier est sous les ordres de l’exécutif, alors que ce même parquet réclame depuis des années les garanties de son indépendance.

       Il y a décidément, et une fois de plus, quelque chose de pourri dans le fonctionnement de nos institutions.

      J’ai déjà dit ce que je pense de la perversion des primaires, et des partis politiques qui se défaussent de leur rôle constitutionnel, bénéficiant à cet effet d’un financement public, en demandant à un corps électoral non défini de choisir la doctrine politique qu’ils n’ont pas le courage de choisir eux-mêmes.

            Jean Pierre Renaud

Propos de journaliste et décryptage citoyen « Un diktat allemand »

Propos de journaliste et décryptage citoyen

« Un diktat allemand »

Editorial de Guillaume Goubert dans La Croix du 16 décembre 2016

         Les médias ont mis à la mode le mot, pour ne pas dire le concept de décryptage.

           Pourquoi le citoyen s’en priverait-il à l’endroit des médias ?

           Faire appel à une expression qui eut son heure de gloire avec le Traité de Versailles de 1919, une expression riche de non-dits ou de sous-entendus, constituait-il la formulation pertinente d’un des épisodes, et il y en eu beaucoup, des relations entre l’Union Européenne et la Grèce ?

        Rien n’est moins sûr ! Alors que la Grèce a trompé l’Europe sur ses comptes lorsqu’elle est entrée dans la zone euro, que ses gouvernements ont abusé de démagogie internationale tout au long du processus de régularisation de ses relations avec l’Union.

        Diktat ? Alors que le gouvernement grec venait d’annoncer des mesures sociales qui pouvaient se défendre, mais sans concertation précisément avec les pays appelés à se concerter avec la Grèce sur l’allègement de sa dette ?

        Alors, pour parler clair ? Diktat allemand ou diktat grec ?

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« Ces électeurs de droite pas encore « prêts » pour Fillon »

« En Lorraine, l’électorat populaire de la primaire juge sévèrement le candidat »

Avec pour illustration une photo d’intérieur on ne peut plus bourgeois

Le Monde des 18 et 19 décembre 2016, page 10

         Je ne suis sans doute pas le seul à m’interroger souvent, très souvent, sur la représentativité des informations données, des images, du choix des personnes interrogées, hors les sondages qui à eux seuls posent également la question de la représentativité.

       C’est la question capitale que je me pose souvent à la lecture des histoires coloniales ou postcoloniales.

      Dans le cas de cette chronique, je laisse le soin à meilleur informé que moi d’interpréter le contenu et la qualité des personnes interviewées qui sont supposées représentatives de l’électorat populaire.

       Ce texte se fait effectivement l’écho des réactions d’un certain nombre d’électeurs ou électrices de droite à l’endroit du candidat Fillon, vainqueur de la primaire de la droite.

        Je m’attacherai tout simplement à relever la contradiction qui parait exister entre le contenu supposé, le postulat du populaire et la photo choisie pour illustrer le contenu de cette chronique, avec son étalage d’œuvres et d’objets d’art, une sorte  de brocante bourgeoise d’un intérieur loin du « populaire ».

     Jean Pierre Renaud

Affaire Fillon-Jouyet, off, on, secret instruction ou source, déontologie du Monde

Affaire Fillon-Jouyet, off et on, secret de l’instruction et secret des sources, déontologie des journalistes ?

            Inutile d’en rajouter dans un tel débat qui a alimenté et alimente encore les médias, mais j’aimerais simplement rendre public le courrier des lecteurs (in extenso) que j’ai adressé au journal Le Monde, le 9 novembre 2014 :

            « Bonjour,

            Je suis un vieux lecteur du journal et votre scoop du jour n’en grandit pas l’image. De plus en plus détériorée. Les deux détectives infatigables du Monde D et D (voir Tintin) font donc coup double 1) un scoop à justifier,2) la promotion de leur livre chez Stock. Sans quel caniveau êtes- vous tombé ?  De Valérie au journal Le Monde ! Et après, vous serez surpris de voir sur l’échiquier politique prospérer les extrêmes. Vous faites la pub du FN !

            Ce que je souhaite en ma qualité de citoyen, c’est que vous publiez in extenso les enregistrements dont il est question, afin que votre coup de pub soit démocratiquement et juridiquement justifié, pour autant qu’il puisse l’être. De la part d’un républicain coriace qui n’a pas d’actions chez Fillon ou Sarkozy, ou quiconque d’autre. Cordialement »

        Cette affaire a donné l’occasion au médiateur du journal de donner son avis le 18 novembre 2014 ( Eclairages, page 17) sous le titre « Aux sources de l’affaire Jouyet » en tentant de résumer les réactions des lecteurs et les explications du directeur des rédactions du journal et des deux journalistes :

          Dans la marge : « Une info sensible, une fois lâchée, vit sa vie indépendamment de son émetteur initial. »

       Dans le corps de l’analyse du médiateur, un sous-titre :

    « M.Jouyet n’a jamais été une source » et à ce sujet, citant une de mes phrases « Publiez in extenso les enregistrements, afin que votre coup de pub soit démocratiquement et juridiquement justifié », les deux journalistes répondent :

     « Mais il n’est pas question d’en publier l’intégralité, ni d’en accepter la saisie. Il y a dans cette conversation des propos divers et variés, dont certains relèvent du secret professionnel, d’autres de la vie privée. »

      Le médiateur continue :

      «  D’aucuns parmi nos contempteurs, citent Camus, arguant qu’ « un pays vaut souvent ce que vaut sa presse ». Le médiateur s’autoriserait-il à à invoquer Shakespeare : « Beaucoup de bruit pour rien » ! A l’interrogatif, cela va sans dire. Car la réponse appartient aux lecteurs. Comme toujours  »

      Comme toujours ? ?

Jean Pierre Renaud