Commémoration du 11 novembre 2018 – III -France, Allemagne et Algérie

III

Commémoration du 11 novembre 2018

Armistice du 11 novembre 1918 et Accords d’Evian du 18 mars 1962 : France, Allemagne et Algérie ?

Pourquoi un tel rapprochement, alors que les deux événements ne sont évidemment pas comparables,  sur le plan historique, compte tenu de leurs enjeux, des parties concernées et du nombre de victimes ?

        Une raison avant tout personnelle, mais que d’autres français, et sans doute d’autres algériens partagent aussi, celle de l’incompréhension.

     A cette occasion, je voudrais revenir sur l’histoire de mon pays, et précisément sur la guerre d’Algérie dont le souvenir est encore exploité par tout un ensemble de groupes de pression animés par un esprit de vengeance, de repentance, de victimes en quête de réparation sonnante et trébuchante…. Plus de soixante ans après la fin de cette guerre !

      Qui sont les responsables de cette situation ? A mes yeux, le FLN qui gouverne ce pays depuis son indépendance et qui n’a jamais su ou pu trouver le chef d’État (homme ou femme) capable d’assumer cette réconciliation. (De Gaulle et Adenauer 22/01/1963- moins de vingt ans après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale)

     La dictature du FLN algérien, le champion des haines recuites, a besoin d’un ennemi héréditaire pour continuer à exister, une recette historique assez connue et mondialement pratiquée.

      Comment expliquer en effet une telle situation entre nos deux pays ? Des facteurs de religion, de culture, de traditions, ou plus simplement le besoin de cultiver toujours le même adversaire, pour consolider l’autorité politique toujours fragile d’une nomenklatura dont beaucoup soupçonnent l’intégrité ?

      Le moment est  venu de procéder à une enquête sérieuse sur la mémoire collective de notre peuple, afin de savoir ce qu’il a conservé de ces guerres, et dire le vrai ou le faux en particulier sur cette guerre d’Algérie.

       Je proposerais volontiers :

       1°) que les classes terminales de nos collèges et lycées soient conviés à faire une dissertation sur le sujet suivant :

        Depuis la fin de la guerre d’Algérie, la France et l’Algérie n’ont pas encore trouvé un chemin de réconciliation : quelles en sont à votre avis les raisons, culturelles, politiques… ?

       2°) que les pouvoirs publics lancent une grande enquête publique, comme on sait en faire, sur l’existence et le contenu a) d’une mémoire de la guerre d’Algérie qui existerait encore en France très vivace,

     b) d’une mémoire coloniale qui infuserait encore dans l’opinion publique.

      Certaines voix postcoloniales ont cru bon de comparer la guerre d’Algérie à la guerre franco-allemande, évidemment dans tous les attributs dont le nazisme a su faire profiter le peuple français.

      Puis-je témoigner, aux côtés de très nombreux soldats du contingent ou de carrière, que la plupart d’entre nous ont alors œuvré pour que l’Algérie connaisse un sort meilleur que celui qu’ils découvraient, le constat que l’Algérie n’était pas la France ?

     Les comparaisons proposées entre la France des années 1954-1962 et la France des années 1939-1945 sont la plupart du temps outrancières ou hors de propos, alors que toute guerre n’a jamais été à l’abri de saloperies et de violences dans les deux camps.

      Dans l’un de mes livres consacré à ce conflit, je concluais chacune de mes chroniques de guerre avec une rubrique intitulée :

      « Morts ou vivants, ils auraient dit ou ils diraient » et dans l’une d’entre elles, j’écrivais :

       «  Le douar reprenait une vie normale, il y avait un café maure, et même un cinéma. Les écoles avaient rouvert leurs portes. Tout semblait dire : la pacification a réussi, on pouvait la toucher du doigt. Déjà on voyait colonel et sous-préfet, colonelle et sous-préfète, venir en touristes admirer les beaux paysages du douar.

      Juste une illusion, car le mal était fait. L’histoire avait effectivement franchi ici un pas elle ne reviendrait pas en arrière.

    Notre merveilleuse intelligentsia avait vu juste, mais elle avait beaucoup contribué pour qu’il en soit ainsi.

      Le sourire hygiénique de la pacification avait remplacé le sourire hygiénique du lieutenant de la SAS. » (page 94)

       Dans une des lettres que m’adressa, l’ancien lieutenant de Chasseurs Alpins, ancien normalien,  et comme moi, ancien élève de l’Ecole Militaire de Saint Maixent au titre du contingent, Georges Durand, concluait :

       « Quel dommage que la violence ait gâché notre présence, notre départ et notre absence ! La paix ne refleurira-t-elle jamais dans les oueds envahis par les lauriers roses s’éveillant sous la caresse des doigts de l’aurore, pareils à ceux d’où nous revenions au petit matin soulagés d’une nuit d’embuscade vaine. »

      Georges Durand crapahuta avant moi, et comme moi, dans le djebel de Petite Kabylie, en surplomb de la belle vallée de la Soummam dans les années 1958-1959.

       Avec Albert Camus en point final, dans son livre algérien « La peste » :

      « Le soleil de la peste éteignait toutes les couleurs, et faisait fuir toute joie.

