Brèves Présidentielles 2022

Macron au Four  et au Moulin ?

« Man kann nicht auf zwei Hochzeiten tanzen « 

Une farce démocratique ?

         Le sujet que personne n’ose aborder, alors qu’il s’agit des destinées d’une France et d’une Europe bien malade : compatibilité ou incompatibilité entre les fonctions constitutionnelles d’un Président  de la République Française « intérimaire » en campagne de réélection et d’un Président Intérimaire du Conseil Exécutif de l’Union Européenne (6 mois ) !

         En temps d’une « guerre » qui ne dit pas son nom aux frontières de l’Europe, face à la Russie de Poutine qui a envahi purement et  simplement l’Ukraine, dont l’armée multiplie  les exactions barbares dignes des Hautes Epoques de Staline ou d’Hitler !

Jean Pierre Renaud

Brèves

Ukraine…Ukraine…Corse…Corse… Sondages…  Sondages…Pratiques politiques suspectes…

       Ukraine, le génocide… 

 Un seul espoir si les Etats-Unis ne se mettent pas de la partie, la médiation de l’Eglise Orthodoxe Russe qui ne va tout de même pas laisser son grand soutien devant l’Eternel continuer l’extermination du peuple Ukrainien, une nation « sœur »

Comme en 1932-1933, avec Staline, et la passivité de l’Europe !

Avec le « Frère Musulman ( ?) » Erdogan à l’affût !

La Corse s’embrase … à nouveau…

Il est évident, sauf pour nos responsables politiques, que cela devait arriver, car la République mélangeait les catégories de criminels, en mettant sur le même plan, les criminels de droit commun, politiques ou non, avec les ennemis de la République, tous ceux ou celles du Djihad, auteurs ou complices de terrorisme, qui avaient porté les armes contre la France.

Il y a des années, j’avais soulevé sur le blog cette question du djihad  dans nos prisons, en suggérant qu’on les accueille, comme ils auraient dû l’être, dans un cadre juridique différent, sur une île ou dans un fort.

Sondages d’opinion ?

Avec Frédéric Dabi, le Figaro du 11mars 2022, page 5 : « Pour les jeunes, le politique n’est plus le lieu des solutions »

Est-ce qu’il l’a jamais été ? Rien n’est moins sûr !

Encore moins si l’on se base sur les références données dans cet article, en comparant les années 1957, 1968, et 2021 ? Avec les mêmes bases nationales pour la même génération étudiée de 18 à 30 ans ?

ll est permis d’en douter.

Pratiques politiques suspectes : des ministres en campagne, un Président en campagne tout en étant Président de la République, « en même temps » que Président temporaire du Conseil Européen, le corps préfectoral en uniforme avec cape et casquette en supplétifs politiques du moment électoral…. Avec 43 ministres ou secrétaires d’Etat, une petite armée en campagne avec intendance et réseaux sociaux, car « Comme j’aime c’est gratuit », mais pas pour tout le monde…

Le jeune Attal dans l’Isère en compagnie du « sous-préfet du département » (sic) avec le très modeste soutien d’un de nos professeurs de morale publique, « Grand élu » sur Seine de l’UDI : « Il a réussi à négocier avec moi, ce  qui est une marque d’intelligence », mais à quel prix ? (Le Figaro des 12 et 13 mars 2022, page 11)

Jean Pierre Renaud

Les nouveaux pouvoirs de la République, les associations et les réseaux sociaux

Avant-propos

Le texte ci-dessous a été publié il y a moins d’un an : n’est-il pas encore plus d’actualité ?

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Questionnaire Citoyen N°3

 Les pouvoirs de la République Française ? Qui les exerce vraiment ?

Révolution des réseaux sociaux et pandémie révolutionnaire de type planétaire ?

Les trois pouvoirs constitutionnels légaux

            Il existe en  France une grande confusion dans la compréhension et l’exercice du pouvoir politique, entre les pouvoirs publics, répertoriés d’après la Constitution en trois pouvoirs classiques, l’Exécutif, le Législatif, et leJudiciaire, et d’autres pouvoirs, récents ou non, pouvoirs qui ne figurent pas dans cette Constitution, les médias, les associations, ou les réseaux sociaux.

            Récemment, Président  des Etats Unis et Président de France se sont mis à « tweeter », c’est-à-dire à alimenter les réseaux sociaux.

            Il n’a pas toujours été facile historiquement de faire régner une bonne harmonie entre les trois pouvoirs constitutionnels, régis par le grand principe de la séparation des pouvoirs.

Tout au long des dernières années, l’Exécutif a toujours eu la plus grande peine à faire admettre qu’il en respectait le principe, alors même que les magistrats du Parquet relevaient toujours de cet Exécutif, en dépit des  déclarations, plutôt récentes, sur  le distinguo subtil qui serait fait entre instructions générales et instruction individuelle, au cas par cas.

En 2017, la violation du secret de l’instruction dans l’affaire Fillon, quelques jours seulement après le lancement d’une information judiciaire, en a fourni un  exemple récent.

La Cour de Cassation, élément important du pouvoir judiciaire, a manifesté par ailleurs son ambition d’être « créatrice de droit », et donc en concurrence avec le pouvoir législatif.

Enfin, l’imbrication actuelle entre le système juridique de l’Union européenne et celui de la France, sème un peu plus le trouble, sur le qui fait quoi, en matière de pouvoir et de décision juridique et politique.

A partir des années 2000, la représentativité de la démocratie républicaine a été fragilisée par deux facteurs :

Premier facteur, la présence d’une extrême droite relativement forte fausse les résultats des élections, en donnant l’avantage « artificiel » au candidat le mieux placé face à l’extrême droite, le cas de Chirac ou de Macron.

Deuxième facteur, le fossé qui s’est creusé entre élus et opinion publique, étant donné l’incapacité des partis politiques, reconnus par la Constitution, de proposer des doctrines, des solutions ou projets répondant aux inquiétudes nées d’une mondialisation sans borne.

Il existe enfin un mélange des genres souvent clandestin dans certains couples entre élus, juges, journalistes, ou grands chefs d’entreprises, un mélange des genres qui fragilise la mise en application du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs.

Autres pouvoirs : quatrième, cinquième, et sixième pouvoirs, médias, associations et réseaux sociaux

Médias, le quatrième pouvoir :

Traditionnellement, et avant que les réseaux internet ne submergent ceux de la presse écrite, verbale, ou télévisuelle, il s’agissait de la presse écrite, qui joua encore un rôle d’influence important sous la Quatrième République, à laquelle vinrent s’ajouter plus tard la radio, la télévision.

 Les structures et l’influence de ce quatrième pouvoir,  sont mieux connues aujourd’hui.

Journaux, radios, télévisions et infrastructures internet sont majoritairement entre les mains de grands groupes financiers. Il est donc souvent difficile d’accorder du crédit aux belles déclarations d’indépendance de leurs journalistes.

Je serais tenté de dire qu’ils diffusent une sorte de bruit de fond d’atténuation de l’actualité violente ou dérangeante, avec incontestablement une note dominante de foi libérale, multiculturelle, et en définitive mondialiste.

 Le journal Le Monde en est l’exemple le plus récent, contrôlé par un triumvirat de grands capitalistes de statut national et international. Le rachat d’une partie de la participation d’un des trois, décédé, par un grand capitaliste tchèque provoque évidemment un  grand scepticisme.

Quelques médias se sont faits une spécialité dans la dénonciation de scandales vrais ou supposés. Le Canard Enchaîné en est l’exemple le plus caractéristique, car il dispose traditionnellement d’informateurs quasiment professionnels dans la plupart des secteurs de la République.

Le mélange des genres qui semble se développer au sein des couples, entre journalistes ou élus, mettent aussi en cause le même principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs. Il semble que le cas soit de plus en plus fréquent.

Associations, le cinquième pouvoir

Tout au long du vingtième siècle, la loi de 1901 a fourni aux citoyens un formidable outil juridique pour lancer les initiatives les plus diverses dans beaucoup de domaines publics ou privés, sans que leur contrôle ait été le plus souvent à la hauteur de leur développement, notamment quant à l’obligation qui leur était faite de ne pas avoir de but lucratif.

Un certain nombre d’associations s’adonnaient aux activités lucratives, quitte à habiller leur activité de formules qui les masquait.

Au cours des années 80, les associations reconnues d’utilité publique, soumises à une procédure sérieuse d’instruction et  de contrôle théorique, n’avaient pas trop de soucis à se faire, la Préfecture de Paris, siège de beaucoup d’entre elles, ne disposait alors d’aucun moyen de contrôle financier.

Je citerai le cas d’une grande association nationale, disposant à son siège social de Paris, d’une entrée « privée », et d’une entrée « publique », donc deux faces d’activité.

Une défiscalisation au service du cinquième pouvoir

De très nombreuses associations, grandes ou petites, bénéficient de nos jours des dons effectués sur la base de 66% des montants versés (article 200 du CGI).

            Français et Françaises reçoivent en fin d’année toutes sortes de sollicitations de dons de la part d’associations qui poursuivent les buts les plus divers en France ou à l’étranger.

            Ces dons donnent aux associations un réel pouvoir d’influence sur les autres pouvoirs, et l’actualité récente en apporte la preuve quotidienne dans la lutte contre le réchauffement climatique.

            La mesure en question donne des moyens financiers à des associations dont le but n’est pas toujours celui de l’intérêt général, de la paix civile, de la laïcité, quand il ne s’agit pas de peser sur la politique étrangère de la France.

Théoriquement, les associations inscrites au Répertoire national des associations n’y figurent, après instruction, que dans la mesure où elles respectent trois critères, l’intérêt général, un mode de fonctionnement démocratique, et le respect de la transparence financière.

 Tout repose donc ensuite sur les capacités de contrôle des pouvoirs publics, de la Cour des Comptes, ou des administrations de l’Etat, alors qu’il s’agit d’une manne annuelle payée par les contribuables, dont le montant dépassait en 2017, un milliard quatre-cents mille euros.

La réglementation actuelle, sauf erreur,  n’impose pas ce type de contrôle pour les associations qui reçoivent moins de 153 000 euros de dons par année, une limite de versement qui laisse donc beaucoup d’espace de liberté aux petites associations.

A voir les nombreux courriers avec stylos, images, timbres, et brochures, que beaucoup d’associations diffusent et répètent, le quasi-harcèlement de certains bénéficiaires de dons, et à jeter un coup d’œil sur certains comptes, il apparait bien que les agences de communication tirent le meilleur parti du système actuel, en prélevant de 10 à 20 % des montants perçus grâce aux dons.

 Le nouveau pouvoir des associations soulève une question politique importante, à partir du moment où les contrôles d’objectifs et de résultats ne paraissent pas à la hauteur des enjeux de la République, au niveau de l’Etat et des collectivités locales. Les collectivités locales subventionnent un grand nombre d’associations de toute nature.

Il ne se passe pas de jour sans qu’on entende que telle ou telle association, souvent inconnue, a porté plainte auprès d’un tribunal, contre telle ou telle décision, sans que l’on sache si ces associations ont une activité conforme à la loi de 1901, ou aux obligations qui sont les leurs en cas d’inscription au Répertoire national des associations.

Réseaux Sociaux, le sixième et nouveau pouvoir : la révolution des réseaux sociaux avec son potentiel et son risque de pandémie révolutionnaire de type planétaire

Ce dernier pouvoir a incontestablement fait exploser notre vieux système de pouvoir, avec d’autant plus de force qu’il a tissé des réseaux dans tous les domaines et sur la planète toute entière : il est en capacité de faire circuler n’importe quelle rumeur, faux texte ou fausse image, comme les dernières années l’ont montré.

 Nombreux sont les politiques qui, à l’exemple de Trump ou de Macron, se sont mis à « tweeter » et à « retweeter », accordant crédit ou bénédictions à ce nouveau pouvoir incontrôlé.