         C’est une idée qui peut faire rire, mais la seule façon de lutter contre la peste, c’est l’honnêteté. »

                  Jean Pierre Renaud

Décision coloniale, qui décide ? Le cas du Maroc (années 1909-1912) Avec les Mémoires de Joseph Caillaux

DECISION COLONIALE, QUI DECIDE ?

Le CAS du MAROC des années 1909-1912 : avec Joseph Caillaux

« MES MEMOIRES »

Tome 2

Mes audaces. Agadir…

1909-1912

Joseph Caillaux

Plon 1943

Lecture critique

La date de cette parution peut surprendre, c’est-à-dire en pleine époque d’une France occupée par les Allemands.

            La lecture de ces mémoires m’a donné l’occasion de faire connaissance avec son auteur, un des hommes politiques les plus brillants de la Troisième République, mais surtout de réviser un certain nombre de connaissances que j’avais acquises grâce à la lecture passée du livre d’Henri Brunschwig, « La colonisation française » et de son chapitre VII « Le Maroc et les interférences de politique étrangère. »

            La lecture du tome II m’a surtout permis de voir comment fonctionnait un gouvernement de la Troisième République quelques années avant la Grande Guerre, à la fois sur le plan de la politique intérieure et sur celui de la politique étrangère et coloniale : qui prenait la décision ?

            Ces mémoires illustrent parfaitement la conception de la politique étrangère que pouvaient avoir alors les puissances coloniales à l’égard des terres qu’ils s’estimaient en « droit » de conquérir.

            Rappelons que Caillaux fit partie de cette caste politique – les Jaurès, Briand, Barthou, Clemenceau, Poincaré – qui gouverna alors la France. En sa qualité d’Inspecteur des Finances, il manifesta en permanence de l’intérêt pour les questions financières (voir l’impôt sur le revenu), et fit tout d‘abord partie du groupe des Républicains (la gauche) qui furent le fer de lance des conquêtes coloniales, puis de celui des radicaux socialistes.

            Caillaux fut un Président du Conseil éphémère, comme le furent beaucoup de ses prédécesseurs et successeurs au cours de la Troisième République, moins de six mois entre le 27 juin 1911 et le 14 janvier 1912.

            Son passage fut essentiellement marqué par l’affaire d’Agadir et les initiatives concurrentes de la France et de l’Allemagne pour dominer le Maroc, avec l’enjeu parallèle du Congo, par une intervention française du type « fait accompli » à Casablanca et à Fez, et en réplique, le positionnement de la canonnière Panther à Agadir.

            Brunschwig écrit, en parlant du Kaiser :

            « Il espérait la cession du Congo Français » … « des conversations réunirent, en dehors du quai d’Orsay, le conseiller d’ambassade von Lankert et Caillaux à Paris, l’agent personnel de Caillaux Fondère et le ministre des affaires étrangères Kiderlen-Waachter à Berlin. Pendant un mois, entre le 15 juillet et le 15 août, on fut à deux doigts de la guerre. » (p,252)

Cette situation donne déjà une petite idée du fonctionnement concret de la diplomatie française « en  dehors du quai d’’Orsay » avec un « agent personnel ».

            Indiquons que ces mémoires constituent un plaidoyer pro domo de Caillaux, une justification de la politique qu’il a menée avec l’Allemagne, de l’accusation qui lui a été constamment faite d’être un pacifiste, prélude, plus tard,  d’une accusation de haute trahison qui lui valut d’être traduit après la guerre devant la Haute Cour.

          Il sortit de ce procès avec honneur.

            Nous verrons plus loin les arguments que Caillaux développait pour justifier ses positions.

            Il n’est pas superflu de préciser que Caillaux faisait partie d’une nouvelle génération d’hommes politiques qui succédaient à celle d’une partie des Républicains que le Panama avait dévorés, c’est-à-dire très largement corrompus.

            Le scandale du Panama s’était soldé, en 1888 par une ardoise de 1,4 milliard de francs or, soit 5,4 milliards d’euros 2015, pour 850 000 souscripteurs, dont beaucoup étaient des petits épargnants rentiers.

            Puis intervint, en 1894, l’affaire Dreyfus qui « coupa la France en deux » (La Troisième République, Jacques Bainville, p, 203).

           La France parlementaire était en gros divisée en deux camps politiques, le camp politique de la revanche, avec le retour de l’Alsace Lorraine au pays et des alliances avec la Russie et l’Angleterre, afin de contrer la puissance allemande, et le camp politique de ceux qu’on appelait les pacifistes, Jaurès, Briand, et Caillaux, lesquels recherchaient l’apaisement et la négociation.

          Avant d’esquisser mes observations sur les acteurs du scénario Caillaux, sur la scène française et internationale où se jouait ce scénario, et sur ses résultats, échec ou succès, il convient de reconnaitre que l’homme politique avait une belle écriture, notamment lorsqu’il l’exerçait pour faire le portrait des acteurs qu’il appréciait, mais surtout ceux qu’il détestait.