Les réseaux sociaux constituent un nouveau pouvoir mis à la disposition de n’importe qui et pour n’importe quoi, pour de bonnes ou de mauvaises raisons , bonnes ou mauvaises causes, fric ou bien commun…

L’exemple de la jeune suédoise devenue une sorte d’icône de la lutte contre le réchauffement climatique est très symbolique de notre époque.

Le développement des réseaux sociaux soulève donc un redoutable problème de contrôle.

Il manque incontestablement une nouvelle instance de régulation et de contrôle des réseaux  sociaux et du contenu de leurs flux d’images et d’informations, au niveau de notre pays, de l’Union européenne, et du monde.

Gare à la pandémie révolutionnaire mondiale pour n’importe quelle cause et n’importe quelle lubie !

Jean Pierre Renaud – Tous droits réservés

Les Indigènes de la République et l’art africain de la Cour d’Abomey: deux pièces à verser au dossier

Avec Jean Clair : dans le livre « Terre natale » « Exercices de piété » (Gallimard-2019) où « Il évoque à nouveau son enfance en Mayenne, ses parents dont il dresse  des portraits émouvants, presque déchirants, la campagne des années quarante et cinquante qui a disparu comme les haies qui la scandaient, revenant ainsi à des thèmes dont ses lecteurs sont familiers. »

            Historien d’art, Jean Clair a été directeur du Musée national Picasso-Paris jusqu’en 2005.

            Il s’agit d’un livre austère, mystique, nourri de culture et de voyages, souvent décoiffant, lorsque l’auteur décrit la société actuelle par rapport à celle du passé de notre pays.

            Dans ses réflexions sur l’art, le lecteur ne peut évidemment pas manquer d’y voir la marque du sous-titre de ce livre « Exercices de piété ».

            Je propose quelques extraits de son texte qui font écho à quelques-unes de mes réflexions et publications sur deux sujets, la propagande du groupe de pression « Les Indigènes de la République » et la restitution d’objets d’art de l’Ouest Africain à  leurs pays d’origine, anciennement le Dahomey, aujourd’hui, le Bénin.

            En ce qui concerne, ce deuxième thème, le lecteur aura la possibilité de relier le propos « religieux » de l’auteur à la comparaison que fit un illustre hiérarque de l’association en question : ce dernier indiquait qu’en privant le Bénin du Trésor de la Cour de Béhanzin à Abomey, notre pays privait ses habitants d’une sorte d’équivalent de la basilique royale de Saint Denis.

Les Indigènes de la République

            Le blog de janvier 2017 a consacré de nombreuses pages au thème polémique des Indigènes de la République, notamment en citant de larges extraits du livre d’Eugen Weber « La fin des terroirs » dans lequel l’auteur décrit le passé de nos terroirs.

         La condition des paysans de France n’avait rien à envier à celle de beaucoup d’Indigènes des colonies françaises,  une comparaison historique chère à certains groupuscules politiques et multiculturels voués à la revendication, à la repentance, et à la réparation, le plus souvent en monnaie sonnante et trébuchante…

         « Monuments aux morts, griffés de haut en bas, au cœur du village, tables de marbre, dans la nef de l’église, entassant des noms dont personne ne se souviendrait plus. Les paysans avaient fourni la piétaille pour les charniers de la Première Guerre. Cela avait permis de réduire une classe sociale dont la nécessité n’était plus évidente. On se servirait d’eux, une dernière fois. Les masses rurales, jusqu’alors majoritaires, nécessaires à nourrir la nation, avaient été intégrées, du moins le voulait-on ainsi, dans une entité administrative qui leur assurerait la sécurité, la santé, l’éducation, l’armée, la  police, les juges, les gendarmes, les instituteurs. Mais ces communautés furent en réalité dépouillées de leurs droits communaux, prés communaux, droit de chasse et de pêcher, code forestier, privés de leur façon de vivre, de penser et de parler, et soumis finalement à des conventions et à des langues qui leur éraient étrangères, comme un conquérant l’impose à des colonisés. Les colonies de ruraux étaient là, clairsemées et isolés, prêtes pour une exploitation économique.

        Plus peut-être. Il  m’arrive de penser que la façon dont les petits paysans furent les premiers appelés au début de la guerre d’Algérie pour renforcer les effectifs de l’armée d’active, rappelant la façon dont on avait à sa fin enrôlé les harkis pour renforcer le contingent venu des villes. Les paysans de nos campagnes avaient été les derniers des colonisés, les idiots des Landes et les crétins des Alpes, les péquenots des patelins perdus, plus proches des indigènes, des autochtones d’outre-mer, des djebels de Kabylie ou des Marquises, que des gens des cités qui venaient l’été les visiter. On les laisserait tomber après coup, comme avait laissé tomber les supplétifs, pour achever de réduire, jusqu’à la faire disparaitre, une communauté rurale devenue inutile, et inassimilable. » (page 103)

            Quelle population aura connu une telle décimation ? Ils auront perdu jusqu’à leur nom. De « paysans », ils sont devenus des « agriculteurs ». Ou bien ailleurs, des « éleveurs ». Mais les paysans étaient à la fois et nécessairement des agriculteurs et des éleveurs. On les avait sommés de choisir, comme l’ouvrier à la chaine doit se spécialiser. Les deux mamelles se sont taries. Et les « pays » ont disparu…. » (page 107)

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L’art de la Cour d’Abomey

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« TERRE NATALE »

Jean Clair

XXIII

« La Débâcle » (page 373)

 L’art de la Cour d’Abomey

                        « … On a rempli les musées à mesure qu’on vidait les églises Mais le sanctuaire est un lieu qui a un sens, ordonné qu’il est à l’horizontale comme à la verticale, par des objets, statues ou peintures, disposés selon leur destination, chacun ayant sa valeur et son sens, du portail où sont les saints à l’autel où sont les dieux, du niveau où sont célébrés les Evangiles à celui où l’on se remémore les Epitres : un espace plein où rien n’est interchangeable, ne se soustrait ni ne s’ajoute, un parcours qui a son début et sa fin.

            Le musée et la collection, eux, ne nous livrent jamais que des matériaux errants, indifférents, qui ont perdu leur destination, leur pouvoir et leur sens. Sans attache, et sans fin. L’errance contre l’orance. » (page 387)

          J’ai fini par haïr les musées auxquels j’ai consacré ma vie ; ils illustrent trop bien l’échec de notre temps. A quoi bon constituer les collections d’art primitif, les quatre-vingt-dix mille objets ou plus venus d’Afrique ou d’ailleurs que conserve Branly et qu’on prétend aujourd’hui restituer ? Des œuvres d’art ? La notion était inconnue de ceux qui les façonnèrent : masques rituels, objets cérémoniels, c’étaient des instruments de culte, que les tribus détruisaient, que l’on brûlait, après qu’ils avaient servi. Seule la curiosité des Européens permit de les sauver, de les conserver, de les classer, de les inventorier et de les exposer.

        Les tribus africaines n’agissaient pas différemment des sociétés de la Grèce et de la Rome antiques, dont les prêtres enfouissaient dans des favissae, ou jetaient au feu, les objets qui encombraient les temples, mais qui n’en demeuraient pas moins la propriété des dieux, et non des œuvres d’art destinées à la satisfaction des hommes.

       Les musées nés de la modernité républicaine ne sont pas les fosses ni les bûchers des objets de culte où les conserver une fois que le culte a disparu. Tout au contraire prétendent-ils les sauver de l’invisibilité pour les offrir au regard des terrestres. Ce faisant, ils leur retirent leur pouvoir et leur sens.

       Plus courageux serait de restituer à l’église les sculptures, les retables qui n’ont jamais cessé d’avoir un sens et une vertu dans une société et dans une culture qui sont toujours les nôtres. Retirer une Piéta de l’autel pour lequel elle a  été conçue, et la raccrocher aux cimaises d’un musée, entre l’effigie d’un Roi et les figurants d’une bataille ; c’est priver l’image d’une puissance qui  la faisait participer du sacré et représenter les traits non seulement d’une personne, mais aussi de la force active qui était la sienne. Et finalement, au bout de quelque temps, c’est effacer au regard du visiteur de hasard ce qu’elle voulait si magnifiquement dire, selon une imagerie et des figures rigoureusement réglées – pour ne plus être qu’un jeu gratuit de formes, un néant visuel dans lequel l’art dit contemporain viendra puiser les raisons de sa fausse existence.

       Oserait-on faire chez nous ce que les Russes ont fait chez eux, quand le régime soviétique ayant disparu, on restitua aux orthodoxes les trésors dérobés après la Révolution dans le but de créer un musée des Religions et de l’Athéisme… ». ( page 397)

        « Inanis et vacua, informe et vide, sans forme et sans fond, c’est aussi une façon cavalière, en deux mots, de définir la nature de l’art dit contemporain, dans les derniers instants de son aventure. Dissolution, dislocation, disparition de toute forme visible, dispersion des limites, explosion des enveloppes, mais également refus du dicible, du mot, du sujet, de ce que dit l’image, et si précisément et si bellement, au-delà des incertitudes et des efforts des mots de la langue écrite et parlée.  Rien n’est sorti de cet art moderne et contemporain, qui prétendait annoncer le futur et lui donner son sens . Rien n’est sorti de lui que le tohu-bohu des musées sans forme et sans issue, et la rumeur des salles de vente hystérisées.

        Nous sommes à l’autre bout de l’histoire humaine non plus à sa genèse, dans ce désert de feu où brûlent les usuriers, les vendeurs, les marchands, tout empressés dans leur vie, à donner une valeur à des objets qui n’en avaient pas. Foires affolées où rien ne se vend que du vide, enchères où rien ne part qu’à des prix insensés. Titrisation du néant, usure de l’usurier qui perpétue l’illusion de l’art, en magicien funeste qu’il est, qui gesticule et qui crie, au-dessus du vide à présent béant… » (page 400)

       « En quel cercle de l’Enfer faudra-t-il les jeter, plus bas encore que le cercle où rôtissent les damnés de Dante ?

      La dévaluation des valeurs, Nietzsche n’aurait osé l’imaginer. Une dévaluation des valeurs autrement radicale que les dévaluations monétaires entrainées par la guerre, puisqu’il s’agit à travers la fiction nommé « art », de vendre de l’argent pour avoir plus d’argent. Car plus rien n’est une valeur, mais le signe d’un signe qui finit par ne plus rien signifier. Jeff Koons, Damien Hirst et les autres, à quoi bon nommer ces faux dieux, qui n’ont jamais  remplacé ceux que je craignais, que je priais et que j’aimais jadis, au moment de quitter une terre natale, devenue terre vaine aujourd’hui. » (page 401)

Commentaire : à lire ce texte sans concession et pour la définition de l’art en général aussi bien que celle de l’art contemporain, peut-être ne sommes-nous pas beaucoup moins loin de l’art africain que l’on ne pourrait le penser ?

     Eloigné de ses terres d’origine et de ses croyances, quel sens peut avoir l’art africain que les occidentaux ont mis à la mode, un art africain que la société moderne a placé comme catégorie de l’art contemporain décrite par l’auteur, avec tout ce que cela a entrainé  sur le plan de la spéculation et de la mode ?

       Pour avoir traité à maintes reprises sur ce blog de sujets d’histoire coloniale ou postcoloniale et des controverses qui agitaient encore l’histoire postcoloniale  sur les héritages blancs ou noirs, vrais ou supposés, il n’est pas interdit de penser que les revendications portant sur la restitution d’objets d’art africain (voir blog d’octobre 2016), notamment dans le cas d’Abomey, sonnent comme le symbole d’un colonialisme qui a réussi tardivement, et dans ce cas-là, à revêtir un costume africain.

          Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Une France à l’envers : les inversions de toute nature !

Une France à l’envers !

 L’inversion des institutions de la démocratie représentative :

Le grand débat public en est l’exemple le plus récent ! Pourquoi ?

            Il est tout de même étrange qu’un Président de la République aux prises avec une grave crise de confiance recoure à une sorte d’expédient démocratique au lieu de faire confiance aux institutions politiques normales et constitutionnelles de notre pays, et en les court-circuitant.