        Ces portraits dénotent aussi beaucoup de condescendance à l’égard de ses collègues

        Les acteurs

         Les acteurs politiques – A lire ce deuxième tome des mémoires, les acteurs du scénario Caillaux constituaient un petit cercle d’hommes, et rarement de femmes, qui se sont fréquentés, croisés, combattus, pendant de longues années, tout en faisant souvent partie du même petit monde politique parisien républicain, radical, ou socialiste du début du vingtième siècle.

      A côté des ministres en vue, Caillaux évoque quelques figures surprenantes, le couple Herbette Conti : « L’administration est conduite par le sous-directeur des Affaires politiques et par le chef de cabinet du ministre, tous deux nationalistes aussi ardents qu’inconsidérés. »

      Il s’agissait d’Herbette le chef de cabinet du ministre des Affaires Etrangères de Selves – les Allemands l’avaient surnommé Herr Bête – (p149), Caillaux n’hésitant pas à dresser le portrait peu flatteur du ministre :

       « Je me suis montré quant à présent aussi réservé que possible dans mes appréciations sur M de Selves. Je voudrais continuer. Je n’ai pas le droit de lui en vouloir de sa faiblesse intellectuelle qui  le fait prisonnier de son entourage – car on entend bien que toutes les puérilités qu’il débitait lui étaient serinées par les Herbette et tutti quanti. Je l’avais choisi sachant sa médiocrité, ne me doutant naturellement pas du degré qu’elle atteignait. Peu importe ! J’étais averti. J’aurais dû voir plus clair. «  (p,203)

        Il s’agissait du ministre des Affaires Etrangères !

       Il faut reconnaître que l’auteur, à l’exception de de Freycinet, et encore, dresse des portraits très acides d’autres acteurs de cette scène, ministres ou ambassadeurs.

        Il trace un  portrait élogieux de M.de Freycinet, avec toutefois un coup de pied de l’âne final, qui lui parut sans doute d’autant plus justifié qu’il contribua à satisfaire les ambitions de son petit-cousin de Selves, le ministre cité plus haut :

        « … L’occasion m’est donnée de tracer un léger croquis de lui. Je manquerai d’autant moins de la saisir que M.de Freycinet fut jusqu’à la fin de sa vie un des grands personnages de la République.

        Il en imposait par son passé, par sa merveilleuse intelligence, par son exquise aménité qui se mariait avec un aristocratisme de bon aloi. « Allez donc causer avec M.de Freycinet, » disaient les anciens aux jeunes ministres tels que moi, tels que Barthou, quand les circonstances nous mettaient aux prises avec une question difficile de gouvernement ou d’administration. Et nous allions solliciter dans un hôtel de la rue de la Faisanderie les éclaircissements qu’avec une lucidité incomparable distribuait, d’une voix fluette, un vieillard au profil de camée, tout grêle et tout blanc – la souris blanche fut son surnom.- « Le cerveau de cet homme est un filtre, « disait de lui Gambetta. Le tribun avait raison. Il avait non moins raison hélas ! quand il ajoutait : « Toutes les eaux en sortent pures mais infécondes. » A M.de Freycinet, comme à d’autres, plus qu’à tous autres, le caractère faisait défaut. » (p,47)

          Ou de la façon de choisir ses ministres, toujours de Selves, puis Klotz :

      «  Tout bien pesé, je me résignai : de Selves au Quai d’Orsay, moi dans un grand ministère politique, ailleurs des collaborateurs appropriés à leur tâche, ayant tous de la valeur. Une seule exception : Klotz aux Finances, Klotz dont il ne me venait pas à l’esprit de mettre la probité en doute mais que je savais un médiocre.

        Pourquoi, ayant cette opinion de lui, me suis-je assuré de sa collaboration ? D’abord parce que je n’avais guère l’embarras du choix. Le Parlement était presque aussi pauvre en financiers d’État qu’en diplomates… ». (p,80)

      Dans cette galerie de portraits, Caillaux fait un sort à Berteaux qu’il choisit comme ministre de la Guerre, alors que de Selves détenait le Quai d’Orsay, le couple ministériel qui est à la manœuvre dans les affaires marocaines, dont Caillaux dénonce le rôle dans le fait accompli de Fez, une intervention française qui ouvre une nouvelle fois le dossier du Maroc avec l’Allemagne.

       « Possesseur d’une énorme fortune, sachant largement dépenser, Berteaux disposait d’une immense clientèle. Son empressement à rendre service, son exquise bonté lui valaient d’autres amitiés, plus précieuses celles-là puisque désintéressées. Il conquérait jusqu’à ceux qu’horripilait sa passion de démagogie. Car cet homme d’une réelle valeur avait une tare : il était foncièrement démagogue. Je dis « foncièrement ». Je suis en effet convaincu qu’il n’entrait pas de calcul dans les attitudes de Berteaux…

         Ce n’est guère qu’en 1911 que les barrières tombèrent devant lui. Il sentit alors avec l’extrême finesse dont il était doué qu’il ne désarmerait les hostilités, qu’il ne parviendrait aux très, très hautes situations dont il rêvait que s’il inscrivait à son actif un geste national… voire nationaliste. Pourquoi pas ? il ne répugnait pas entièrement au nationalisme qui cousine avec la démagogie. Or voici que surgit l’histoire de Fez. Elle offre une occasion exceptionnelle de prendre une posture éclatante. Comment hésiterait-il ? «  (p, 65,66)

        Caillaux évoque à plusieurs reprises le personnage politique de Briand, en même temps autant admiratif que contempteur.