            A quoi servent les institutions de la République ? Le Parlement, les Assemblées régionales et départementales, les Conseils municipaux et leurs dizaines de milliers de conseillers élus ?

            Sans avoir besoin d’invoquer un nouveau « spectre », il y a effectivement quelque chose de pourri dans le royaume de France.

            Ne s’agit-il pas du vrai débat de fond ?

A savoir si la République en marche ne nous entraine pas dans la spirale et le tumulte des réseaux sociaux, c’est-à-dire une anarchie qui ne dit pas son nom ?

L’inversion européenne des valeurs des différents pays de l’Union :

      Quand les institutions européennes, notamment la Commission Européenne d’inspiration technocratique et faussement représentative des États de l’Union, nous      jette dans les flux d’une mondialisation libérale non régulée, avec la complicité des pouvoirs publics, en ignorant nos cultures, nos traditions, nos identités nationales.

L’inversion des valeurs des majorités :

        Quand les minorités veulent imposer leurs valeurs à notre société, qu’il s’agisse de l’islam radical, sur la laïcité, ou de cultures étrangères qui n’ont rien à voir avec notre longue histoire et notre idéal du vivre ensemble.

L’inversion des valeurs de notre « état de droit » :

      Quand le délinquant a plus de droits que la victime sous le prétexte d’un « état de droit » qui protège plus le délinquant que la victime.

            Vous avouerais-je que chaque fois j’entends les mises en garde du Défenseur des Droits, j’entends le bruissement des pâles de l’hélicoptère chargé d’aller pêcher dans le massif de l’Himalaya le procureur idoine pour sauver le soldat Tiberi ?

L’inversion de nos valeurs nationales :

         Quand un djihadiste, Français et ennemi de la France ou terroriste, bénéficie à la fois d’une protection judiciaire aux frais de la Princesse, et qu’une fois condamné, il bénéficie aussi, en prison, des mêmes droits que tout autre criminel emprisonné.

            Une statistique du 1/12/2018 évalue à 20 560 le nombre de personnes susceptibles de franchir le cap de la radicalisation, et à 9 762 le chiffre des personnes radicalisées.

L’inversion de nos valeurs de liberté de conscience et de religion :

      Quanddes groupes de pression religieux, idéologiques, politiques ou culturels entendent obliger la France à faire le chemin inverse d’une longue histoire qui, grâce à la laïcité et à la fin des guerres de religion, a enfin donné aux Français et aux Françaises la liberté de conscience et de religion.

            Jean Pierre Renaud

Avec Platon, la sagesse des siècles et un Parquet des Mineurs à Paris

Avec Platon, la sagesse des siècles !

« La République »

            « Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,

             Lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, 

            Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,

              Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois,

            Parce qu’ils ne reconnaissent rien au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne,

            Alors c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. »

Platon 428 av.J.C / -348 av.J.C/

Cette sagesse a inspiré, il y a de nombreuses années, le travail d’une magistrate du Parquet des Mineurs à Paris.

            Jean Pierre Renaud

Laïcité et République Française, la laïcité est le gage de la paix civile !

En écho aux déclarations du Président devant les évêques de France, le 8 avril 2018…

Laïcité et République Française, la laïcité est le gage de la paix civile !

            Il s’agit d’un sujet auquel je suis particulièrement sensible et attaché pour de multiples raisons que je vais rapidement évoquer.

            Des raisons familiales tout d’abord : petit enfant d’une famille grand-paternelle issue du Plateau de Maîche, dans le massif du Jura, dans ce que certains commentateurs baptisèrent alors du nom de « Petite Vendée », ma famille s’illustra dans la bataille de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, en luttant contre les inventaires des églises.

            Arrêté comme meneur de la révolte du Russey, mon grand-père paternel, éleveur sur ce plateau, fut arrêté par la gendarmerie et fit un séjour de quinze jours de prison à Montbéliard.

            Ses convictions religieuses ne l’ont évidemment  pas empêché, comme citoyen, de trouver naturel que ses quatre fils fassent leur devoir de citoyen pendant la guerre de 1914-1918 : le plus jeune, gravement blessé,  mourut la veille de ses vingt ans, et parmi les trois autres, l’un fut gazé, le deuxième mutilé, et le troisième plusieurs fois blessé.

            Je n’ai généralement pas l’habitude d’exposer ma vie privée, mais les circonstances actuelles m’appellent à le faire, compte tenu de l’irresponsabilité généralisée qui semble dominer le débat sur la laïcité.

            Tout en comprenant plus tard les raisons de l’opposition de ma famille paternelle à cette époque, je n’ai jamais partagé leur opinion, car tout au long de ma jeunesse, de mes études, de mes expériences professionnelles à l’étranger ou en métropole, j’ai eu maintes occasions de me féliciter de l’existence de cette loi.

            Dans le Pays de Montbéliard, terrain tardif de lutte entre les catholiques et les protestants, j’avais vécu au quotidien, plus de cinquante ans après la loi, les difficultés et les fragilités de leur cohabitation religieuse, d’autant plus que la présence de deux temples protestants, témoins du lointain passé allemand du pays, attestait de la force des liens protestants luthériens et calvinistes.

            Ajouterais-je qu’au cours de la première moitié du vingtième siècle, la communauté protestante avait sans doute  ressenti, dans une partie de ses éléments, la nouvelle présence catholique venue d’une immigration de proximité comme une sorte d’invasion.

          Vous n’y verriez pas un rapprochement avec la perception qu’une partie de la population de ce Pays ressent de nos jours à l’endroit d’une immigration musulmane relativement importante, souvent venue de loin ?

         Dans les années 60, qui dans ce Pays avait fait connaissance avec l’Islam ? Alors qu’au cours des dernières années, cette dernière religion a introduit dans notre pays une source incontestable de contestation, de division, de fragilité, à partir du moment où la religion islamique n’a pas encore reconnu, si cela arrive un jour, le précepte d’après lequel ce qui est à César est à César, et ce qui est à Dieu est à Dieu, c’est-à-dire la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat.

      Rappelons que pour une majorité de musulmans, il n’existe pas de séparation entre les domaines religieux et civil, comme ce fut longtemps le cas chez nous.

         Il y a quelques années encore, à l’occasion d’un mariage, j’avais recueilli le témoignage d’un couple mixte, mari catholique et épouse protestante, dont le mari avait fait l’objet d’une exclusion de l’Eglise catholique à la suite de leur mariage dans les années 1960.

        Je n’ignorais pas non plus le lourd passé de nos guerres religieuses qui ont ensanglanté la France pendant des siècles, et l’Eglise catholique, apostolique, et romaine serait bien inspirée de ne pas l’oublier. J’en donnerai un exemple historique en annexe de ce texte.

 Des raisons culturelles et professionnelles :

          Au cours de mes études, j’avais été sensibilisé aux problèmes de l’athéisme et des religions du monde, aux conceptions de l’islam, de l’hindouisme, du bouddhisme, du confucianisme, du shintoïsme, ou de l’animisme, mais c’est au cours de mes séjours en Afrique noire et en Algérie, que j’ai eu véritablement l’occasion de faire connaissance avec l’emprise de l’islam, de moins en moins rigoriste en Afrique noire, en descendant du Sahel vers la côte, cette dernière étant encore le terrain d’une profusion de croyances animistes aux prises avec l’islam et le christianisme.

        Cet islamisme mâtiné de l’influence de nombreuses confréries, telle celle, puissante, des Mourides au Sénégal, était très différent de celui de l’Algérie, plus structuré. Pourquoi ne pas noter que dans les pays d’influence musulmane, leurs lettrés considéraient que les blancs étaient des « nazaréens », c’est-à-dire des infidèles, pour ne pas dire des mécréants ?

      Dans son livre, «  La France en terre d’islam », Pierre Vermeren  a fort bien analysé les relations que le pouvoir colonial entretenait avec le monde musulman.

      Dans la plupart des cas, il s’instaurait une sorte de tolérance respective et bienveillante entre les deux pouvoirs, les religions étant considérées comme faisant partie des coutumes qu’il convenait de respecter, car il n’était évidemment pas question d’instaurer la laïcité.

      Il en fut à peu près de même en  Algérie, sauf que dans ce pays, et cela changeait déjà tout, les Européens y constituaient une très forte minorité dominante.

     Sur le long terme, chacun vivait ses convictions religieuses de son côté, pour autant qu’elles existaient. Pierre Vermeren  décrivait dans son livre « Une contre-société coupée de l’Algérie française » (p,218)

      La guerre d’Algérie a plutôt renforcé cette « contre-société ».

     Récemment, plus d’une centaine d’intellectuels de France ont dénoncé le « séparatisme » musulman, comme s’ils découvraient un problème qui a toujours existé et dont les conséquences ont été régulièrement renforcées avec l’immigration : l’islam de France n’a jamais accepté la séparation des Eglises et de l’Etat, ne serait que parce que l’expression « Islam de France » n’a pas de traduction doctrinale et institutionnelle, ou ce qui est plus grave, ne peut pas en avoir, dans un contexte théocratique.

      Dans notre pays, le citoyen a quotidiennement la preuve que les responsables politiques découvrent toujours, après coup, la nature des problèmes  à résoudre.

       En 2012, j’ai publié sur ce blog une petite analyse du livre de John R Bowen, intitulé «  L’Islam à la Française », résultat d’une enquête qu’il avait effectuée dans tous les compartiments de cette religion. Ses diagnostics étaient concluants : à cette lecture, il était clair que le plus grand désordre régnait dans les institutions supposées de la nouvelle religion « française », sa doctrine ou ses doctrines, une organisation faite d’improvisation et  d’amateurisme religieux et prosélyte nourri d’internet. (blog des 19/10/12, 7/11/12, et 15/07/17)

      L’auteur notait, de façon peut-être optimiste, qu’il semblait exister des chemins de rencontre entre l’Islam à la Française et les institutions de la République.

      Il est évident que l’éphémère Califat de Raqqa, les nouvelles guerres du Moyen Orient, les attentats commis en France (Assassinat du père Hamel et du colonel Beltrame, et de beaucoup d’autres victimes) et en Europe, ont changé la donne, et fait craindre les initiatives répétées et mortelles d’un Islam radical.

        Le récent appel de plusieurs centaines d’intellectuels condamnant le nouvel antisémitisme qui sévit en France sonne le tocsin, et ces violences légitimement dénoncées trouvent évidement des aliments dans la démographie actuelle de la France et dans la paralysie persistante qui empêche la naissance d’un État Palestinien.

La problématique actuelle :

       De nos jours encore, le sujet est à nouveau inflammable, à voir les réactions qu’a suscitées le discours d’un Président de la République à la dernière Conférence des Évêques de France, en affirmant  vouloir restaurer « le lien abîmé entre l’Église et l’État » une expression ambiguë qui a donné l’occasion à certains groupes de pression influents de condamner le propos.

      Il est évident que l’arrivée d’une nouvelle religion chez nous, l’Islam, et d’autres mouvements culturels divers d’origine étrangère, prônant souvent un multiculturalisme niveleur et relativiste à la mode, ont agité la société française tout au long des dernières années, comme ils ont interpellé à maintes reprises notre système républicain de séparation des pouvoirs entre les Églises et l’État.

       Il est non moins évident que l’Islam de France n’a pas encore réussi, pour autant qu’il le puisse, à accepter une séparation des pouvoirs méconnue par la religion professée.

       De son côté, l’Église catholique a quelquefois adopté des positions qui remettaient en cause une conception trop rigide, à ses yeux, de la laïcité.

     Les rapports historiques qui ont été ceux de l’Église catholique avec le pouvoir politique devraient l’inciter à faire preuve de réserve, sinon de prudence, car, à dire la vérité, la fameuse loi de séparation de l’Église et de l’État constitue pour elle un rempart auquel il ne faut pas toucher.

       Que les institutions ecclésiastiques laissent le soin à l’État de faire son métier, c’est-à-dire appliquer cette loi, et de faire en sorte que de nouvelles formes de théocraties avouées ou masquées ne viennent pas empiéter sur le domaine public !