       « Il était certainement de bonne foi quand il jugeait que notre parti abusait de sa force vis-à-vis de ses adversaires. Mais, quelles que fussent les exagérations auxquelles il se complaisait en paroles, il était trop intelligent pour ne pas comprendre que le temps seul pouvait modérer l’âpreté des luttes entre hommes de gauche et gens de droite, que collaborer discrètement à cette œuvre de longue haleine par des conseils de calme distribués à propos était tout ce qu’un gouvernement pouvait faire.

        Il serait entré dans ses vues, il n’aurait pas brandi « l’apaisement » s’il n’y avait trouvé un moyen de transformer le régime et du même coup, d’asseoir son hégémonie personnelle. C’est ici que l’analyse à laquelle je procède devient délicate…

        Fondre tous les Français en un seul et immense parti selon l’expression exacte de Jaurès avec pour toute bannière « l’apaisement », se placer à la tête du pays, assurer la permanence de son autorité et la compacité de l’amalgame formé en instituant – ce fut sa grande trouvaille – la dictature des journaux sous son contrôle à lui, Briand, tel fut sa politique… l’entreprise avorta …

       Mais cela est une histoire qui sera contée tout à l’heure. Ce qu’il me faut expliquer de suite c’est comment le Président du Conseil de 1909 parvint à mettre sur pied l’extraordinaire combinaison qu’il avait, selon toutes probabilités, méditée depuis longtemps, comment il arriva à cartelliser la presse de Paris. » (p,23,24,25)

        Nous reviendrons plus loin sur le rôle de la presse à la veille de la Grande Guerre, car il s’agit d’un sujet qui ne me parait pas avoir encore assez attiré l’attention des historiens, au cours de cette période, notamment dans le domaine colonial, alors qu’il s’agissait d’un des rares vecteurs d’information ou désinformation qu’il était possible de mesurer.

        J’ai déjà eu l’occasion dans quelques-uns de mes écrits de faire le constat de cette carence historique notoire pour tout ce qui touche à l’histoire coloniale de la Troisième et Quatrième République.

       Les pages consacrées à Tardieu, une figure de la Troisième République valent le détour de lecture.

       « M.Hébrard, le directeur du Temps, vint plaider auprès de moi la cause de M.André Tardieu. Attaché au cabinet de Waldeck-Rousseau qui était lié avec les siens, nommé tout jeune inspecteur général adjoint des services administratifs du ministère de l’Intérieur, devenu par la suite inspecteur général titulaire, M.Tardieu rédigeait la bulletin de politique extérieure du Temps. Cumul critiquable, admissible cependant… à la rigueur ! Ce qui n’était pas tolérable c’est que M.Tardieu prétendit participer à des affaires internationales et qu’il soutint ou qu’il attaquât les ministres des Affaires étrangères suivant qu’ils secondaient ou qu’ils se refusaient à servir les intérêts pécuniaires de ses amis…. Ce que, en revanche, je relevais, c’était la position que M.Tardieu avait prise dans l’affaire de la N’Goko-Sangha. Il avait accepté, lui inspecteur général des services administratifs, de se faire contre l’Etat l’avocat stipendié de la Compagnie devant le tribunal arbitral constitué pour décider si la société concessionnaire avait droit à indemnité et pour en fixer le montant aux dépens du Trésor. Arrivant au ministère de l’Intérieur, je jugeai que je ne pouvais laisser passer sans sanction une incorrection – c’est le moins qu’on puisse dire – dont, si elle restait impunie, d’autres fonctionnaires pourraient s’autoriser pour en commettre de semblables.

       M.Hébrard défendit très vivement son collaborateur… Il me fit valoir le profit que je retirerais du concours dévoué que le rédacteur de la politique étrangère dans le plus grand journal de la République ne manquerait pas de me prêter…

         M.Hébrard fit valoir que ses deux prédécesseurs ne s’étaient pas formalisés de cette situation, M.M.Briand et Monis.

      « Je souris. Je consentis le geste de générosité qui m’était demandé. » (p,107,108)

      Caillaux semble découvrir à cette occasion le rôle secret que joue Tardieu dans les négociations engagées sur le Maroc.

       Tardieu était un brillant sujet, et le mélange des genres qu’il pratiquait ne l’empêchera pas de faire une belle carrière politique après la Première guerre mondiale.

    Dans la chronique que j’ai consacrée à la problématique « Subversion et pouvoir », le lecteur a pu constater que le lobby des médias fonctionne toujours aussi bien.

        Jean Pierre Renaud   –   Tous droits réservés

Le « benchmarking : Réfugiés ou Migrants ?

Le « benchmarking »

Plus simplement la bonne information !

Réfugiés ou Migrants ?

Que cache ce mot anglo-saxon et savant ?

Il n’y a rien de nouveau sous le soleil !

Le cas des « mineurs étrangers isolés »

            Le ministre de l’Intérieur a évidemment choisi le mot pour faire le buzz, car dans notre pays et dans les médias d’aujourd’hui, les mots anglo-saxons ont plus de chances de faire le buzz que le vieux bon français.

            Les dénominations choisies par les médias, les responsables politiques ou des groupes de pression humanitaires ou non, ont introduit la plus grande confusion dans l’interprétation de la nature des flux démographiques qui sont arrivés à nos frontières, pour autant qu’elles existassent encore : s’agissait-il de réfugiés ou de migrants économiques ?

            il y a quelques années, je me souviens avoir accroché les responsables du journal la Croix sur la distinction qu’il convenait de faire dès le départ entre réfugiés et migrants.

            Il est évident que des flux de migrants économiques venus de pays d’Afrique en paix relative ont profité de l’occasion provoquée par la guerre de Daech en Syrie et en Irak pour franchir mers et frontières.

         Les pays d’Europe ont ouvert une large brèche dans leur politique d’accueil, d’autant plus large que les pays de l’Union ne sont toujours pas d’accord sur la politique d’immigration qu’il convient d’appliquer, chacun d’entre eux tentant de repasser le réfugié ou l’immigré à l’autre.

        La situation actuelle de l’Allemagne montre que la générosité de la chancelière y a profondément rebattu les cartes politiques, et pas obligatoirement au profit de la paix civile et du bien commun.

            En ce qui concerne la France, on ne peut qu’être surpris de voir entrer dans ces nouveaux flux des enfants supposés mineurs venus de l’Afrique de l’ouest ou du centre mettre à profit cette situation internationale pour bénéficier chez nous d’une loi de protection des mineurs.

           C’est l’exemple du fonctionnement du « benchmarking », c’est-à-dire des informations de toute nature qui donnent la possibilité aux candidats à l’émigration de s’orienter, de s’organiser pour atteindre le pays de leur choix.

            Il faut bien comprendre que dans beaucoup de villages ou cités situés sur les fleuves Sénégal, Niger, ou Congo, on sait depuis longtemps beaucoup de choses sur la vie que connaissent des parents ou des amis dans notre pays.

            Il est évident qu’il en a toujours été ainsi, sauf que l’explosion des médias, des réseaux de communication en tout genre, a démultiplié ces possibilités d’information.

            Au cours de son histoire, l’Afrique a souvent connu des flux de migrations internes volontaires ou forcées.

            Dans le cas de la France, la présence de communautés importantes de Français d’origine immigrée constitue, avec le partage d’une langue commune, un facteur évident d’attraction.

             Il est non moins évident que la profession de passeur y a prospéré, de même que celle des faussaires de papiers, alors qu’en même temps, certaines entreprises françaises n’ont pas été mécontentes d’embaucher des clandestins.

          Dans de nombreux cas, le gain d’argent constitue un des motifs fréquent de l’émigration, parce que le parent émigré soutient financièrement toute sa famille.

            Pour mieux comprendre la nature et l’origine de ces flux officiels ou clandestins, il n’est pas inutile d’avoir un minimum de connaissances sur la culture africaine, la place du collectif, de la famille dont la composition est très différente de la nôtre, beaucoup plus large, le rôle des parentés, le rôle des anciennes coutumes, etc…

            Comment blâmer ces mouvements suscités par l’espoir d’une vie meilleure? Ils ne sont pas nouveaux.

            Pourquoi ne pas avoir aussi la lucidité de constater que toutes sortes d’associations de couleur « humanitaire » prennent place dans le « benchmarking » des flux de migrants ?

            L’immigration actuelle soulève beaucoup de difficultés en raison de son caractère massif, incontrôlable, qui ne tient aucun compte des capacités d’accueil des pays européens. C’est un facteur évident de trouble de la paix civile, d’autant plus que l’Union européenne fait preuve à la fois de laxisme et de désunion, alors qu’un islam de combat multiforme sait épouser tous les ressorts de propagande et d’action offerts par ces flux de migrants incontrôlables ou incontrôlés.

            Les Françaises et français d’origine immigrée sont mieux placés que quiconque pour mesurer les risques que notre pays est susceptible de courir dans un tel cas de figure.

            Il faut aussi que les gouvernements des pays d’émigration assument leurs responsabilités, lesquels, faute souvent de bonne gouvernance, feignent d’ignorer qu’ils n’échapperont pas, qu’ils le veuillent ou non, à une certaine dose de contrôle démographique.

            Beaucoup de ces pays ont beaucoup de peine à sortir d’un statut de pays assisté, très proche, pourquoi ne pas le dire de l’ancien statut colonial.

Le cas des « mineurs étrangers isolés »

            Avant toute chose, il convient de rappeler que notre pays s’est fait l’obligation juridique d’accueillir tout mineur étranger isolé.

            Il se trouve que, le 20 août 2018, sous le titre en première page « Migrants mineurs : l’épineux problème », le quotidien régional Ouest France a consacré plusieurs articles sur le sujet en ce qui concerne les données générales du problème et le cas de la Loire Atlantique.

            Je ne pense pas que l’on puisse faire un mauvais procès à ce journal qui expose le sujet avec un regard d’humanité, mais cela ne doit pas empêcher les citoyens de notre pays de porter un regard lucide sur ce dossier sensible.

            Regard lucide sur l’authenticité des témoignages qui fondent la reconnaissance juridique du titre de « mineur étranger isolé », et sur l’âge réel du mineur étranger, avec toute la difficulté de faire la lumière sur ces deux points.