         De leur côté, les défenseurs de la laïcité n’ont pas toujours fait preuve du même élan que leurs ancêtres pour défendre la laïcité, en menant le combat contre les prières dans les rues, le port du  voile dans les établissements scolaires publics, la défense de l’égalité entre les femmes et les hommes, le refus de serrer la main des femmes, la venue d’imams étrangers dans les nouvelles mosquées, leur financement par des puissances étrangères, etc…

       Les silences d’une franc-maçonnerie jadis puissante dans l’Afrique coloniale et en métropole ont été assourdissants : elle se réveillerait enfin ? De même que certains partis politiques plus soucieux d’engranger des suffrages que de défendre le bien commun ?

       « Grand-Orient : « L’esprit de la loi a été mis à mal » (Le Figaro du 11/04/18,  page 3)

       Est-ce que la société maçonne a toujours été aussi réactive face aux nombreuses dérives de la religion musulmane sur le terrain public ?

     Je n’ai pas l’impression non plus que tous les mouvements d’action féministe aient toujours mené un combat permanent et efficace contre la condition inégalitaire faite trop souvent à des femmes d’origine musulmane.

       A plusieurs reprises sur ce blog, et à titre d’exemple, j’ai rappelé le combat nécessaire contre l’excision de jeunes filles d’origine africaine, dont le nombre représenterait encore dans notre pays de plus de 60 000 femmes,  plus de soixante ans après les indépendances coloniales (voir article Ondine Debré, Le Monde du 22/12/2016).

&

En petite annexe pour la France de la mémoire courte, un petit rappel :

Les guerres de religion en France

« Le vrai, le faux et la fin de l’histoire », par Jean d’Aillon dans son livre « « Béziers, 1209 » page 591

            Dans plusieurs de ses livres, l’auteur a décrit les guerres intestines de cette France du XIIIème siècle, et notamment les guerres religieuses qui ont été menées contre les Cathares, considérés par l’Église romaine comme des hérétiques. A ce titre, ils étaient persécutés, et sauf abjuration de leurs croyances, assassinés et brûlés.

            Le livre « Béziers, 1209 » décrit toutes les horreurs de ces guerres, résumées dans la prise de Béziers qui connut alors toutes les violences imaginables, qu’il s’agisse d’enfants, de femmes ou d’hommes, combattants ou non, commises à l’instigation des institutions religieuses, d’alliés laïcs, et d’une foule de ceux qu’on appelait les ribauds ou les ribaudes, c’est-à-dire des hordes de manants prêts à tout.

        Afin d’illustrer ces tragédies, je me contenterai de reproduire le texte de la relation (page 591) qu’en fit le pape Innocent III, lequel « approuva sans réserve le sac de Béziers » :

      « Bien que les citoyens de Béziers eussent été scrupuleusement avertis par nous et par leur évêque et que nous leur eussions ordonné, sous peine d’excommunication, soit de livrer aux croisés les hérétiques avec leurs biens, soit, s’ils ne pouvaient pas, de sortir eux-mêmes de la ville, sans quoi ils partageraient le sort des hérétiques, ceux-ci pourtant n’obéirent pas à nos sommations et à nos demandes ; bien plus, ils convinrent par serment avec les hérétiques de défendre la ville contre les croisés.

       Le jour de la Sainte-Madeleine, la ville fut assiégée un matin. Par la nature du lieu, par ses forces et ses provisions, elle semblait suffisamment munie pour pouvoir résister longtemps à n’importe quelle armée. Mais, comme aucune force ni aucun dessein ne peut s’opposer à Dieu, tandis que l’on parlementait avec les barons pour libérer ceux de la cité qui semblaient catholiques, les ribauds et d’autres personnes viles et sans armes, sans attendre l’ordre des chefs, lancèrent l’attaque et, à l’étonnement des nôtres aux cris de « Aux armes, aux armes : », en l’espace de deux ou trois heures, les fossés et la muraille franchis, la ville de Béziers fut prise.

        Les nôtres, sans regarder l’état, l’âge ni le sexe, passèrent au fil de l’épée presque vingt milles hommes. Après cet énorme carnage des ennemis, toute la ville fut pillée et incendiée, la vengeance divine se déchaînant miraculeusement contre elle. »

      « D’autres contemporains parlèrent de soixante mille morts. »

      Jean d’Aillon, « Béziers 1209 » (pages 591,592) 

        Heureusement, et depuis, les Églises chrétiennes ont retrouvé leur vrai visage d’amour et de paix, mais il n’est jamais bon d’oublier son histoire, fut-elle déplaisante, encore moins de nos jours, alors que sont semées dans notre pays les premières graines de nouvelles guerres de religion.

         Jean Pierre Renaud  – Tous droits réservés

Les quartiers sensibles et la République Française ? Un Plan France des quartiers !

Les quartiers sensibles et la République Française ?

Propositions : un vrai ministre motivé à plein temps, une équipe motivée à plein temps, et un Plan France des Quartiers !

Dans les journaux du jour :

« 15 milliards d’euros pour les formations numériques sur cinq ans », « 10 milliards pour le secteur HLM » …

Combien de milliards pour les quartiers ?

            Depuis de très nombreuses années, je plaide pour que nos gouvernements et nos assemblées décident de mettre en œuvre un plan pluriannuel et global d’insertion des quartiers sensibles dans la République Française.

            Sur ce blog, j’ai appelé à plusieurs reprises l’attention des lecteurs sur ce sujet sensible, à la fois sur les diagnostics et sur les solutions.

            Je rappellerai notamment la chronique que j’avais proposée le 1er mai 2010 pour la lecture du livre de Luc Bronner « La loi du ghetto ».

            Huit années plus tard, les choses n’ont pas véritablement avancé, car si le Plan Boorlo fut une bonne chose, des milliards d’euros pour la rénovation urbaine, il y manquait toutefois un volet politique, culturel, économique et social. A lire la presse, il semble que dans un rapport récent Monsieur Borloo reparte sur la même lancée, les murs et non les hommes.