            Connaissant un peu la culture africaine, les propos que tient le jeune guinéen interviewé dans le journal suscitent de ma part plus que de la réserve.

            Mais le problème n’est-il pas ailleurs, précisément dans les pays d’origine des jeunes migrants, celui de l’information dont  ils disposent au sein de leurs familles, des aides dont ils ont pu bénéficier pour affronter maints dangers pour arriver dans notre pays.

           Le problème ne concerne-t-il pas plus encore les pouvoirs publics des pays africains dont sont originaires ces mineurs, car après tout, les destinées de leurs enfants les concernent avant nous.

       Il semblerait assez légitime de renvoyer  les jeunes migrants dans leur pays, plutôt que de continuer à entretenir le feu de ce type d’immigration que notre pays est de moins en moins capable de gérer.

        Le même journal citait le chiffre de 476 mineurs isolés en Loire Atlantique, et indiquait qu’en ce qui concerne l’évolution du nombre de mineurs reconnus comme tels et accueillis dans notre pays, il y en avait 8 054 en 2016 et 14 908 en 2017, soit une hausse de 85% en un an, dont 80% viennent d’Afrique.

          Il est évident que cette progression n’est pas innocente.

         Par ailleurs, personne n’évoque le chiffre des « mineurs » étrangers qui ne se voient pas reconnaître le statut, et qui restent donc en France et gonflent l’effectif des migrants sans papiers.

        Dans le même journal : « La prise en charge d’un jeune isolé nécessite 50 000 euros par an », ce qui représente un coût annuel national pour ceux reconnus tels en 2017 de 14 908 x 50 000 =  745 400 000 euros.

      Une source IFRAP du 11/07/17 indiquait en charge budgétaire nationale : « bientôt un milliard cinq cents millions pour les pouvoirs publics », j’écrirais plutôt pour les contribuables.

       Ce dossier est en lui-même un scandale international et national à tout point de vue et les criminels ne sont pas toujours ceux que l’on désigne à la vindicte publique.

        Question :  ne serait-il pas plus intelligent, et en définitive plus humain de verser une partie de cet argent aux pays africains d’origine, lesquels seraient beaucoup mieux placés pour assumer la responsabilité qu’un tel système nous transfère dans des conditions tout à fait discutables, tant il met en cause la fiabilité des relations internationales que nous entretenons avec ces pays africains, notamment ceux de l’Afrique de l’Ouest ?

    Jean Pierre Renaud

Août 1944 – Août 2018 Le jeune séminariste et résistant Robert Cuenot a été fusillé par les Allemands

Août 1944 – Août 2018

Le jeune séminariste et résistant Robert Cuenot est fusillé par les Allemands au fort d’Hatry à Belfort : il avait vingt-deux ans

Ne l’oublions pas ! Ainsi que toutes les victimes de la paroisse résistante de Montbéliard !

  Très jeune, j’ai été mêlé dans ma famille, et sans le savoir, à la Résistance dans le Pays de Montbéliard, une Résistance animée par les prêtres de la Paroisse catholique de Montbéliard, une Paroisse résistante.

            Robert Cuenot était un ami de mon frère Michel.

            Il fut l’un des animateurs de la Résistance dans le Pays en compagnie de son beau-frère Frédéric Olgiesser, mort en déportation.

            J’ai largement participé à la vie et aux activités de ma paroisse tout au long de ma jeunesse, mais je vous avouerai qu’à l’occasion des quelques déplacements que j’ai effectués dans mon ancienne province, je n’ai plus retrouvé cette vitalité et cette ferveur religieuse qui animait toutes les fibres de ses paroissiens et paroissiennes.

            Il n’est pas inutile de s’en rappeler aujourd’hui, alors qu’il existe dans notre vieux pays la concurrence mémorielle que l’on connait dans le bon ou mauvais sens de l’expression.

            Jean Pierre Renaud

« Une Union Confédérale France Allemagne » de 2011 à 2018 !

Une Union Confédérale France Allemagne

Le 28 novembre 2011, sur ce blog, je préconisais d’aller vers une Union Confédérale franco-allemande avec un rappel ci-après

Jacques Julliard, dans une longue chronique « Populisme, Europe et démocratie » (Figaro du 4/06/18), intitule son dernier paragraphe : « Une Europe à deux ? »

&

L’article du 28 novembre 2011

La France et l’Allemagne : pourquoi ne pas aller plus loin dans la coordination, c’est-à-dire une union confédérale ?

« En écho de l’interview de M.Schaüble, ministre allemand des finances (Le Monde des 13 et 14/11/2011) : « les crises sont une chance », « On constate qu’une politique monétaire commune et le Pacte de stabilité et de croissance ne suffisent pas », favorable à une « vraie révolution » en Europe, c’est-à-dire une union renforcée.

            Je suis né dans une région de l’est de la France qui a connu trois invasions allemandes, pendant la guerre de 1870, la première guerre mondiale, et la deuxième guerre mondiale.