            Ces quartiers ont besoin depuis longtemps d’une réappropriation de leur tranquillité civile, de la création d’un réseau serré de soutien culturel, social et scolaire, d’un programme d’investissements publics d’aide à la création d’entreprises, d’un véritable effort de longue durée, au minimum d’une dizaine d’années sur l’emploi des jeunes et des moins jeunes de ces quartiers.

            L’Etat, c’est-à-dire vous et moi, en notre qualité de citoyens et de citoyennes, sommes actionnaires de plusieurs entreprises publiques ou privées de moyenne ou grande taille. Il faut les inciter, sinon les obliger à investir dans ces lieux.

            En bref, ces quartiers attendent que la République Française reprenne possession des quartiers !

            J’ai également proposé dans le passé de revoir les procédures publiques pour que juridiquement et réellement, les habitants de ces quartiers soient associés à la vie de leur commune, en faisant appel à des comités de quartiers élus et obligatoirement consultés sur les grands sujets de la cité.

            Enfin, tant que ne sera pas désigné un ministre à plein temps et motivé, disposant de la cagnotte budgétaire nécessaire, de l’ordre de 20 à 30 milliards d’euros, la partie ne pourra pas être gagnée !

            Rappelons à titre de comparaison que les fonds de la formation professionnelle représentent plus de 30 milliards d’euros.

            Deux réflexions pour terminer :

            1 – La France va-t-elle enfin mettre en œuvre un Plan France Républicaine, comme les États-Unis l’avaient fait en 1945 avec le plan Marshall ?

            Les gouvernements de la France sont toujours prêts à dépenser des milliards pour intervenir militairement à l’étranger, au Sahel ou ailleurs, ou à fournir des aides au développement, mais ils n’ont pas le courage de faire face aux défis de ces quartiers.

            Peut-être conviendrait-t-il de créer une Agence Française de Développement pour nos quartiers ? Comme il en existe pour l’Afrique ?

            2 – Il est évident qu’aucune initiative majeure comme celle-là ne connaîtra le succès, sans contrôler, autrement que par le passé, les flux réguliers ou irréguliers de l’immigration.

     Jean Pierre Renaud

La République Française et la Corse ? Cartes sur table ! Un nouvel Etat ?

   Le 10 décembre 2017, les nationalistes et indépendantistes de Corse ont remporté les élections de la nouvelle assemblée régionale.

            Leur discours actuel ? Aller vers l’indépendance de l’île dans une dizaine d’années.

            Ce processus suscite de multiples questions :

            La première, la République Française indivisible existe-t-elle encore, étant donné que son assiette constitutionnelle échappe ou semble échapper à ses pouvoirs constitués, le Parlement et le gouvernement, donc aux citoyens français ?

            Ne serait-il pas constitutionnel et démocratique de soumettre  ce choix à un  référendum national, Corse comprise, plutôt que de se laisser entraîner dans un processus constitutionnel détourné. Monsieur Siméoni a reconnu d’ailleurs qu’il conviendra de modifier la Constitution.

            En troisième lieu, et avant toute chose et toute décision, il est capital que le processus engagé le soit « cartes sur tables », du « doit » et de l’« avoir », ce qui veut dire avec un bilan des relations de toute nature existant entre les deux collectivités.

       Il faut qu’il soit bien clair, que dans une situation d’indépendance de la nouvelle Corse, le nouvel État ne bénéficiera pas, sous couvert d’une appellation flatteuse d’une autonomie-indépendance qui ne dit pas son nom, d’une sorte d’assistance respiratoire ad vitam æternam, en conservant tous les avantages existant aujourd’hui avec sa métropole, continuité territoriale, relations extérieures, monnaie, défense, sécurité, aide sanitaire et sociale, lutte contre les incendies, etc…

            Est-ce que dans la balance, les beautés de la Corse suffiront à faire le poids ?

            Quatrièmement, la République française a tout intérêt à quitter ces chemins de traverse qui, sous couleur de grandeur nationale et d’autonomie, depuis des dizaines d’années, laissent s’établir dans ces territoires le laissez aller des affaires publiques.

            A lire l’Editorial du Figaro du 3 décembre : « Corse : le pari du réalisme » et le Contre-Point de la page 3 : « Outremer : l’autonomie, antidote de l’indépendance », on voit bien se perpétuer ce type de dérive « nationale » quasi-historique qui continue à prospérer chez nous les yeux fermés, dans l’outre-mer en général.

             Avec une fois de plus, une illustration de l’adage « le beurre, et l’argent du beurre ».  

    Jean Pierre Renaud

        Dernière heure ! Le Miracle ! Le Parisien du 5 janvier 2017, page 15 :

          » Au Cap Corse, on marche sur l’eau »

Chronique de la France d’en bas, ou plutôt de l’Eglise d’en bas Entre Dieu et César !

Chronique n° 6 de la France d’en bas, ou plutôt de l’Eglise d’en bas

Une Eglise de France en pleine confusion des ordres !  « Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » Luc

            Entre laïcité et culte catholique dans la République « laïque », en pleine crise de « pédophilie », il est tout à fait étrange de voir les évêques de l’Eglise de France désigner un préfet pour présider la Commission nationale d’expertise indépendante chargée de conseiller les évêques dans l’évaluation des situations de prêtres ayant commis des abus sexuels.

           D’autant plus étrange que le nouveau Président exerçait ou exerce encore, les fonctions de directeur général de la Fédération française de football : quel saut olympique entre le foot et les sacristies !

            A lire son curriculum vitae publié par le journal La Croix du 22 avril dernier, (page 14), sa fréquentation du bon establishment de France, institution de l’Eglise « comprise », le méli-mélo multiculturel qui y règne, et sans contester les qualités de ce haut fonctionnaire, il est possible de se poser la question de savoir si cette nomination ne révèle pas une trop grande proximité entre  préfets de France et évêques de France, entre l’establishment qui nous gouverne encore et un establishment épiscopal qui ne dit pas son  nom.

          Décidément, l’Eglise de France est peut-être beaucoup plus malade qu’on ne pouvait le penser ! Et la France avec elle !

Jean Pierre Renaud