            Je suis né dans une famille dont le grand-père a connu la guerre de 1870, dont le père a effectué six années de service militaire entre 1913-1919, et a été blessé à plusieurs reprises, avec un premier frère revenu mutilé par la guerre, un deuxième revenu avec un handicap de respiration par inhalation de  gaz toxique, et un troisième, le dernier, tué, à la veille de ses vingt ans.

            Frères et sœurs, nous avons subi l’occupation allemande, l’exode et la peur, assisté à des rafles, souffert de la faim, vu défiler chaque jour, en chantant, les soldats bottés de la garnison allemande…

            Avant et après le débarquement, les plus âgés ont suivi, grâce à l’écoute clandestine de la radio suisse, radio Sottens,  le déroulement de la guerre sur tous les continents.

          Et compris, après la guerre, certaines des actions de résistance auxquelles se sont associés quelques membres de notre famille.

        Et en dépit de toutes ces morts, souffrances, et blessures, je ne crois pas avoir entendu des paroles de haine contre les Allemands, ou comme à la mode du jour, une demande ardente d’actes de repentance (est-ce que, par hasard, ce mot vous dirait quelque chose ?).

        Depuis plusieurs années, et en ce qui me concerne, je pense qu’il faut aller beaucoup plus loin dans l’action commune de nos deux pays, au-delà des conseils périodiques franco-allemands.

         Dans chacun de nos deux conseils des ministres, il faut créer un embryon de pouvoir confédéral, y nommer un ministre naturellement bilingue, ministre à part entière, qui serait chargé de faire avancer des propositions de politique confédérale, au quotidien, comme au moyen et au long terme. »

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         Dans sa chronique du 4 juin dernier, Jacques Julliard propose d’adopter le même chemin d’union en intitulant ses dernières réflexions « Une Europe à deux ? »

       Il est vrai qu’à voir la pusillanimité dont font preuve nos dirigeants politiques depuis trente ou quarante ans, dans l’incapacité d’amarrer notre civilisation à des institutions qui tiennent la route, et avant qu’il ne soit trop tard, il faut reprendre l’initiative, comme avaient su le faire le Chancelier Adenauer et le Général de Gaulle, alors que les cendres du deuxième conflit mondial étaient encore chaudes, pour ne pas dire très chaudes.

          Jean Pierre Renaud

Merkel et Macron et les partis politiques: un « karambolage » franco-allemand ?

Merkel et Macron et les partis politiques : un « karambolage » franco-allemand, à la mode d’Arte ?

            La Loi Fondamentale de la République Fédérale Allemande et la Constitution de la République Française reconnaissent le rôle constitutionnel des partis dans la formation de la volonté politique du peuple.

            A Berlin, et après les nouvelles élections, la Chancelière négocie avec les partis politiques une nouvelle alliance de gouvernement.

            A Paris, et pour se faire élire, le Président a joué les réseaux sociaux contre les partis politiques, et depuis, il n’a de cesse de tenter de débaucher certains de leurs dirigeants, et donc de les affaiblir : en parallèle, il tente de constituer un nouveau parti, dont le résultat est loin d’être assuré.

            Pourquoi ne pas noter que le Président actuel s’exonère ainsi de son rôle de protection constitutionnelle, en tentant de discréditer le rôle des partis politiques encore en vie ?

            Pourquoi ne pas noter aussi que certains pourraient y voir l’expression d’une forme moderne de césarisme ?

           Jean Pierre Renaud

Humeur Tique Egalité! Egalité! Egalité! Europe! Europe! Europe!

« Echos de la brousse de France »

            Ne vous y fiez pas trop, petits marquis et petites marquises de notre  intelligentsia, avant tout parisienne, il y a de plus en plus de citoyens simplets qui ne prennent pas vos vessies pour des lanternes !

            Egalité ! Egalité ! Egalité !

         Qu’est-ce à dire ? Ou le poker menteur !

          Dans notre beau pays, n’êtes-vous pas un peu surpris de voir, une certaine gauche surtout, mais face à une droite qui n’a pas le courage d’aller au fond des choses, dénoncer la grave violation d’égalité des droits que représenterait le projet actuel de déchéance de nationalité.

          Mais, Monsieur et Madame, mon voisin a deux nationalités, la Française et l’Algérienne, mon toubib a deux nationalités, la Française et l’Israélienne, ma collègue de bureau a deux nationalités, la Française et la Norvégienne…

        Ils ont deux passeports et bénéficient donc de droits qui ne les rendent pas égaux à nous autres simples citoyens d’un seul pays, la France.

        La rupture d’égalité est bien celle-là, non ?

        Que dire aussi des binationaux ou binationales qui exercent les pouvoirs de la République, ministres, députés ou sénateurs ? Comment font – ils pour arbitrer quelquefois entre leurs deux casquettes, entre les intérêts des deux pays dont ils sont ressortissants ?

        Une rupture d’égalité encore plus grave, vous ne trouvez pas ? Laquelle devrait conduire, à l’interdiction de jouir de deux nationalités, quand on siège à l’Assemblée ou au Sénat, ou quand on exerce des fonctions de nature régalienne.

       Puisqu’elle met en cause l’exercice du suffrage universel de la République Française et l’exercice de notre indépendance nationale !

Une Europe irresponsable, mais la faute à qui ? A l’autruche !

     A voir ce qui se passe, on trouve plus de responsables politiques, en France même et dans l’Union, pour détricoter les institutions européennes que pour renforcer la gouvernance des pays qui sont prêts à aller plus loin dans la solidarité et le partage des responsabilités, au cœur de la zone euro.

     Depuis plusieurs années, Cameron fait campagne pour détricoter les institutions de l’Union, et en face, qui a le courage de proposer aux Européens le contenu et le contour de celles qui garantiraient l’exercice d’une puissance mondiale qui n’existe pas encore en tant que telle ?

     Citez- moi quelques noms !

       Face aux vagues massives de migrants, réfugiés et non réfugiés, l’Union Européenne s’est montrée d’une incapacité dénoncée de toutes parts, et a montré en toute clarté les limites de ses ambitions.

      Les pays de l’Europe de l’Est continuent à faire beaucoup plus confiance au grand protecteur américain qu’à l’Union, et les autres, sans le dire ou l’avouer, font comme si ce n’était pas leur cas aussi.

      US GO Away ! Mais en même temps, l’Europe et l’Union n’existeraient plus si les Etats-Unis n’avaient pas eu le courage de venir la libérer une première fois en 1917, et une deuxième fois en 1944.

      Alors, chers amis d’Europe, courage fuyons ! Alors que la paix au Moyen Orient ne reviendra qu’à la condition que l’Union mette à la disposition des adversaires de  Daech, un corps expéditionnaire, sorte de préfiguration de l’armée européenne qu’il faut mettre sur pied.

     Que l’Allemagne le veuille ou non, en ouvrant ses frontières à des vagues de migrants mal contrôlées, ce pays est entré dans l’engrenage d’un engagement militaire de type européen.

     Même s’il est possible de se demander si Merkel n’a pas ouvert les portes de son pays, afin de le racheter de son passé nazi.

     Avez-vous entendu les politiques mettre sur la table un projet de nouvelle union européenne qui tienne la route, car composée des pays qui ont l’ambition de partager les destinées de la nouvelle puissance qu’elle pourrait être mais qu’elle n’est pas ?

     Non ! Mille fois non !

Un malentendu à « l’eau de rose » !

  En début d’année 2014, le Président de la République a alimenté abondamment  les gazettes et leurs commentaires.

            En dépit des commentaires qui ont décelé dans ces discours un tournant majeur vers un social-libéralisme assumé, il y a tout lieu de penser que cette sorte de « baratin » politique, techno sur les bords, n’a pas convaincu l’opinion publique.

            Un discours qui est tellement loin de l’attente des citoyens, c’est-à-dire celle d’une remise à plat complète du pays.

            Comment convaincre les Français et les Françaises,  en proposant à nouveau à la sortie du Premier Conseil des Ministres de l’année 2014, cette photo de famille des « 37 »  ministres, comme s’il n’y avait pas de crise en France ?

            L’éditorial du Monde du 3 janvier parait bien optimiste lorsqu’il écrit : «  son appel au ressaisissement est balisé », mais en constatant : « un homme qui s’est toujours refusé à tenir un discours de vérité sur l’état du pays », alors qu’il s’agit d’un discours aussi banal, et qu’il n’a pas proposé aux Français et aux Françaises des objectifs concrets avec un calendrier d’action, selon la méthode qu’utilisait Mendès France.

            Le meilleur exemple est celui de la zone euro : le même journal rapporte le propos du Président en ce qui concerne l’Europe : «  je prendrai dès le printemps prochain des initiatives avec l’Allemagne pour donner plus de force à notre union ».

            Il lui a fallu presque deux ans pour avancer sur un sujet aussi important, sans en dire plus ?

            Le problème est que la France n’a pas élu le Président actuel, mais voté contre l’ancien Président, que le Président actuel n’a pas de majorité pour prendre un tournant social-libéral, celui que propose le MEDEF, et mettre en œuvre, pour autant qu’il en ait l’intention ou l’envie, le tournant politique d’une remise à plat nationale de nos institutions (le millefeuille), de notre système économique et social, et du renforcement de notre arrimage européen.

            Il faudrait pour cela que nos politiques aient le courage de biffer les frontières largement artificielles qui existent aujourd’hui entre une certaine gauche et une certaine droite, en jouant le jeu d’une politique de sursaut national.

            Pourquoi la France serait-elle incapable d’imiter une Allemagne en bonne santé, capable de faire une politique gauche-droite, alors que l’état  économique de la France plaiderait encore plus pour une telle union de salut public ?

Jean Pierre Renaud

Humeur Tique: France 2, journal du soir du 21 janvier 2013, le traité franco-allemand passe à l’as!

Humeur Tique : France 2, notre belle chaine publique ! Journal du soir, le 21 janvier 2013 !

Ou le cinquantenaire du traité franco-allemand qui passe à l’as !

            La neige, le Mali, d’autres sujets, … puis les dossiers, dont un consacré à la chirurgie esthétique des adolescents…

            La célébration du cinquantenaire du traité franco-allemand ne méritait-elle pas mieux de la part d’une chaine encore supposée publique ?

            Il faudra sans doute plus qu’une opération de chirurgie esthétique pour que France 2 retrouve sa vocation d’information publique !